WEBZINE FEELING BLUES N°16
CARREFOUR DES AMOUREUX DU BLUES DANS LE SUD
Trimestriel
octobre / novembre / décembre 2015
PAGE 12
ALBUMS À DÉCOUVRIR
BUDDY GUY . Born To Play Guitar . par Jean-Louis Guinochet
BREEZY RODIO . So Close To It . par Jean-Louis Guinochet
SHEMEKIA COPELAND Outskirts . Of Love . par André Fanelli
ROLAND TCHAKOUNTE. Nguémé & Smiling Blues. par Jean-Louis Guinochet
BEY PAUL BAND. Not Goin' Away. par Gilbert Béreau
LITTLE FREDDIE KING . New Orleans Bluesmaster. par Jean-Louis Guinochet
NIKKI HILL. Heavy Hearts, Hard Fists. par Gilbert Béreau
OSCAR COLEMAN. Born & Raised. par Jean-louis Guinochet
AWEK . 9 . par Gilbert Béreau
PHILIPP FANKHAUSER . Home . par Jean-Louis Guinochet
KATHY BOYÉ . The Power Of My Shoes . par André Fanelli
JOHN PRIMER. Muddy Waters 100.
ZAC HARMON . Right Man Right Now . par Laurent Webb
JOEY GILMORE . Brandon's Blues . par Jean-Louis Guinochet
JACK BON SLIM COMBO . Colors Of Blues . par Jean-Louis Guinochet
RON THOMPSON. Son Of Boogie Woogie. par Gilbert Béreau
THE CASH BOX KINGS. Holding Court. par Jean-Louis Guinochet
LEO BUD WELCH . I Don't Prefer No Blues . par Jean-Louis Guinochet
JJ THAMES . Tell You What I Know . par André Fanelli
DELTA MOON . Low Down . par Jean-Louis Guinochet
ANDY T & NICK NIXON BAND . Numbers Man . par Laurent Webb
SONNY LANDRETH . Bound By The Blues . par Jean-Louis Guinochet
THE WILD BLUESMEN. Homecoming . par Jean-Louis Guinochet
Suite des chroniques page 13.
BUDDY GUY
BORN TO PLAY GUITAR
SYLVERSTON. JUILLET 2015.
1. Born to play guitar
2. Wear you out
3. Back up mama
4. Too late
5. Whiskey, beer & wine
6. Kiss me quick
7. Crying out of one eye
8. (baby) you got what it takes
9. Turn me wild
10. Crazy world
11. Smarter than I was
12. Thick like mississippi mud
13. Flesh & bone (dedicated to b.b. king)
14. Come back muddy
Encadrées par deux exceptionnels et magnifiques blues intimistes, le premier qui lui sert de titre et parle de lui, "Born To Play Guitar", et le dernier pour clôturer le tir, un hommage à Muddy Waters, "Come Back Muddy" (où il joue sur une Martin acoustique) et dont la guitare douze cordes est tenue par Dayle Bramhall, toutes les plages de cet album retiennent l'attention.
Admirablement produit par son batteur Tom Hambridge, il restera à mon avis parmi les très très bons dans une discographie qui en comprend... eh oui ! Presqu'une cinquantaine !
Comme sur la plupart des albums de ce type, ce qui est devenu presque incontournable aujourd'hui, il y a des invités, et on ne va se plaindre d'avoir à ses côtés Van Morrison sur "Flesh & Bone", une chanson dédicacée à B.B.King, Billy Gibbons des ZZ Top au chant sur "Wear You Out" ou Joss Stone sur "You Got What It Takes" puisque ce n'est que pour le plaisir, en tous cas une façon pour eux de lui souhaiter ses 79 ans.
Dans "Kiss Me Quick" et "Too Late" son ami Kim Wilson vient aussi lui offrir le son de son harmonica.
Pour Kevin McKendree, ce sera presque tout au long de l'album que le son de son piano l'accompagnera ainsi que celui de son B3 sur "Thick Like Mississippi Mud". Un grand plaisir que je vous garanti du début jusqu'à la fin.
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste :
www.buddyguy.net Born To Play Guitar audio :
www.youtube.com/watch?v=KRihhTQik2k
Born To Play Guitar :
www.youtube.com/watch?v=vfoz05gkWI0
BREEZY RODIO
SO CLOSE TO IT
WINDCHILL RECORDS. 1001. FÉVRIER 2015.
1. When My Heart Beats Like a Hammer
2. So Close to It
3. Just About to Lose Your Clown (feat. Chris Foreman)
4. Walking With My Baby (feat. Billy Branch)
5. Sneakin' Around
6. Time to Come Back Home
7. Too Lazy
8. Mary
9. The Day I Met You (feat. Carl Weathersby & Joe Barr)
10. I Can't Get Enough of You
11. Please Accept My Love (feat. Chris Foreman)
12. I Win Some More (feat. Lurrie Bell)
13. One Broken Heart for Sale (feat. Chris Foreman)
14. How Much Can a Poor Man Take
15. Evil Hearted Woman
Certains d'entre vous l'ont peut-être découvert en 2013 lors de la tournée en France du Chicago Blues Festival avec Linsey Alexander et Nelly "Tiger" Travis, dont il était le leader d'orchestre
pour les accompagner (Feeling Blues n° 8, page1). À Chicago c'est un pilier de certains clubs dont le Rosa's ou le Buddy Guy Legend. Fabrizio "Breezy" Rodio, guitariste et chanteur italien
immigré très jeune découvre le blues en apprenant la guitare à l'âge de 12 ans en écoutant les "King", Walker et autres Johnson, d'abord à New York, puis à Chicago. Il fait partie de cette
nouvelle génération talentueuse qui s'épanouit aux côtés des meilleurs bluesmen de la Windy City, Billy Branch, Eddie C Campbell, Buddy Guy, Eddy Shaw ou John Primer...
Pour cet album, qui prend pour titre l'une de ses meilleures compositions, "So Close To It", il a pour compagnons de jeu, Light Palone et Lorenzon Francocci à la basse et à la batterie,
quand à Suito Ariyoshi et Chris Forman, ces deux là tiennent l'un le piano, l'autre l'orgue.
À ce joli monde se joignent deux trompettistes, Art Davis et Doug Scharf, et le saxophoniste Bill Overton.
Dès le premier morceau c'est superbe, "When My Heart Beats Like A Hammer" de Sonny Boy Williamson sonne à merveille, suivi de "So Close To It" un shuffle qui permet à Rodio un chorus époustouflant. Un cd copieux de 15 titres où se succèdent reprises, bonnes compositions et invités prestigieux comme Lurrie Bell au chant et à la guitare sur "I Win Some More" ou Billy Branch et son harmonica sur "Walkin Whit My Babe". Finalement, ce blues moderne qui puise dans le Chicago Blues traditionnel nous prouve que l'esprit de cette musique est loin d'être en voix de disparition.
Breezy Rodio est prêt à prendre une relève inventive.
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste :
One Of A KIng. Windchils Records :
Dont Burn Down The Bridge :
SHEMEKIA COPELAND
OUTSKIRTS OF LOVE
ALLIGATOR RECORDS. SEPTEMBRE 2015.
Shemekia Copeland: Vocals
Oliver Wood: Guitare and Chœurs
Jano Rix: Drums, Percussion and claviers
Lex Price: Basse
Invités :
Billy F Gibbons: Guitare (9)
Alvin Youngblood Hart: Guitare and Vocal (5)
Robert Randolph: Steel Guitar (2)
Autres musiciens :
Guitare: Will Kimbrough (1,3,4,6,7,10), Arthur Neilson (11), and Guthrie Trapp (6)
Pedal Steel: Pete Finney (6)
Cuivres: Matt Glassmeyer (3,7)
Chœurs: Jason Eskridge (4,7,8)
Orgue: Eric Fritsch (1)
Percussion: Mike Poole (9)
Enregistré par Mike Poole aux studiost Southern Ground Nashville and Sound Emporium, Nashville
Mixé par Mike Poole à The Office, Nashville
1. Crossbone Beach
2. Devil's Hand
3. The Battle Is Over (But the War Goes on)
4. Cardboard Box
5. Drivin' Out of Nashville
6. I Feel a Sin Coming on
7. Isn't That So
8. Jesus Just Left Chicago
9. Long As I Can See the Light
10. Wrapped Up in Love Again
11. Lord, Help the Poor and Needy
Shemekia Copeland a déjà derrière elle une carrière solide fondée sur des bases on ne peut plus solides. La fille de Johnny Copeland compte déjà bien des albums à
son actif dont certains ont été des réussites indéniables.
Son dernier Cd, publié chez Alligator, bénéficie de la présence d'invités de marque et d'une production impeccable.
Comme pour d'autres artistes de sa génération, le blues n'accapare pas l'ensemble de sa production. Il n'est qu'une composante d'un vaste paysage musical qui englobe des aspects de la Country
Music, du Gospel, voire du Rock.
L'artiste parcourt ainsi les chemins musicaux de son temps. Mais certains fondamentaux demeurent, au premier chef la voix. Et de ce côté là, Shemekia a tout ce qu'il faut.
Le blues (ou en tous cas son parfum) est présent avec des titres comme "Devil's Hands" où la chanteuse retrouve les accents des grandes divas disparues comme Koko ou Valerie Wellington.
"Cardboard Box", aux paroles bien actuelles, nous ramène aussi dans un passé qui n'a pas encore dit son dernier mot. Joli solo d'Alvin Youngblood Hart.
Côté country, "Drivin Out of Nashville" est une petite perle qui groove au maximum et qui témoigne une fois de plus de la porosité entre les deux grands courants de la musique populaire
américaine. Les chorus instrumentaux sont superbes.
Avec "I Feel a Sin", on rejoint l'univers des grandes ballades, feeling assuré, avec certes un accompagnement des plus classiques (mais toujours aussi efficace) qui demeure un
écrin pour la voix. Guitare et orgue entrent dans le jeu avec délicatesse. La fin du morceau prend des couleurs couleurs gospelisantes.
Il faudrait s'attarder sur tous les titres de ce CD mais cette modeste chronique enflerait à l'excès.
Un mot quand même sur "Jesus left Chicago". Le chorus de Gibbons est bien sûr à sa place dans le contexte de ce classique des barbus texans revue par Shemekia.
Un bon Cd qu'on apprécie vraiment si on prend le temps de l'écouter plusieurs fois.
André Fanelli
Le site de l'artiste :
Outskirts of Love. Live :
I Fell A Sin Coming On :
Long as i Can See The Light :
ROLAND TCHAKOUNTE
NGUÉMÉ & SMILING BLUES
TUPELO RECORDS/HARMONIA MUNDI. SEPT/OCT 2015.
1. Chubata Africa
2. Nju Bwoh Man
3. Ouba Kih Kamagnam
4. Melena
5. Ngueme & Smiling Blues
6. Meden Mbibou
7. Kane Bwoga Africa
8. Meba Gangsta
9. Tchuite Blues Noum Seou
10. Immigrés
11. Hey Hey, Kanen Baby
12. Oulen Nefa Fide (Jolie coeur)
13. Misery
(Roland Tchakounté continue d'arpenter la passerelle qui relie le blues et l'Afrique avec ce sixième album « Nguémé & Smiling Blues ». Il évoque les forces et les faiblesses de l'Afrique en usant d'un double langage : le bamiléké de ses origines camerounaises, et les notes bleues caractéristiques de ce blues qui a bouleversé son destin à jamais le jour où il l'a découvert : «Entendre John Lee Hooker a été une révélation. J'ai même cru qu'il s'agissait d'un musicien africain qui avait américanisé son nom.» "Nguémé", "épreuve" en pidgin camerounais, traduit parfaitement la volonté de Tchakounté de ne jamais oublier ceux qui souffrent. En cela, sa démarche reste irrémédiablement fidèle à l'esprit du blues, dont la fonction première a toujours été de soulager les souffrances en les racontant.
Très inspiré par l'atmosphère d'un Chicago blues électrique que souligne la présence aux guitares du fidèle Mick Ravassat et du clavier Damien Cornelis (Malted
Milk), «Nguémé & Smiling Blues» vient confirmer la place à part qu'occupe Roland Tchakounté dans le paysage du blues. Porté par une voix souvent évocatrice de celle de Taj Mahal, il reste à
ce jour l'un des très rares artisans du genre capable de tisser un lien sensible entre l'Afrique et l'art musical premier de l'Amérique noire.)
L'album commence par quelques ballades plutôt lentes et douces avec, sur "Nju Bwoh Man", l'apport de la belle voix de MaleiKa Pennont et le piano de Damien Cornelis sur "Melena".
Le titre de l'album "Ngueme & Smiling Blues" est un blues aux influences reggae et il faudra attendre "Medem Mbibbou" pour découvrir un blues R'n'B à la structure plus classique boosté par l'orgue de Damien.
Ensuite, les titres qui suivront seront de facture de plus en plus blues, légèrement rock pour "Meba Gangsta" ou funky pour "Tchuite Blues Noum Seou" agrémenté de la voix de Clarisse Fromel aux choeurs.
Quelle merveille d'entendre Roland chanter "Immigrés" en bamikélé, un blues très lent et très beau dont la guitare, le piano et l'orgue embellissent la voix qui doit nous raconter, j'imagine, mais peut-être à tort, une histoire d'actualité que je ne comprends pas puisque le Cd promotionnel en ma possession ne me donne pas de traduction.
Le dernier "Misery" un shuffle très Chicago blues clôture, avec un bon piano et un excellent chorus de guitare, un album à réécouter sans réserve.
Jean-Louis Guinochet
www.last.fm/label/Tupelo Records
Site de l'artiste :
Clip de l'album :
The African Shuffle Blues :
BEY PAULE BAND
NOT GOIN' AWAY
BLUE DOT RECORDS. JUIN 2015.
1. Black Bottom
2. Kiss Me like You Mean It
3. Right In Front Of You
4. Next t Not Goin' Awayo My Heart
5. Someone You Use.
6. This Party's Done
7. Nobody's Angel
8. Not Goin' Away
9. Ballad of the Lover Man
10. Noel's Haze
11. Don't Ask Me How I Feel
12. If I Could Reach Out
Cher lecteur, si ce groupe n'évoque rien pour toi, ne te précipite pas sur ton moteur de recherche pour essayer d'en savoir plus sur cette Paule Bey. D'abord,
tu ne trouverais pas de gente dame à ce nom et ensuite, je vais te raconter ! Il n'y a pas de Paule Bey et ce groupe est celui de deux bluesmen, Frank Bey et Anthony Paule et il s'agit d'une bien
belle formation de huit musiciens.
Frank Bey est le noir de la jaquette de l'album, c'est le chanteur et ce n'est plus un gamin puisqu'il aura 70 ans au tournant de la nouvelle année. Bien évidemment, il a commencé à chanter le
gospel à l'église dès qu'il a su parler puis il a participé à un groupe familial appelé 'The Rising Sons'. C'est ainsi qu'il rejoindra l'Otis Redding Revue au début des 60's, alors qu'il n'a que
17 ans et qu'il fera des premières parties pour la vedette. A la suite de déceptions professionnelles, il abandonne le métier, s'installe à Philadelphie et disparait des écrans durant les années
80 et 90 mais il revient en force au tournant du siècle et réalise deux beaux albums en 2001 et 2007. C'est durant son passage chez Otis Redding qu'il a appris le métier et comment utiliser sa
voix exceptionnelle pour envouter le public.
Anthony Paule est le blanc de la jaquette de l'album, c'est le guitariste et il est onze ans plus jeune que Frank. Né en Afrique du Sud, c'était encore un bébé lorsqu'il débarqua à Los Angeles,
puis il s'installera en Californie du Nord à l'adolescence où il deviendra rapidement une des forces vives de la musique locale. Outre son propre groupe, il a joué, tourné, enregistré avec des
pointures comme Barbara Lynn ou Maria Muldaur, Charlie Musselwhite ou Mark Hummel, Bo Diddley et bien d'autres. Lui aussi a réalisé deux albums sous son nom en 1997 et 2001.
Le groupe est complété par Nancy Wright au saxo ténor, Tom Poole à la trompette, Mike Rinta au trombone, Tony Lufrano aux claviers, Paul Olguin à la basse et Paul Revelli à la batterie. Tous sont
originaires ou basés en Californie du Nord et tous ont un CV professionnel long comme mon bras et dans lesquels figurent les noms d'une majorité d'artistes célèbres de la côte ouest et pas que
des bluesmen.
Cet album est le troisième du groupe après 'You Don’t Know Nothing' et 'Soul For Your Blues' (2013) qui a reçu deux nominations pour les Blues Music Award'. On peut dire que cette nouvelle
réalisation les montre au sommet de leur art et qu'Anthony Paule a trouvé son plein épanouissement au milieu de cette formation et ce, pour soutenir un vocaliste d'exception. Dix des douze
chansons de l'album sont des créations originales, signées de membres du groupe ou de compositeurs habitués à travailler avec Anthony Paule. Les deux reprises sont "If I could reach out"
la chanson signée George Jackson et popularisée par Oti Clay et "Someone you use" un titre plutôt obscur des années 60's (Candi Staton).
Cet album est pour moi un vrai coup de cœur tant par les mélodies que par la qualité des orchestrations et la voix de Frank qui vous remue vraiment les tripes. On est là dans la lignée des Bobby
Bland, B.B. King ou Otis Redding lorsqu'ils étaient dans leurs grands jours. Un disque capable de réveiller le goût de la soul chez tous ceux qui sont restés sur leur faim ces dernières décennies
; on retrouve une chaleur et une émotion sincère bien trop souvent oubliées.
Difficile de choisir des titres tant la qualité est constante ; disons que je fonds en écoutant "Next to my heart", un blues très 60's, "This party's done" ou "Ballad of the
lover man". Je prends aussi beaucoup de plaisir à l'écoute de l'instrumental "Noel's haze" ou du "Black bottom" qui sonne comme une autobiographie de Frank Bey. 12 plages,
51 minutes de bonheur et que ce CD fasse beaucoup de petits ...
Gilbert Béreau
Site du groupe :
http://beypaule.com/FrankBeyAnthonyPaule/Home.html
http://www.anthonypaule.com/AP.Website/Home.html
http://www.frankbeymusic.com/
2015 - "Black bottom" :
https://www.youtube.com/watch?v=XIF6GDFx4u0
2014 – leur vision de "Imagine" :
https://www.youtube.com/watch?v=ZhKgz5722rE
2014 :
https://www.youtube.com/watch?v=dla1TJ9jqbw
2014 – 40' au Delta Blues Festival (Californie) :
https://www.youtube.com/watch?v=TaBtTbMSQJE
LITTLE FREDDIE KING
NEW ORLEANS BLUESMASTER
MESSING AROUND THE LIVING ROOM
MADE WRIGHT RECORDS. MWR701. FÉVRIER 2015
1. Bad Bad Julie
2. Old Yellow Boy
3. Hey Tom, I Saw You
4. I Wanna See Dr. Bones
5. Run Here Baby, Run
6. Back At The Bucket Of Blood
7. Brother Hay Shaker
8. Soul Serenade
9. Do Da Duck Quack Quack
10. Two days Two Nights
11. Tryin' To Make It To My Shack
Certains d'entre vous ignorent peut-être encore Little Freddie King qui nous offre là un de ses meilleurs albums. Né à McComb en 1940, il garde les pieds toujours bien ancrés dans le terroir de son Mississippi natal, jouant un blues qui respire une simplicité qui se fait de plus en plus rare de nos jours.
Il est aujourd'hui considéré comme un des personnages clé de la musique autour de la Nouvelle-Orléans.
C'est son ami et manager "Wacko" Wade Wright qui l'accompagne à la batterie, Luke Winslow King l'accompagnant à la slide et Vasti Jackson, son neveu, est présent à la guitare sur la totalité de l'album apportant ici un son différent à ce qu'on connait de Little Freddie King.
Depuis le premier titre, "Bad Bad Julie", un très classique shuffle jusqu'au dernier, "Tryin' to Make It to My Shack", un morceau très dansant et hypnotisant, vous passerez par le swamp blues "Hey Tom, I Saw You" bien nonchalant, le blues lent "Back at the Bucket of Blood" ou l'endiablé "I Wanna see Dr.Bones".
Little Freddie King chante avec aisance une musique pas vraiment nouvelle mais tellement délicieuse à écouter !
Jean-Louis Guinochet
www.eawith.com/label/madewright-records
Le site de l'artiste :
Ottawa Bluesfest juillet 2014 :
Crack Head Joe :
NIKKI HILL
HEAVY HEARTS, HARD FISTS
DEEP FRYED RECORDS. OCTOBRE 2015.
1. Heavy Hearts, Hard Fists
2. Oh my
3. Struttin`
4. And I wonder
5. (Let me tell you`bout) Luv
6. I`m gonna love you
7. Hotshot
8. Mamma wouldn't like it
9 .Nothin` with you
10. Scratch back
11. Twistin` the night away
Voici enfin le second album de ce couple !
Je rappelle qu'à côté de Nikki se trouve Matt, son guitariste de mari et la fusion est si parfaite qu'on ne va pas voir une chanteuse mais un couple. 'Feeling
Blues' vous a parlé du premier album en page 9 du n°11 ; voilà donc bien longtemps que nous attendions une suite ! Il faut dire que depuis 2013, ces deux-là n'ont pas arrêté de tourner et de
parcourir le monde, y compris la France et nos lecteurs fidèles ont bien remarqué que depuis ce n° 11, nos héros ont été présents dans quasiment chaque nouvelle édition trimestrielle ! Voilà qui
amène deux remarques et la première est que nous n'allons pas vous refaire une bio, tous les détails étant déjà disponibles dans nos pages. La seconde c'est que ce disque n'est pas un disque
'live', mais qu'il sonne comme tel, comme s'ils étaient tellement imprégnés de cette ambiance qui les a accompagnés durant tant de soirées. On ne change pas une équipe qui gagne et le groupe a
toujours la même composition avec Ed Strohsahl à la basse et Joe Meyers à la batterie ; ce beau monde recevra le soutien du pianiste Matt Farrell sur une petite moitié des chansons.
Neuf des onze titres sont de la plume de Nikki et l'album démarre avec le titre phare, une composition dont Nikki peut être fière. Quelques morceaux sont envoyés avec l'urgence de la scène comme
"Oh my", "Luv" ou "Scratch back" et dans les deux derniers le piano tient une bien belle place. Mes préférences vont à quelques chansons qui sonnent comme autrefois et
que je trouve splendides "Nothing with you", seul slow de l'album "Mamma wouldn't like it" et "I'm gonna love you", une des deux reprises du CD, originellement due au
bluesman Eddie Taylor et superbement revisitée. L'autre reprise clôture cet opus et c'est "Twistin` the night away" qui vient du répertoire de Sam Cooke et que j'ai vu Nikki interpréter
sur scène depuis des années.
Avec 11 titres pour 37 minutes, c'est un album qui passe beaucoup trop vite mais qui vous laisse quand même quelque peu sonné lorsque le dernier sillon a fini de tourner. Comme sur scène on est
resté suspendu à cette voix un peu enfantine de Nikki et on a remarqué le travail constant de Matt, omniprésent de la première à la dernière seconde d'un morceau ; de la belle ouvrage
!
Gilbert Béreau
Site de l'artiste : nikkihill.com
Ecoutez l'album :
http://www.junodownload.com/products/nikki-hill-heavy-hearts-hard-fists/2876412-02/
Le titre phare, cet été en Illinois :
https://www.youtube.com/watch?v=W2X3wvoQmsc
Concert complet en Espagne (1 heure +) :
https://www.youtube.com/watch?v=hUVPU5Rk9ms
Concert et interview à Tanger en septembre :
https://www.youtube.com/watch?v=fugi4pi1wHY
OMAR COLEMAN
BORN & RAISED
DELMARK DE 840. JUIN 2015.
1. Tryin' to do right
2. Man like me
3. Sit down baby
4. I was a fool
5. Wishing well
6. Slow down baby
7. Lucky man
8. I don't want no trouble
9. You got a hold on me
10. Born and raised
11. One request
12. Tell me what you want
13. I know you been cheating
14. Raspberry wine
Né en 1973, Omar Coleman fait partie de la nouvelle génération des chanteurs-harmonicistes très ancrés dans le Blues et particulièrement dans le Chicago Blues, ses bluesmen préférés étant Bobby Rush et Junior Wells, même si nous retrouvons chez lui des influences parfois R&B, Funk, Rock'n'Roll ou Soul..., et c'est avec beaucoup d'enthousiasme qu'il imprime petit à petit sa marque dans le paysage de la Windy City.
Cet album comporte quatorze compositions originales écrites ou co-écrites par Omar nous faisant découvrir ses multiples influences comme cette ballade assez urbaine "I was A Fool" où nous retrouvons son ami Mike Wheeler et Toronzon Cannon sur "You've Got A Hold On Me", deux artistes avec lesquels il avait participé à l'Europeen Blues Cruise 2014. Dave Herrero participe également pour "Tell Me What You Want" et "Slow Down Baby".
Pour l'accompagner il était entouré de Pete Galanis à la guitare, Neal O'Hara aux claviers, Ari Seder à la basse et Marty Binder à la batterie. Sa voix a du corps, il chante bien. Son jeu
d'harmonica reste simple. Un bon album. Omar Colman est loin d'avoir dit son dernier mot.
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste : www.omarcoleman.com
Écoute d'extraits :
Born & Raised :
Driving Wheel. mars 2015 :
AWEK
"9"
ABSILONE. JUILLET 2015.
1. Pretty Little Liar
2. Sunshine In My Bedroom
3. My Woman
4. The Way You Dance
5. Once Upton A Time
6. Number Nine
7. Chainsaw Girl
8. Ma Chérie Ma Chérie
9. Open That Door
10. Gaultier Rouge
11. Oh Babe Let's Go For A Whirl
Après huit albums originaux et une compilation, nos amis d'Awek nous proposent un nouveau disque portant le titre longuement réfléchi de '9'. Pour que vous ne croyiez pas à de la paresse
intellectuelle, ou pas que, nous vous rappelons que ce chiffre est un attribut fréquent de la musique populaire américaine.
Les lecteurs futés qui avaient eu le courage d'aller jusqu'à la fin du compte-rendu du concert d'Awek au 'Comptoir du Jazz' (n°15-p8) avaient probablement senti d'où venait le vent. Nous parlions
de chansons nouvelles déjà exécutées en public et de bien d'autres point encore travaillées pour la scène ; si cela ne sentait pas la nouvelle galette sur le feu … En fait, nos chefs étoilés
s'étaient déjà mis à l'ouvrage le mois précédent dans la grange angevine de 'Black box studio' avec la complicité de David Odlum, ingénieur du son et producteur, accessoirement irlandais. Et pour
réussir la plus belle des galettes, une galette des rois en quelque sorte, ils avaient étoffé la brigade en cuisine avec deux autres grands marmitons. Le premier, qu'on ne présente plus aux
lecteurs de 'Feeling Blues', c'est Julien Brunetaud (piano/orgue Hammond) quant au second, moins souvent présent dans nos pages, c'est Sébastien 'Zeb' Heintz, l'alsacien de Bretagne, maître ès
guitares et spécialiste du slide.
L'album démarre fort avec "Pretty little liar" et une mise en bouche sur les toms d'Olivier avant que n'intervienne la guitare slide. On est dans ce blues du Delta qui, avec la 'slide
guitar', puise ses racines chez l'immense Fred McDowell (certes, du Tennessee) et dont l'instrumentation grossit dans les dernières décennies du siècle passé sous l'influence de Fat Possum
Records avec des musiciens comme Kenny Brown et surtout R L Burnside. Quelques titres plus loin, on retrouvera des blues un peu plus dans la continuité de la production d'Awek ; par exemple
"The way you dance" ou "Sunshine in my bedroom" où une belle place est laissée à l'harmonica de Stéphane mais où une plénitude de l'accompagnement saute aux oreilles des moins
avertis.
"Once upon a time" est un superbe morceau de près de 6 minutes où tout le monde s'en donne à cœur joie à tour de rôle ; c'est l'occasion de saluer le boulot de Zeb et de Julien au piano.
Ce dernier nous régalera aussi à l'orgue Hammond dans le morceau suivant, l'excellent "Number nine". On trouve aussi deux superbes plages instrumentales ; "Chainsaw girl" est un
titre dans lequel brillent les guitares de Bernard et de Zeb, puis "Gaultier rouge" est le terrain de jeux de Stéphane et Julien – que du bonheur !
Jamais rien de gueulard, jamais d'électronique pour vous le faire à l'esbroufe, mais du blues, du bon, de celui qui fait chaud au cœur. Pas vraiment de titre à laisser de côté comme sur beaucoup
d'album mais une musique qui vous coule dans les oreilles pour un bien-être immédiatement palpable.
49 minutes de plaisir pour 11 titres avec dix issus de la plume de Bernard, dont un coécrit avec Olivier et un autre avec Joël ; l'instrumental "Gaultier rouge" doit son existence à
Stéphane.
Pour ceux à qui il restera trois euros et six centimes en rentrant de vacances, préférez le vrai CD physique et non un téléchargement qui vous priverait de l'excellente photo d'Olivier en superbe
peignoir de bains … et avec chaussettes, s'il vous plait ! Un grand moment …
Gilbert Béreau
Site des artistes :
Awek : http://www.awekblues.com/index.php/fr/
Julien Brunetaud : http://www.julienbrunetaud.com/
Zeb Heintz : http://www.zebheintz.com/
(Influences : https://www.youtube.com/watch?v=fUh8E6cIhNU)
(Parcours : https://www.youtube.com/watch?v=285tUYxDy54)
(Le slide : https://www.youtube.com/watch?v=1OG7zWRCMTk)
Cet été au festival d'Availles :
https://www.youtube.com/watch?v=I2F1QE3A18M
https://www.youtube.com/watch?v=9s8DyY4PjBM
https://www.youtube.com/watch?v=k4fuEDjimf0
PHILIPP FANKHAUSER
HOME
FUNK HOUSE BLUES. PF 233956. MARS 2015.
1. Daily Bread
2. Learned My Lesson
3. Nobody but You
4. Promised Myself
5. Rainy Night in Georgia
6. The Chokin' Kind
7. Once Is Not Enough
8. I Sing the Blues
9. Sweet Sensation
10. Runnin' in Circles
11. I Love to Be Loved by You
12. Louisiana Lover Man
13. Home
14. Pie in the Sky
Quatorzième album de l'auteur-compositeur, chanteur et guitariste suisse Philipp Fankhauser, "Home" a été enregistré avec ses amis de longue date que sont Marco Jencarelli à la guitare, Hendrix Ackle au piano et Hammond, Richard Spooner à la batterie et Angus Thomas à la basse.
Pour la section cuivre il s'est entouré de Till Grünewald au saxophone alto, Lukas Thoeni à la trompette et Thomi Geiger au saxophone tenor. Louis Conte est aux percussions. Avant de sortir en France en 2015, sa sortie en Suisse en octobre 2014 a atteint en quelques semaines plus de 10.000 disques vendus.
Ce n'est pas un hasard, il faut préciser que les orchestrations pour les neufs musiciens sont impeccables et que c'est magnifiquement coproduit par Marco Jencarelli et Philipp. L'album propose cinq reprises soul blues du texan Johnny Copeland dont Philipp est fan de longue date, des blues country et des ballades jazzy. Un seul titre, "Daily Bread" est un blues acoustique. Un tir réussi agréable à écouter.
Jean-Louis Guinochet
le site de l'artiste :
Home live on Tour :
"Promised Myself :
JOHN PRIMER AND FRIENDS
MUDDY WATERS 100
RAISIN' MUSIC RECORDS RM2015. SOCADISC
1. Got My Mojo Working
2. Still A Fool
3. I Be's Troubled
4. I'm Ready
5. Mannish Boy
6. Rosalie
7. Why Don't You Live So God Can Use You
8. Good News
9. Trouble No More
10. She Moves Me
11. Can't Get No Grindin'
12. 40 Days and 40 Nights
13. Last Time I Fool Around Whith You
14. I Feel So God
15. Feel Like Going Home
Avec : Billy Branch, Gary Clark Jr., Shemekia Copeland, James Cotton, Bob Margolin, Keb' Mo', Derek Trucks, Johnny Winter, The Living History Band.
L'année dernière, à son retour d'un voyage à San Francisco, André Fanelli m'avait décrit en détail sa rencontre avec Larry Skoller qui lui avait parlé de ce projet. Larry et John Primer avaient en commun, depuis plus de cinq ans, le projet de rendre hommage à Muddy Waters, et le centenaire de sa naissance était l'occasion de concrétiser leur désir. J'étais impatient.
John Primer fut le guitariste du dernier groupe de Muddy (Voir Feeling Blues N°14 page 2, John Primer "Une légende vivante", pour fêter ses 70 ans : "Jouer avec Muddy Waters était comme jouer avec un roi. J'ai commencé à apprendre à jouer comme lui et il m'a aidé pour y arriver. Il s'occupait de moi et de tout l'orchestre comme un père pour ses fils. Il m'a appris comment jouer "deep down" et "dirty blues" qui est le blues qu'aiment les gens du peuple. Il m'a dit de ne jamais changer mon style pour quelqu'un. Il m'a aussi appris à progresser à la "slide guitar".)
Le bébé est enfin arrivé sous la forme d'un Cd de 15 titres que l'on découvre glissé dans un petit livre de 48 pages. Chaque morceau est commenté et resitué dans le temps par Robert Gordon, l'auteur de "Muddy Waters, Mister Rollin'Stone, du delta du Mississippi aux clubs de Chicago, éditions Rivages Rouge, et illustré par des photos de quelques uns des plus grands photographes de l'époque (*).
Musicalement le résultat est excellent.
John Primer imprime de son talent et de son amour pour Muddy Waters tous les titres choisis, s'appuyant sur le socle que constitue le Living History Band (Matthew Skoller, Billy Flynn, Johnny Iguana, Kenny "Beedy Eyes" Smith, Felton Crews et Vincent Bucher).
Les arrangements sont modernisés et pourront surprendre quelques uns. Entre autres, la version de "Got My Mojo Working", avec Shemekia Copeland au chant, ou "Mannish Boy" dans son interprétation magnétique. On remarquera également l'un des invités, Johnny Winter, venu rendre un dernier hommage à son Maître avec une excellente intervention à la slide sur "I'm Ready", son dernier enregistrement quelques semaines avant sa mort.
D'autres guitaristes se succèdent, tous bien évidemment aussi bons les uns que les autres : Bob Margolin, Derek Trucks, Keb' Mo et Gary Clark Jr., mais les harmonicistes ne sont pas en reste, Billy Branch, Vincent Bucher et James Cotton (sur "Good News" et "I Feel so Good") sont également portés par le feeling de cette aventure.
Un grand album pour un grand hommage à l'un des plus grands.
Jean-Louis Guinochet
(*) Don Bronstein, Ray Flerlage, Paul Natkin, Marc Pokempner, Art Shay and
D. Shigley, entre autre.
Le site de l'artiste :
Muddy Waters 100 Tribute album. Got My Mojo Working :
John Primer and Friends :
KATHY BOYÉ
THE POWER OF MY SHOES
EUREKA-LIVE 5KB0520015. JUILLET 2015.
ENREGISTRÉ À PHOENIX AZ/USA – Electric Lotus – 2015
1. All For You
2. The Power Of My Shoes
3. When You Miss Somebody
4. No More Baby
5. Higher Ground
6. Deep In My Heart
7. Big Dady
8. That Is The Truth
9. Every Day
10. I've Got A Sweet Lord
11. Somebody Told Me
12. Well On My Road
*Crasy Impulsive Outro : I'ts A Long Way
Une chanteuse sachant chanter... Cela pourrait sembler une évidence. Mais ce n'est pas si souvent le cas. Kathy Boyé possède une belle technique et un vrai contrôle de son instrument : sa voix.
N'allez pas croire que nous avons affaire à un chant policé et un peu froid. Pas du tout.
Tout au long de cet album, son 4ème je crois, Kathy Boyé, s'appuie sur une expérience apparemment très solide pour construire un chapitre musical qui mêle plusieurs climats et reflète ainsi le
cheminement de la chanteuse.
Elle se montre souvent tout à fait à la hauteur des Janiva Magness, Kerrie LepaÏ, Angela Strehli, Lou Ann Barton ou JJ Thames et autres vocalistes américaines d'aujourd'hui.
Le disque bénéficie de la présence de Bob Corritore dont la qualité de jeu et d'accompagnateur solide n'est plus à vanter.
Pour ma part j'aime plus particulièrement les tempos lents, les ballades fleurant bon le Sud.
Ainsi "When You Miss Somebody", ou "Big Daddy" (marqué par la country music ou Kathy semble être «chez elle») ou encore "Deep Down", me parlent mais je n'oublie pas
d'autres faces réussies comme "Somebody Told Me", jazzy à souhait avec son tempo élastique et son chorus de guitare, lazy, simple comme une évidence et qui porte la chanteuse.
Et d'autres bien sûr selon les goûts de chacun.
Et, l'espace d'un morceau, un peu de parfum gospel pour ne pas être infidèle à ses premières amours...
On sent dans cet album une grande sincérité qui, alliée à une réelle maturité, ouvre bien des pistes d'avenir.
«Sur cette route du blues, j'ai affiné ce que je voulais aller chercher dans ma propre histoire et mes propres racines pour écrire cet album très personnel.»
C'est ainsi que Kathy Boyé présente son travail. Et on peut dire que son but a été atteint.
Un Cd à écouter plusieurs fois pour en saisir toute la qualité.
André Fanelli
Le site de l'artiste :
Hommage à la route du blues. Juillet 2014 "Strange Fruits" :
ZAC HARMON
RIGHT MAN RIGHT NOW
BLING PIG. BPCD 5167. HARMONIA MUNDI. SEPT 2015.
1. Raising Hell
2. Ball and Chain
3. Hump In Your Back
4. Stand Your Ground
5. Right Man Right Now
6. Feet Back On The Ground
7. Long Live The Blues
8. Back Of The Yards
9. I’m Bad Like Jesse James
10. Ain’t No Big Deal On You
11. Good Thing Found
Zac Harmon : chant, guitare, claviers
Buthel : Basse
Cedric Goodman : Batterie
Cory Lacy : Claviers
avec aussi:
Lucky Peterson, Bobby Rush, Anson Funderburgh, Mike Finnigan, Christopher Troy, B R Milon, Gregg Wright, James “Hot Dog” Lewis, Chef Deni, Jimmy Z, Lavell Jones, Derek Organ, Dan Malouin, Les
Kepics and Chuck Philips.
(Produit par Christopher Troy et B R Milon. Enregistré au Matai Studio et au Our Own Studio West à Los Angeles.
Natif de Jackson, Mississipi, Zac Harmon est chanteur, organiste et guitariste ; primé à plusieurs reprises (prix du «meilleurs groupe sans label» aux International
Blues Challenge 2004 et révélation aux Blues Music Award 2006 entre autres) pour son blues très soul, parfois carrément Funky, ainsi que pour la modernité de ses textes.
Avant de s’établir à L.A. pour devenir un musicien de studio, compositeur, producteur très demandé (pour Evelyn “Champagne” King, the Whispers, the O’Jays and Black Uhuru…), Zac a officié en tant
que guitariste pour Z.Z. Hill, Dorothy Moore et Sam Myers.
Depuis il s’est également imposé comme l’un des artistes de blues les plus impressionnants sur scène.
Ce nouvel album « Right Man Right Now » démontre combien le blues est toujours aussi pertinent aujourd’hui. Abordant sans détour différents grands thèmes
contemporains, Zac nous présente un style frais et singulier, bâtît sur le meilleur du blues traditionnel.
Il peut pour cela compter sur l’aide de comparses des plus talentueux, avec des invités aussi prestigieux que Bobby Rush, Lucky Peterson, Anson Funderburgh and Mike Finnegan.)
Le Cd démarre par "Raising Hell", un blues shuffle qui met tout de suite en avant l'orgue de Lucky Peterson et la guitare d'Anson Funderburgh, suivi de "Ball an Chain" avec une belle partie de slide de Gregg Wright.
Plus funky "Hump In Your Back" est chanté par Bobby Rush qui donne aussi de l'harmonica. Funky aussi "Back Of The Yards" et "Ain't No Big Deal On You" avec Mike Finnigan à l'orgue.
"Stand Your Ground" est un très beau blues lent avec encore Lucky à l'orgue, mais en blues lent, ma préférence va à la reprise "I'm Bad Like Jesse James" de John Lee Hooker, bien lente et bien lourde, où la voix de Zac se promène sans forcer, très cool, confortée par l'harmo rugueux de Chef Denis.
Pour ma part j'aime moins les ballades cuivrées "Feet Back On The Ground" et "Good Thing Found" mais l'album mérite toutefois d'être écouté sans réserve.
Laurent Webb
Le site de l'artiste :
I'm Bad Like Jesse James :
Long Live The Blues :
JOEY GILMORE
BRANDON'S BLUES
MOSHER St.RECORDS. JANVIER 2015.
1. Letting a Good Thing Go Bad
2. Cheaper to Keep Her
3. Brandon's Blues
4. Somebody Have Mercy
5. You Just Can't Take My Blues
6. You Can't Strike Gold
7. Cold, Cold Feeling
8. Still Called the Blues
9. As the Years Go Passing By
10. You Better Love Her Good
11. That's What Love Will Make You Do
12. Nobody's Fault but Mine
Joey Gilmore est né en juillet 1944 à Ocala en Floride, et en lisant cette chronique vous allez encore vous dire que je ne m'intéresse qu'aux vieux bluesmen inconnus en France ! C'est vrai qu'il n'a enregistré qu'une petite dizaine de disque durant une carrière qu'il a démarré au début des années 70, ce qui est très peu pour se faire une réputation internationale.
En revanche, il gagne l'International Blues Challenge de Memphis en 2006, ce qui aurait pu éveiller l'intérêt de quelques programmateurs de festival en Europe.
Cet album est principalement constitué de reprises puisque Joey compose peu. Pourtant, pour "Blues All Over You", il avait reçu le prix Blewzzy de la meilleure chanson et cet album
s'ouvre sur un de ses morceaux, "Letting A Good Thing Go Bad".
Ce n'est pas l'album riche et lumineux réalisé avec une débauche d'intervenants aux cuivres, aux choeurs ou aux claviers qui me séduit le plus ici. Si je m'y intéresse, c'est que Joey me séduit
par son jeu de guitare et le son rond qu'il extirpe de son Epiphone.
Peu de bluesmen jouent encore comme lui. Son langage est simple, précis et puissant, mais toutefois assez différent des anciens Kings dont il est l'héritier. Le son est plus grave, plus rond, sans aucune surenchère. Ses phrases courtes sont toujours expressives. Écoutez "Cold, Cold Feeling" ou "As The Years Go Passing By" pour vous faire une idée, les chorus sont une merveille. Sa voix de baryton, pour son âge, est aussi au rendez-vous. Personnelle, chaude et puissante, elle est parfaite pour sa musique.
Comme quoi les vieux bluesmen ont encore de la ressource, en tout cas lui, pour sa guitare et son chant, mériterait bien qu'on l'accueille chez nous.
Jean-Louis Guinochet
Site de l'artiste :
Écoute :
Cold cold Feeling :
Brandon's Blues :
You Just Can't Take My Blues :
JACK BON SLIM COMBO
COLORS OF BLUES
STARASSOPROD. 6615/1. SEPT 2015.
1. I Ain't Got You
2. They're Red Hot
3. Spoonful
4. Don't You Just Know It
5. Little red Rooster
6. Corrina
7. Bad Boy
8. Living The Blues
9. You Never Can Tell
10. Don't Think Twice
11. Hi-Hell Sneakers
12. Pills
Jack Bon a enregistré son premier album en 1977 avec Ganafoul, un groupe qui se sépare en 1982. Il navigue ensuite seul ou avec divers groupes et beaucoup ont pu le croiser en France durant cette
période.
C'est en 2012 que le Jack Slim Combo sera créé avec Chris Michel à la basse et Laurent Falso à la batterie.
Après son album précédent "What A Good Life" (voir Feeling Blues n°12 page 11), douze compositions ouvertement tournées vers le blues rock, Jack Bon nous propose cette fois une large palette de
ses couleurs blues "Colors Of Blues" à travers 12 reprises de titres très connus mais aux arrangements personnels et inventifs et aux ambiances presque acoustiques, d'où ce surnom donné à
l'album, "Acoustic Tribute".
On se régale du début jusqu'à la fin et donc on le réécoute en boucle pendant un bon moment en prenant de plus en plus de plaisir avec "They're Red Hot" de Robert Johnson traité comme un joyeux
morceau de jazz des années trente, ou l'originale version de "Spoonful" bien lourde et la magnifique slide de "Little Red Rooster", deux titres de Willie Dixion. Deux titres aussi de Bob Dylan
retiennent mon attention : "Living The Blues" et la magnifique ballade "Don't Think Twice" qui me remet en mémoire la version qu'en avait faite, en 1995, Clarence Gatemouth Brown sur l'album
"Long Way Home" avec en deuxième voix la fabuleuse Maria Muldaur et, si je me souviens bien, Clapton en lead guitar. J'y retrouve ici la même émotion. De grands classiques aussi, "You Never Can
Tell", "I Ain't Got You ou "Bad Boy" me ravivent de bons souvenirs. Un album que je réécouterai souvent.
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste :
www.jackbon.com/slimcombo.html
Au Buis Blues Festival 2015 :
https://youtu.be/vg5_xPfGFT0
Au Climax Club Legend, 2015, "Wath a goog life" :
RON THOMPSON
SON OF BOOGIE WOOGIE
LITTLE VILLAGE FOUNDATION. JUIN 2015.
1. Want Ad Blues
2. Broke and Hungry
3. Show Biz Blues
4. Too Late Brother
5. Black Cat Bone
6. Telephone Blues
7. Gettin' Nasty
8. Standing at the Crossroads
9. Sugar Bee
10. Jitterbug Swing
11. Son of Boogie Woogie
12. Frankie and Johnny
Encore un de ces bluesman qui mille fois a remis son ouvrage sur l'établi et pourtant, à 62 ans, il ne fait toujours pas beaucoup de lignes dans les revues spécialisées. Pourtant il n'a que onze ans lorsqu'il se met à la guitare dans sa bonne ville natale d'Oakland et dès la fin de l'adolescence il tient la guitare slide pour Little Joe Blue.
Il est tout juste majeur lorsqu'en 75 John Lee Hooker l'appelle pour intégrer son groupe et il accompagnera le maître durant trois ans. N'est-ce point là une belle
carte de visite qui aurait dû ouvrir bien des portes ??? En 80, il forme le groupe 'The Resisters' et trois ans plus tard paraît son premier album, 'Treat Her Like Gold' ; six autres disques
suivront à une fréquence très élastique. Pendant cette période il a continué à accompagner des pointures de la taille de Big Mama Thotnton, Etta James ou Lowell Fulson et soudain, plus rien à
partir de 2007.
Il nous revient huit ans plus tard pour un huitième opus produit par 'Little Village Foundation' qui, le croiriez-vous est annoncée comme une maison de disques à but non lucratif !!! Cette
fondation aurait été mise en place sous la direction du pianiste Jim Pugh, qui a récemment quitté le groupe de Robert Cray après un quart de siècle de fidélité. Le but assigné est de trouver,
d'enregistrer et ainsi de redonner une chance à des artistes de grands talents qui n'ont jamais reçu la reconnaissance du grand public à laquelle leurs qualités pouvaient les faire prétendre.
N'en doutons pas un instant, Ron entre dans cette catégorie !
Les musiciens sont Ron Thompson (chant/guitare/harmonica), Jim Pugh (orgue Hammond) tandis que Scott Griffin (7) et D’Mar (5) occupent alternativement le siège du batteur. L'album démarre sur la
reprise de "Want ad blues", un vieux titre de John Lee Hooker agrémenté par un solo d'orgue par Jim Pugh puis, Ron enfile le bottleneck pour un émouvant "Broke and hungry". Parmi les
grands moments, notons les longues parties de guitare slide de "Black cat bone" ou de la reprise du "Show biz blues" de Fleetwood Mac, également le discret soutien de l'orgue
sur les belles phrases de guitare dans "Telephone blues". On pourrait citer tous les titres et ce serait fastidieux, mais on ne peut oublier qu'un slide guitariste comme Ron se devait de
rendre hommage à Elmore James et c'est "Standing at the Crossroads". L'album se termine sur le titre phare et son rythme 'hookerien' avant un "Frankie and Johnny" dont guitare
et harmonica nous ramènent à Chicago, et même plus précisément dans le jardin de Jimmy Reed.
Si pour une fois vous voulez enfourcher une machine à remonter le temps, alors écoutez cet album, fermez les yeux et bon voyage vers les 50's.
(12 plages et 54 minutes)
Gilbert Béreau
Ron n'a pas de site.
Ecoute de quelques titres :
"Broke and hungry" :
https://www.youtube.com/watch?v=3Hq71JKvQ68
"Sugar Bee" :
https://www.youtube.com/watch?v=KuEJRscLdEs
"Standing at the Crossroads" :
https://www.youtube.com/watch?v=_syu0_c25C0
Live en 2013 :
https://www.youtube.com/watch?v=OOwWWHJbYmo
THE CASH BOX KINGS
HOLDING COURT
BLIND PIG RECORDS BPCCD5165. AVRIL 2015
1. I Ain't Gonna Be No Monkey Man
2. Download Blues
3. Gotta Move Out To The Suburbs
4. Cash Box Boogie
5. Hobo Blues
6. Baby Without You
7. Juju
8. Everybody's Fishin'
9. Out On The Road
10. Sugar Pea
11. I Miss You Miss Anne
12. I'm A Real Lover
13. Quarter To Blue
Après "Black Toppin' ", c'est le deuxième album des Cash Box Kinks sur l'excellent label "Blind Pig" et c'est tant mieux.
Sorti en avril, "Holding Court" nous offre comme à l'accoutumée une musique largement puisée chez certaines grandes figures du Chicago Blues comme le "Hobo Blues" de John Lee Hooker, un de mes préférés, complètement modernisé par le chant de Wilson et les riffs de guitare de Paterson. Mais dans l'ensemble, pour diverses raisons, que ce soit la composition des musiques ou l'écriture contemporaine des textes, tous les titres sont très bons. Ils sont d'influences variées, parfois novateurs, mais s'appuient toujours sur les racines d'où les influences sont puisées : ragtime, Chicago, Nouvelle-Orléans voir latine sur "Juju".
Bien sûr Joe Nosek, parfois au chant mais toujours à l'harmonica, et Oscar Wilson restent les leaders du groupe, mais Joel Paterson à la guitare me régale à chaque fois, et je garderai longtemps intact le souvenir de ses interventions en chorus lors d'un de leurs concerts. Autre bon guitariste, Billy Flynn intervient aussi en solo, comme sur le premier titre "I Ain't Gonna Be No Monkey Man", chanté par Joe Nosek et Kenny "Beedy Eyes" Smith aux fûts.
Sur un autre titre "Gotta Move Out To The Suburbs", ce sera Mark Haines à la batterie qui assurera un merveilleux "Chicago groove" avec Beau Sample à la basse.
"Cash Box Boogie" sera pour Barrelhouse Chuck au piano et Paterson à la guitare l'occasion de s'exprimer et de soutenir, avec Smith, un très beau et long chorus d'harmonica de Nosek.
Chanté par Joe, "Baby Without You" aidé par le travail swinguant de Paterson, Flynn et Chuck est également très agréable.
Avant de m'arrêter là pour ne pas être trop long, deux mots sur l'excellente reprise du morceau de Jimmy Rogers, "Out On The Road", qui nous montre encore une fois toute la richesse de la voix de Wilson et le beau travail de Brad Ber à la basse et le super blues lent instrumental qui ferme l'album, "Quarter To Blues", avec Nosek à l'harmonica, Flynn et Peterson aux riffs, Haines et Sample à la rythmique.
Il se passe encore de belles choses dans la Windy City !
Jean-Louis Guinochet
Le site des artistes :
Écoute :
Download Blues :
Quarter to blue :
I Ain't Gonna No Monkey Man :
JuJu :
LEO BUD WELCH
I DON'T PREFER NO BLUES
BIG LEGAL MESS. BLM 0510. MAI 2015.
1. Poor Boy
2. Girl In The Holler
3. I Don't Know Her Name
4. Goin' Down Slow
5. Cadillac Baby
6. Too Much Wine
7. I Woke Up
8. So Many Turnrows
9. Pray On
10. Sweet Black Ange
Leo "Bud" Welch est un artiste qu'ABS magazine m'avait fait découvrir dans son numéro de septembre 2014. Né en 1932 à Sabogla au Mississippi, il commence la musique vers les dix-douze ans en apprenant sur la guitare de son cousin, se souvenant que le premier morceau qu'il ait appris fort bien était "Baby Please Don't Go". Il restera toute sa vie aux alentours de Bruce, la ville où il habite, laissant finalement le blues de côté pour ne jouer que du gospel dans les églises. Il aura fallu toute la ténacité de Venice Varnado, devenu son imprésario, pour le retrouver, le remettre en selle et lui faire rejouer du blues.
Après son premier disque de gospel "Sabougla Voices", l'Europe l'accueille comme une star, festival Crissier en Suisse et Cahors Blues Festival en France cet été (voir le compte-rendu du Cahors
Blues Festival par Alain Hiot dans ce présent numéro).
Voici donc le deuxième album d'un Monsieur qui a aujourd'hui 83 ans. Un album de blues cette fois, mais pour Leo "Bud" Welch, l'opposition blues et gospel n'existe pas, et d'ailleurs, tout au
long de ce disque, les morceaux en sont souvent l'illustration comme sur "Pray On". Dix titres superbes mettant en avant sa voix forcément culottée par les années mais malgré tout restée
très sûre et son jeu de guitare aux phrasés simples.
L'album s'ouvre sur une magnifique interprétation acoustique de, "Poor Boy", et se termine par le non moins grand classique "Sweet Black Angel". Entre les deux, d'autres bons moments seront le shuffle-boogie "Cadillac Baby", "Too Much Wine" et blues lent "Goin'Down Slow".
Au milieu de tout cela, notons le rôle important de Jimbo Mathus dont l'électrique guitare apporte une dynamique et un son parfait pour équilibrer l'ensemble.
Un album à vous procurer rapidement !
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste :
Écoute :
Girl In The Holler :
I Don't Know Her Name :
JJ THAMES
TELL YOU WHAT I KNOW
DeCHAMP RECORDS. DC100214. JUIN 2014
1. Souled Out
2. Hey You
3. I Got What You Need
4. No Turning Back
5. Can You Let Somebody Else Be Strong
6. I'ma Make It
7. I Believe
8. Just Enough
9. My Kinda Man
10.Thinestones
11. Tell You What I Know
David Hyde (basse), Vince Barranco (batterie), Sam Brady (claviers) and Celeb Armstrong (guitare) invités : Grady Champion (producteur, harmonica), guitaristes Eddie Cotton, Doug Frank and Danny
Scallions, Richard Beverly (trompette), Todd Bobo (tenor sax) et Mike Weidick (trombone).
Cet album nous entraîne du sud au nord, des studios Stax jusqu'aux grands moments d'Atlantic. Certains y retrouvent des accents du Philly Sound. Mais sur ce style je n'ai guère
d'expertise...
Certes, le disque ne peut complètement rendre compte du talent scénique d'une artiste. Mais on peut plus ou moins deviner l'apport de la dimension « live » par de multiples indices. En
l'occurrence, la voix de J.J.Thames laisse entrevoir toute une gamme de sentiments qui ne peuvent que se retrouver, amplifiés sur scène : sensualité, colère, ironie, émotion... Au fond, tout
simplement le feeling.
Dès le premier morceau, c'est le choc. On s'immerge dans un univers sonore fascinant. La voix de JJ, véhémente, expressive nous empoigne immédiatement.
Retour vers le blues le plus basique sur un riff avec "Hey you".
"I Got What You Need": "I got what you want, if you got what I need", tout un programme !
Tout au long de ce morceau au rhythme déhanché, la voix de J.J., sexy à souhait, déroule un chant sensuel où se succèdent séduction et mises en garde. Il faut être à la hauteur pour jouer avec
J.J. Elle a ce que vous voulez... avez-vous ce qu'elle veut ?
Et que dire du chant de JJ Thames dans "My Kinda Man" ou "No Turning Back" : la maîtrise du phrasé, les accents déchirants sont dignes d'une grande vocaliste. Ce dernier morceau
nous offre un solo torturé du guitariste qui nous entraîne à sa suite vers des sommets.
J.J. sait aussi donner aux reprises une dimension qui lui est propre comme en témoigne la version, poignante, de l'éternel "I believe" de Ray Charles. On retrouve dans ce chant de
l'amour déçu la puissance sombre d'un certain gospel. Un grand moment.
Mais il serait juste de nous étendre sur chacune des plages de cet album. Mais il n'y aurait plus la surprise de la découverte...
Qu'attendez-vous pour le commander ?
André Fanelli
Le site de l'artiste :
https://www.facebook.com/jjthames
Écoute : Tell You Whjat I Know :
Au Bagnols Blues Festival le 8 août 2015 :
https://www.youtube.com/watch?v=gJh4SoZBCmA
DELTA MOON
LOW DOWN
JUMPING JACK RECORDS. MAI 2015.
1. Wrong Side Of Town
2. Afterglow
3. Nothing You Can Tell A Fool
4. Mean Streak
5. Lowdown
6. Down In The Flood
7. Open All Night
8. Spark In The Dark
9. Hard Times Killing Floor Blues
10. Mayfly
11. Jelly Roll
12. Jacky Ray
Voici encore un superbe album à marquer d'une pierre blanche.
Delta Moon, les pieds toujours bien calés dans la boue du delta, nous offre encore une fois un blues roots quasi inaltéré où les phrases de slides et d'harmo tricotent avec une diversité de rythmes les atmosphères langoureuses des bayous, poussant parfois jusqu'à un rien bastringue ou autre simple rock.
Dirigé par les deux barbus fondateurs, Tom Gray, à la guitare, au chant et principal compositeur, et Mark Johnson à la slide et aux choeurs, le collectif est ici en quatuor avec Fransher Joseph à la basse et Marion Patton (un nouveau) à la batterie. Sur ce dernier Delta Moon c'est Tom Gray, de sa voix légèrement rocailleuse, qui assure le chant des douze titres dont sept sont de lui et deux autres de Mark Johnson conjointement avec la section rythmique. Les trois restants sont des reprises de Skip James (Hard Time Killing Flor Blues), Bob Dylan (Down in the Flood) et Tom Waits (Low Down), le titre du disque.
La slide de Mark est magique, il sait lui faire cracher ce qu'il veut quand il veut et rien que pour cela ça vaut le coup de se procurer l'album.
L'ensemble est brillant, puissant, sincère et j'avoue avoir un faible pour cette musique sans prétention où tout s'enchaine admirablement.
Jean-Louis Guinochet
Le site des artistes :
Au Oskar Blues Homemade 2015 :
ANDY T. & NICK NIXON BAND
NUMBERS MAN
BLIND PIG. BPCD 5168. HARMONIA MUNDI. SEPT 2015.
1. Shut The Front Door
2. Devil’s Wife
3. Deep Blue Sea
4. Tall Drink of Water
5. Numbers Man
6. Pretty Girls Everywhere
7. Blue Monday
8. Hightallin’
9. Sundown Blues
10. Tell Me What’s The Reason
11. Be Somebody Some Day
12. What Went Wrong
13. Gate’s Salty Blues
14. This World We Live In
Nic Nixon (chant)
‘Andy T’ Talamantez Nixon (guitare)
Larry van Loon (Hammond)
Jim Klinger (batterie)
Sam Persons (basse)
Anson Funderburgh (guitare)
Kim Wilson (harmonica)
Christian Dozzler (piano, accordéon)
Zekz Jarmon (rupboard)
The Texas Horns
Denise Fraser Funderburgh (batterie)
Rick Reed (basse) • Steve F’dor (piano) •
Kevin McKendree (Hammond)
Produit par Anson Funderburg.
Enregistré au Wire Recording Studio, Austin Texas.
(Le label Blind Pig nous offre une fois de plus un magnifique album blues festif avec de belles envolées rhythm ‘n blues et Cajun.
« Number Man » est une brillante manifestation de talent à son plus haut niveau.
Influencé par T-Bone Walker, B.B. King, Magic Sam et Albert Collins le jeu de guitare teinté de jazz d’Andy T y fait merveille.
Arrivé à Nashville tout droit débarqué de la Californie du sud il y a quelques années, le guitariste, déjà renommé pour des tournées internationales avec de grands guitaristes tels que Guitar
Shorty et Smokey Wilson, s’est acoquiné avec la légende locale du blues et du rhythm ‘n blues Nick Nixon en 2011. La voix de velours de Nick quant à elle évoque des noms comme Jimmy
Witherspoon ou Billy Eckstine qui ont enchanté la prospère scène blues de Nashville dans les années 60. Il fut longtemps membre du groupe The New Imperials. Il a fait quelques
enregistrements pour Chess dans les années 70 et a joué sur scène avec de nombreux artistes de renom.
Depuis le duo a su rassembler de belles brochettes de musiciens pour des collaborations épiques. Leur album «Livin It Up» fut d’ailleurs nominé aux Blues Awards. Ce troisième album ensemble est
la brillante démonstration d’une association fructueuse pour le bonheur des fans de blues de tous poils.)
Le premier de la liste, "Shut The Front Door" donne envie de danser et c'est aussi le cas des deux suivants "Devil Wife" et "Deep Blue Sea" dont la connotation "vintage" est sans équivoque !
Sur "Tall Drink Of Water" et "Watt Went Wrong" ne vous privez pas de l'accordéon cajun de Christian Dozzler, ni de l'harmonica de Kim Wilson sur le magnifique blues shuffle médium "Sundow Blues". Deux très beaux blues lents également, "Numbers Man" et "Blue Monday", auxquels la voix de Nick Nixon apporte beaucoup d'émotion. "Jazzy Blues" comme "Gate's Salty Blues" de Clarence Gatemouth Brown ont du donner autant de plaisir à la section cuivre qu'elle nous en donne.
Un album que vous pouvez vous procurer sans aucun risque.
Laurent Webb
www.blindpigrecords.com
Le site de l'artiste :
Numbers Man Album Teaser :
Andy T. Nick Nixon Band "Snake in The grass" :
SONNY LANDRETH
BOUND BY THE BLUES
PROVOGUE. MASCOT MUSIC PRODUCTION. JUIN 2015.
1. Walkin' Blues
2. Bound By The Blues
3. The High Side
4. It Hurts Me Too
5. Where They Will
6. Cherry Ball Blues
7. Firebird Blues
8. Dust My Broom
9. Key To The Highway
10. Simcoe Street
On pourrait se dire "encore un album de blues classique dont la moitié des titres sont des sempiternelles reprises d'Elmore James ou Robert Johnson !"
Seulement voilà, l'artiste, qui a grandi à Lafayette en Louisiane, a aujourd'hui une vision moderne de cette musique et si de surcroît vous aimez la slide, ce cd est pour vous. D'autre part, les quelques compositions personnelles qu'il nous propose ne trahissent en rien la couleur de ce blues "aux sources du blues" qu'il nous sert ici.
Il faut préciser, pour ceux qui ne le savent pas encore, que depuis plusieurs décennies Sonny Landreth pratique un merveilleux jeu de slide et que vous l'avez certainement déjà entendu dans le magnifique "Slow Turning" de John Hiatt en 1988, ou le non moins très bon "A Sens Of Place" de John Mayall en 1990, ou lors de ses apparitions au prestigieux Crossroads Guitar Festivals qu'il n'a pas manqué une seule fois depuis 2004. Quant à ses onze précédents albums personnels depuis 1981, ne vous privez pas de "South Of 1-10" de 1995, "From The Reach" de 2008, ou même un plus ancien "Outward Bound" de 1992.
Vous avez compris que le bougre n'est pas un novice et qu'ici, puisqu'il reste simple et sobre au chant, l'intérêt de cet opus est de jouir de tous ses talents au bottleneck.
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste :
Écoute de l'album :
"It Hurts Me Too".Blues Peer Festival :
https://youtu.be/DLPSNq3unbE?list=PLZj_2ChNhR-8WDD0kEGqJmNd7TtlQvzVA
THE WILD BLUESMEN
HOMECOMING
UNITED SOUNDS 5035 - BOGNOR RECORDS. OCT 2014.
01. It Takes A Man
02. Boogie In The Barrelhouse
03. Lord Help Me
04. Without You
05. Whole Lotta Love
06. Hurry, Hurry, Hurry
07. Sugar Coated Daddy
08. I'm Gonna Love You Baby
09. Hey Baby
10. Get Down On Your Knees & Pray
11. Someone Tonight
12. Groovy Little Mama
13. No One But Thee
14. Yo!
Un groupe un peu particulier que ces Wild Bluesmen crée par le jovial chanteur et pianiste anglais Steve "Big Man" Clayton qui sévit aujourd'hui en Allemagne puisque les trois autres compères qui l'entourent sont natifs de la Rébublique fédérale.
Ces trois bonhommes ne sont pas des amateurs, ils totalisent déjà plus de 2000 concerts et le leader, Steve Clayton, a gagné trois fois les Brittish Blues Awards. Nous avons donc droit à du
sérieux, mais c'est fait sans prétention, dans la joie et la bonne humeur, par Peter Schneider à la guitare et à l'harmo, Oskar Poehln à la batterie et Uli Lehmann à la contrebasse.
Ce Cd "Homecoming" présente 13 titres originaux de Steve dans un style classique de blues et de boogie aux sons très juke-joint et une reprise, "Whole Lotta Love" de Led Zepplin dans un
arrangement délirant. Steve remarquable dans son style pianistique barrelhouse se trouve être également un excellent chanteur et vous vous régalerez à écouter ce band qui swingue dans une
ambiance de fête et de rigolade.
Gardez-le sous le coude pour vos moments de blues, si vous en avez, et vos moments de fête, ce que je vous souhaite.
Jean-Louis Guinochet
Le site de l'artiste :
"Hurry, hurry, hurry":
"Without You" :
The Wild Bluesmen at the Musiksommer Steisslingen :
Cliquez sur le bouton en bas à droite pour remonter en haut de page.
Aucun élément composant le site (textes, images, photos, logos, code html, …) ne peut être copié, reproduit, modifié, réédité, chargé, dénaturé, transmis ou distribué de quelque manière que ce
soit, sous quelque support que ce soit, de façon partielle ou intégrale, sans l’autorisation écrite et préalable de FEELING BLUES et sous réserve du respect des droits de propriété intellectuelle
et de tout autre droit de propriété. Seule la copie à usage privé est autorisée pour votre usage personnel, privé et non commercial, sur votre ordinateur personnel.
Les articles, chroniques, comptes-rendus de concerts ou toutes autres informations n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Feeling Blues ne pourra en aucun cas être tenu responsable de quelques litiges que ce soit.
Ce site a été conçu avec Jimdo. Inscrivez-vous gratuitement sur https://fr.jimdo.com