N°17

JANVIER - FÉVRIER - MARS  2016

 

PAGE 10


 

 

1. ALBUMS À DÉCOUVRIR. (Suite)

2. LIVRES À DÉCOUVRIR.


1

ALBUMS À DÉCOUVRIR

ENREGISTREMENTS LIVE

1. CLASSIC CHICAGO BLUES. LIVE AND UNRELEASED.

2. HENRY GRAY / BOB CORRITORE SESSIONS. VOL 1. BLUES WON'T LET ME TAKE MY REST.

3. POPA CHUBBY. BIG, BAD AND BEAUTIFUL.

 

ALBUMS AUTOPRODUITS

Nos groupes du sud :

1. LE SHOWCASE HOUSE BAND. JAMMING THE BLUES.

2. NASSER BEN DADOO. HAT MAN SESSION. DOG N'WOLF.

3. THE POSSUMS. ORGANIC ROCK'N'ROLL.

4. RED BEANS & PEPPER SAUCE. HOT & SPICY.

5. GALDY AMOROS & MICHEL FOIZON. JOURNEY INTO THE BLUES.

6. LAKE SHORE BLUES. ONE WAY TO CHICAGO

7. JEFF TOTO BLUES. DEATH VALLEY BLUES.

Et aussi :

8. SHAKE YOUR HIPS. SHAKE.

9. COTTON BELLY'S. RAINY ROAD.

 

RÉÉDITIONS

1. LIGHTNIN' HOPKINS. SHOOTIN' FIRE.

2. LIGHTNIN' HOPKINS & BILLY BIZOR. WAKE UP THE DEAD.

3. ARTHUR "BIG BOY" CRUDUP. THAT'S ALL RIGHT. AN INTRODUCTION TO THE FATHER OF ROCK'N'ROLL.

4. GARDEN CITY BLUES. DETROIT'S JUMPING SCENE 1948-1960.

5. JOHNNY JONES. DOIN' THE BEST I CAN.

6. VARIOUS ARTISTS. ROUGH GUIDE TO UNSUNG HEROES OF COUNTRY BLUES. VOL 1.

7. VARIOUS ARTISTS. ROUGH GUIDE TO UNSUNG HEROES OF COUNTRY BLUES. VOL 2.

8. VARIOUS ARTISTS. ROUGHT GUIDE TO THE BLUES SONGSTERS.


ENREGISTREMENTS          LIVE


CLASSIC CHICAGO BLUES

LIVE & UNRELEASED

WOLF RECORDS CD120.835. FÉVRIER 2016

1. I'm Good - Bonnie Lee
2. You Better Watch Yourself - Nick Holt
3. Tryin' To Make A Livin' - Bonnie Lee
4. As The Years Go Passing By - Nick Holt
5. Wee Baby Blues - Bonnie Lee
6. Rock Me Baby - Bonnie Lee
7. Come On Baby, Help Me To Spend This Gold - Earl Howell
8. The Town I Live In - Nick Holt
9. Baby What You Want Me To Do - Bonnie Lee
10.Strange Things Happening - One Room Country Shack - Nick Holt
11. If It's Too Late - Nick Holt
12. I Cried Like A Baby - Earl Howell
13. Baby, Don't Say That No More - Earl Howell


 

Bonnie Lee n’a pas laissé beaucoup d’enregistrement derrière elle et c’est fort dommage. Elle a pourtant été, jusqu’à sa mort en 2006, l’une des meilleures chanteuses de blues à Chicago. Ses albums personnels, successivement chez Delmark puis chez Wolf Records devraient faire partie de toutes les discothèques des amateurs de cette musique et ceux qui ont eu le plaisir d’assister à Paris à la tournée « Blues with the Girls » en 1982 en compagnie de Zora Young et Big Time Sarah en gardent forcément un excellent souvenir. Les plus chanceux ont pu l’écouter au B.L.U.E.S à Chicago où elle se produisait régulièrement.

Elle reviendra en Europe en 1992 pour se joindre aux Teardrops de Magic Slim. Le Teardrops était à l’époque un des meilleurs groupes de Chicago Blues avec John Primer à la guitare, Nick Holt à la basse et Earl Howell à la batterie. C’est donc lors de cette tournée, en Autriche, que Hannes Folterbauer, le boss de Wolf, a eu l’excellente idée d’enregistrer Bonnie Lee, ainsi que Holt et Howell lorsqu’ils prennent le chant.

Bonnie Lee accompagnée par cette formation, où elle chante ici cinq titres, me donne un plaisir immense. Rien que pour sa voix exceptionnelle sur les interprétations du fameux « I’m Good », du classique « Rock Me Baby » ou l’excellent « Baby What You Me To Do » l’album mérite d’être acheté.

Les autres morceaux sont chantés par Nick Holt, moyen au chant, et c’est Michael Dotson (aujourd'hui avec Mississippi Heat) qui remplace John Primer sur deux titres,  et par Earl Howell que je préfère, surtout sur « Baby Don’t Say It No More » où John Primer est remplacé cette fois par Jake Dawson à la guitare.

Quoiqu’il en soit, un vrai régal ! 

 

Jean-Louis Guinochet

 

www.wolfrec.com


HENRY GRAY /BOB CORRITORE

BLUES WON'T LET ME TAKE MY REST

 DELTA GROOVE PROD. DGPCD160. DÉC 2015.

 

 1. Let's Get High
  2. Blues Won't Let Me Take My Rest
  3. I'm in Love Again
  4. Ramblin' on My Mind
  5. Worried Life Blues
  6. They Raided the Joint
  7. Ride with Your Daddy Tonight
  8. Trouble Blues    Bob Corritore
  9. I'm Gonna Miss You
10. That Ain't Right
11. Can't Afford to Do It
12. Boogie Woogie Ball
13. Honey Don't Let Me Go
14. She Don't Move Me No More

 


Outre ses talents d'harmoniciste, Bob Corritore se transforme en producteur dès que l'occasion se présente. Enregistrant presque systématiquement les musiciens (et la liste est longue) de passage dans son club The Rhythm Rom à Phoenix depuis de nombreuses années, il est actuellement en possession d'un trésor inestimable dont il nous a déjà dévoilé quelques échantillons ces derniers temps. Bob est certainement le seul producteur indépendant à pouvoir nous offrir ce type de session et sa réputation a depuis longtemps franchit toutes les frontières.
L'attrait du public pour la guitare ayant depuis longtemps élevé les guitaristes au statut de héros, l'espace réservé aujourd'hui aux pianistes de blues est à mon avis bien trop exigu. Pour ouvrir ces Sessions, merci Bob d'avoir choisi Henry Gray, l'un des derniers pionniers du blues au jeu si particulier, qui s'est fait connaitre à Chicago en intégrant le groupe d'Howlin'Wolf pendant plus de dix ans et qui a accompagné entre autres Little Walter, Jimmy Rogers et Jimmy Red.
Cet album avec le pianiste chanteur Henry Gray, intitulé "Sessions volume 1", ce qui laisse présager qu'il y en aura peut-être d'autres, comporte quatorze morceaux triés sur une période de presque deux décennies.
Pour ces Sessions le nombre des participants est époustouflant : bien sûr Bob Corritore lui même, mais également Little Franck qui ouvre l'album avec un boogie "Let's Get Hight", Bob Margolin et Johnny Rapp aux guitares sur "Blues Won't Let Me Take My Rest". "Ramblin On My Mind" avec Robert Lockwood au chant et à la guitare pour nous emmener avec ce grand classique dans cette ambiance caractéristique du Delta Blues et une récidive avec "Worried Life Blues" chanté par Nappy Brown et Kid Ramos à la guitare. Sur un morceau comme "I'm In Love Again" de Fats Domino, le pianiste s'exprime dans un New Orleans Sound qu'il pratique parfaitement puisque né en Louisiane, un régal. Avec "They Raided The Joint" qu'il chante de sa voix puissante, Henry Gray pratique là aussi son style si particulier qui groove superbement. Comme tout est parfait, je m'arrête ici car ce serait trop long, vous laissant le soin de découvrir la suite, mais je tiens toutefois à compléter la liste des intervenants : John Brim, Willie Smith, Taildragger, Dave Riley, Kirk Fletcher, Chris James, Patrick Rynn, Bob Stroger, Chico Chism, Brian Fahey et Doug James.

A quatre-vingt-dix ans Henry Gray méritait bien ce sublime album qui transpire la joie de vivre. C'est un magnifique cadeau que Bob lui fait là. Nous le partageons bien volontiers.

 

Jean-Louis Guinochet

 

 

Ce qu'en pense André Fanelli :

 

Ce CD vous laissera un goût amer. Un relent d’aigre jalousie. Dire qu’il y a des petits veinards qui se sont trouvés au bon moment au bon endroit et qui ont entendu tout ça. Douze séances, Quatorze titres et une pléïade de bluesmen, des old timers mais aussi des jeunes, des noirs, des blancs, des petites mains de Chicago et des monstres sacrés.

Si dès les premiers accents vous n’êtes pas saisi par le Blues, si vous trouvez tout ça un peu monotone, n’insistez pas, il y  sûrement mieux pour vous ailleurs.

Ceux qui savent que le blues n’est pas seulement un art des sons mais aussi un langage, une conversation sans fin au comptoir d’un mythique blues bar qui résume tout l’univers de cette musique. Un comptoir où se succèdent ivrognes et philosophes, maquereaux et futurs prêcheurs, où les vies défilent.
Une conversation au rythme connu, rassurant, un échange dans lequel on entre sans crier gare et dont on sort sur la pointe des pieds ou en éructant pour courir au baston.
Autour d’Henry Gray et de son piano dégingandé vont et viennent des pointures du gabarit de Robert Lockwood ou Nappy Brown, de solides gaillards comme Bob Margolin ou Tail Dragger et tant d’excellents musiciens : Kirk Fletcher, Chris James, Hip Lankchan etc, etc.  Et aussi des sidemen pas forcément très connus mais d’une grande qualité comme le batteur June Core que j’ai vu très récemment dans un club de San Francisco au côté d’Aki Kumar qui vient de tourner dans notre pays.

En rédigeant ces quelques lignes je réécoute avec un ravissement intact un Trouble Blues de derrière les fagots.  Lourd et juteux, avec ce balancement hypnotique qui nous fait nous onduler comme le cobra face à la mangouste. Je sais, je sais, on a entendu ça si souvent…
D’abord beaucoup d’entre vous ne connaissent pas forcément cet aspect du blues et ils ne sont pas menacés par la redondance.
Et puis, moi, j’en redemande.
Imaginez un type à qui on offrirait un verre de grand bourgogne et qui vous dirait « merci, j’en ai déjà bu une fois »…

Un disque bien agréable et surement inusable…
Nous le devons à Bob Corritore un des meilleurs harmonicistes de la scène blues. Grand connaisseur aussi. Un de ces musiciens qui savent écouter autant que jouer ce qui n’est pas si fréquent sous nos cieux.
A plus.

André Fanelli


Dans le dernier ABS Magazine, treize pages lui sont consacrées, dont sept pour sa copieuse discographie.
www.absmag.fr

Le site des artistes :
bobcorritore.com
bobcorritore.com/photos/the-henry-gray-bob-corritore-sessions
www.facebook.com/pages/Henry-Gray/121419383888

 


POPA CHUBBY

BIG, BAD AND BEAUTIFUL

DIXIEFROG DFGCD 8785. HARMONIA MUNDI. 2015.

2 disques


CD 1 
1. Working Class Blues

2. Stoop Down Baby
3. One Leg at a Time
4. 69 Dollars
5.  Same Old Blues
6. Angel on My Shoulder
7. I Don't Want Nobody
8. Life Is a Beatdown    
9. Palace of the King
10.  Sweat
11. Signed with Heartache
12. Rock Me Baby
13. Blues Bearing Down

14. Chubbfatha Medley

 CD 2  
1. Rock on Blues Man
2. Take Me Back to Amsterdam
3. I Was Looking Back
4. Love in Vain
5. Brown Sugar
6. Wild Horses
7. Another 10 Years Gone
8. Caffeine and Nicotine
9. Daddy Played the Guitar and Mama Was a Disco Queen
10. The Finger Bangin' Boogie
11. People's Blues
12. Noise Making Love Machine
13. Somewhere over the Rainbow


 

Un double Cd qui permet à Popa Chubby avec plus de deux heures trente de musique, de nous faire revivre l’essentiel de sa discographie en live avec des titres phares qui couvrent ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Le New-Yorkais n’avait pas fait de live depuis dix ans et sa tournée française de 2015 a été l’occasion d’enregistrer « Big, Bad and Beautiful ».

Avec sa déjà longue et prolifique carrière ( j’imagine que peu d’entre vous ne le connaissent pas déjà! ), Popa n’a plus grand chose à prouver et un live reste une bonne idée car même s’il doit jouer assis pour des problèmes de santé, c’est sur scène que le bluesman exprime le meilleur de son talent et de ses excès. Son énergie toujours intacte à la guitare et sa voix caractéristique inchangée, qui passe de la colère à la tendresse intime avec la même conviction, doivent rassurer les fans du King of Blues de NWC. Le bon blues « Angel On My Shoulder » ou le « Rock Me Baby » prouve qu’il peut rester parfois très créatif. Pour les amateurs, le deuxième Cd nous offre entre autre un petit set des classiques des Stones avec « Love in Vain »,  "Brown Sugar », « Wild Horses » …

Dans l'ensemble un album qui présente finalement pas mal de qualités !

 

Jean-Louis Guinochet

 

www.bluesweb.com

www.popchubby.com

 


ALBUMS               AUTOPRODUITS


LE SHOWCASE HOUSE BAND

JAMMING THE BLUES

AUTOPRODUIT. FIN 2015.

1. Good morning little schoolgirl
2.  Louisiana blues
3. Wade in the water
4. Lonesome in my bedroom
5. Crazy mixed up world
6. Down in Mississipi
7. Nine below zero
8. Sad sad lonesome day
9. Yellow moon
10.  Early in the morning
11. Kansas City
12. Walking by myself
13. Every day I have the blues
14. Going away


Voici un CD enregistré par le groupe résident du 'Showcase' de Pau, établissement ouvert il y a six ans, dédié à la musique vivante, mais pas que. Pour ce qui nous concerne, il faut savoir qu'une belle brochette de musiciens de blues ont leurs bases toutes proches et l'idée germe d'une jam session hebdomadaire comme il s'en pratiquait une au 'Comptoir du jazz' de la capitale régionale; des bœufs bordelais auxquels ils avaient d'ailleurs tous participé ! Et le processus s'est enclenché pour de belles soirées qui, chaque jeudi, remplissent d'aise un public palois trop longtemps sevré.
Le groupe résident se composait de Gladys Amoros (chant), Nico Wayne Toussaint (chant & harmo), Michel Foizon (chant et guitare), Antoine Perrut (basse& sax alto) et Andy Martin (batterie). Il s'agit de musiciens que nos lecteurs connaissent bien et il n'est que de feuilleter tous les numéros de 'Feeling Blues' pour retrouver, leur bio, leurs photos et surtout leurs exploits. Depuis l'automne, la formation est amputée de Nico lequel, parti pour une autre vie en Guyane, donne des sérénades nocturnes en forêt amazonienne avec quelques singes hurleurs … et il est encore bien capable de leur donner du talent !
L'album n'a pas été gravé au cours d'une des soirées hebdomadaires du jeudi mais enregistré 'Live' l'après-midi du 28 août dernier  … qui n'était pas un jeudi. Les huit premières plages sont interprétées par le 'Showcase House Band' qui est rejoint par des 'jammeurs' habituels sur les six derniers titres.
Le CD s'ouvre sur l'harmonica de Nico pour une version assez lente d'une composition d'harmoniciste, le célèbre "Good morning little schoolgirl" de Sonny Boy Williamson et les trois chanteurs ont empoigné le micro chacun leur tour. Les hommes sont restés très Chicago blues avec de belles versions bien personnelles de classiques comme "Louisiana Blues" (Muddy Waters), "Crazy mixed up world" (Willie Dixon/Little Walter) ou le moins connu "Sad sad lonesome day" (Sam Myers). Pour son premier titre, Gladys avait choisi une chanson aux consonances plus gospel mais que des envolées d'harmonica et de riffs de guitare ont un peu recentré vers le blues de Chicago, et c'est le vieux "Wade in the water" qui a fait l'objet de tant de versions allant du gospel au jazz en passant par la country traditionnelle. Elle a ensuite tapé dans le plus classique répertoire de la 'windy city' en attaquant le "Down in Mississipi" de JB Lenoir, mais malgré une intro à la slide et un fort soutien d'harmonica, sa voix puissante nous fait plus penser à la jolie version de Mavis Staples qu'à celle du compositeur.
Les six derniers morceaux ont permis à autant de 'bœuffeurs' du jeudi de venir exprimer leur talent et c'est ainsi trois guitaristes, un harmoniciste, un pianiste et même un flutiste qui viennent nous régaler. On peut légitimement supposer qu'ils figurent parmi les plus doués et les plus fidèles des sessions du jeudi; ceci étant, je n'en connais qu'un seul, le guitariste Adrien Edeline qui, ayant migré vers Bordeaux, enchante régulièrement mes oreilles.
Cette partie du CD s'ouvre avec Nico au chant pour le "Yellow moon" des Neville Brothers dans une version plus R&B que l'original et avec beaucoup de place pour le sax d'Antoine. Toujours dans le domaine du R&B, de bien belles envolées de flûte ponctuent le "Kansas City" popularisé par Wilbert Harrison pour lequel Gladys et Nico se partagent les parties chantées avant le duo final. C'est Nico qui assure le chant sur toutes les autres chansons de cette partie 'jam' très marquée 'Chicago blues' même si le classique "Every day I have the blues" a de bons accents boogie grâce au piano du 'jammeur' JP Legout. Mais n'est-ce pas une composition de pianiste, même si sur la jaquette elle est indument attribuée à BB King qui l'a certes beaucoup chantée et popularisée ???
Un bien bel album dont nous devons enregistrement et mixage à notre ami Nico Wayne Toussaint et, comme pour l'album de Gladys et Michel, la photo de la jaquette est l'œuvre de Laurent Sabathé, collaborateur de votre journal.

 

Gilbert Béreau


Un CD à se procurer en page d'ouverture du site de Nico : http://www.nicowaynetoussaint.com/
Il devrait probablement être aussi disponible sur le site de Gladys & Michel : http://gladys.jimdo.com/
Site du Show Case : http://www.showcasetime.fr/
Quelques photos sur le site de Laurent Sabathé : http://www.laurentsabathe.com/
Nico, Gladys et Michel au Show Case : https://www.youtube.com/watch?v=0hpnSvyg3m4
Pour amateur potentiel, la liste des titres qui peuvent être demandés aux pros de service :
http://www.showcasetime.fr/showcasetime/images/stories/ShowcaseHouseBandDeluxe_playlist.pdf


HAT MAN SESSION

NASSER BEN DADOO

DOG N'WOOLF

AUTOPROD.  LA CLIQUE PRODUCTION. Mai 2015.

1. Born Into The Blues 
2. King Cotton
3. It's Hurts Me Too
4. Pony Blues
5. Feel Like a Gipsy
6. I Can't Be Satisfied
7. Hello Josephine
8. Don't Need No Doctor
9. Snake and Poison
10. Trouble in Mind
11. Wiskey and Wommin
12. Dog N' Wolf


Étonnant artiste au talent survitaminé, Nasser Ben Dadoo, compositeur, chanteur et guitariste issu des quartiers nord de Marseille, décide de fonder le groupe Hat Man Session en 2008 avec trois autres musiciens qui talonnent leur chef de file de très très près car tous avaient déjà un passé musical plutôt riche d’expérience. Marko Balland est à l’harmonica, Matthieu Tomi est à la contrebasse et Alexis Voisin à la Batterie. Ils jouent un blues intemporel, traditionnel ou modernisé, qu’ils renouvellent constamment. Pour cette session, dont Nasser a composé six des douze titres, le groupe a invité une pléiade d'amis musiciens, puisque considérant la musique "comme un facteur d’enrichissement et de partage".

Les heureux élus sont donc «The Black Sleep» aux choeurs; Thierry Trouillot à l’harmonica; Mike Aube, Vincent Girard et Nicolas David à la basse; Steven Mc Callum, Bruno Marchetti et Kevin Gatinet aux claviers et Djamal Taoucht aux percussions, rien que ça !

Un album particulièrement réussi qui prouve que le blues, même avec la reprise de grands standards mais aussi quelques belles compositions peut rester très inventif .

Un bonheur ! 

 

Jean-Louis Guinochet

 

Ils seront présent à l'European Blues Cruise 2016. Voir en page 11 de ce numéro.


www.laclique-production.com/nasser-ben-dadoohatman-session.com/accueil

https://www.facebook.com/events/895642773807783


 

THE POSSUMS

ORGANIC ROCK'N'ROLL

EP AUTOPRODUIT. FÉVRIER 2016.

1. One  after 909

2. Funnel of love
3. Love bug
4. How can I met her
5. Walkin' with JLV
6. Warm love

 


En page 4 du présent n°17, nous vous présentions l'acte de naissance de ce nouveau groupe bordelais; il vous suffit donc de tourner les pages pour connaître toute leur bio. Rappelons seulement qu'il s'agit d'un trio guitare (T.Bo Ripault), orgue Hammond (Julien Bouyssou) et batterie (Bastien Cabézon) dans lequel le chant solo est pris par le guitariste ou par le batteur.
Ils viennent de graver cet 'extended play' de 6 titres composé de titres puisés aux sources du R' 'n' R', disons à l'aube des 60's. La galette s'ouvre sur "One after 909" qui, malgré une apparition tardive sur l'album 'Let it be', fait partie des toutes premières compositions de Lennon/Mc Cartney à une époque où les Beatles avaient encore des velléités de chanter du rock & roll (probablement 59). Les Possums nous en donnent une version avec une rythmique berryesque et un apport charmant mais très discret de l'orgue. "Funnel of love" est une vieille composition datant de la jeunesse de l'excellent harmoniciste Charlie McCoy et portée au sommet des hit-parades en 1960 par la belle rockeuse que fût Wanda Jackson en sa prime jeunesse. Une jolie ballade rock qu'on avait pris l'habitude d'entendre dans les répertoires de chanteuses de rockab, ainsi Rosie Florès ou Marti Brom..
Le reste de l'EP s'appuie sur les mêmes choix, un rock & roll relativement soft même si on retrouve "Warm love", un des titres les plus calmes d'un 'Rock 'n' Roll Trio' dans lequel les Burnette Brothers faisaient figure de ce qui existait de plus sauvage en la matière au milieu des 50's. Nom du groupe oblige, il y a un hommage au Possum, le surnom de George Jones qui a chanté un peu de rock & roll avant de devenir une des plus grosses légumes de la musique country durant près d'un demi-siècle; ils ont choisi "Love bug" (1963), un des premiers gros succès de Jones. Suit un exercice pas facile mais bien mené qui est la reprise du "How can I met her" (1962) des Everly Brothers.
Reste la cinquième plage, instrumentale et titrée "Walkin' with JLV" où TBo et Julien font superbement dialoguer leurs instruments; signée par les Possums, elle fleure quand même bon les 60's. Maintenant, ne me demandez pas qui est JLV !!!
Un disque composé de titres bien connus mais auxquels des arrangements comprenant de belles envolées d'orgue confèrent une fraîcheur nouvelle. Vous pourrez vous le procurer à l'issue des concerts estivaux car l'agenda commence à se remplir. Les plus pressés, ou les plus curieux peuvent utiliser l'onglet 'Contact' du site du groupe posté ci-dessous.

 

Gilbert Béreau


Site des Possums : http://www.the-possums.com/
Présentation du groupe au Capharnaüm (titre du CD) :
https://www.youtube.com/watch?v=XGicjmnXuKo#t=22
https://www.youtube.com/watch?v=yCBsmi1wbkk
https://www.youtube.com/watch?v=ZMWgTGe7Lbs
"Warm love": https://www.youtube.com/watch?v=IHgk7H7yhco


 

RED BEANS & PEPPER SAUCE

HOT & SPICY

AUTOPRODUIT. Novembre 2015.

1. Just Need Your Love
2. Gimme Your Love
3. Lock You Down
4. Fire Rain
6. Son
7. Dancin’ With The Devil
8. Two Minutes
9. Forgive Me
10. Wha Wha
11. Love you So Bad
12. Life On Nola ?


 

Après "You Made The Sauce ?", Red Beans & Pepper Sauce récidive avec une musique largement pimentée de funk et de rock, s’éloignant donc nettement du Blues. Mais bon, comme ce groupe est basé dans le sud (sud-ouest) et que sa musique a gagné en qualité et créativité depuis son dernier album, je tiens quand même à vous en parler. Red Beans est né en 2010 et a fait parler de lui en obtenant la première place au Tremplin du Cahors Blues Festival en 2013.

En chef de cuisine, puisqu’il a composé l’intégralité des titres, nous retrouvons Laurent Galichon aux guitares, secondé par Jessyka Aké au chant, Serge Auzier aux claviers, Denis Bourdier à la basse et Niko Sarran à la batterie, une brigade solide, soudée et entrainée à exécuter toutes ses recettes avec talent. Le menu varié mais cohérent met en valeur les qualités de chacun avec de bons plats de résistance tel que "Son", "Love you so Bad" ou "Just Need so Bad" où la voix de Jessyka Aké, qui apporte beaucoup à l'ensemble, est vraiment parfaite, soutenue et respectée par une guitare parfois trop présente et un clavier qui s'impose sans excès.

Pour ma part, j’aurais indiqué l’instrumental "Life on Nola" en bonus car je le trouve bien trop décalé par rapport au reste. Dans l’ensemble, l'originalité étant au rendez-vous, pas étonnant que le Collectif des Radios Blues ait décerné une "étoile" à l'album ! De quoi régaler les amateurs de musique épicée.

 

Jean-louis Guinochet

 

www.redbeansandpeppersauce.com


 

Gladys AMOROS & Michel FOIZON

JOURNEY INTO THE BLUES

AUTOPRODUIT . Décembre 2015

1. F. Douglass. Part I

2. On Revival Day

3. Hard Tmes Killing Floor Blues

4. Future Blues

5.Glory Of Blues

6. Where My Love Is

7.  Smokestack  Lightning

8.  Sitting On The Top Of The World

9.  Tapping That Thing

10. That's All Right

11.  I Will Do My Last Singing In This Land

12. Stoney Man Blues

13. Sad

14. Country Man Blues

15. F. Douglass Part II


'Feeling Blues' vous a déjà beaucoup parlé de Gladys et de Michel essentiellement à l'occasion de comptes- rendus de concert. Vous savez donc l'essentiel concernant la bio respective de ces deux artistes installés à la frontière du Béarn et le reste … ne nous regarde pas. Aujourd'hui parlons donc du vingtième anniversaire de leur carrière sur les planches et de l'album qui en sera le jalon.
Ce CD s'ouvre et se ferme sur "F. Douglass", une composition que Michel, seul à la guitare, interprète en deux parties, une courte pour donner le ton et une bien plus longue pour conclure leur prestation. Connaissant les opinions et la générosité de nos deux gaillards, nul doute que ce titre est un hommage à Frederick Douglass, esclave au début du 19eme siècle devenu un des premiers militants abolitionnistes et qui sortira du lot en tant qu'écrivain et personnage politique.
Puis apparaît Gladys avec une version épurée mais bien syncopée de "On a revival day", un vieux titre qui va chercher ses racines dans les années 30 chez Andy Razaf, le partenaire de Fats Waller. Et toujours avec la même qualité d'interprétation nous sauterons de blues en gospels ou en morceaux plus folky mais essentiellement venus du fond des âges. Ainsi ce "Glory of love" qui fit le bonheur de Big Bill Bronzy succèdera-t-il à une belle version de "Hard times killing floor" de Skip James avant que n'éclate les premières notes du fameux "Sitting on the top of the world". Parmi les interprétations très personnelles de titres puisés au répertoire de légendes comme Charlie Patton, le révérend Gary Davis ou Yank Rachell, un original qui introduisit la mandoline dans le blues, on trouve deux jolies compositions du couple. Une très gaie et bien enlevée est titrée "Where my love is" (plage 6) puis "Sad", une chanson lente et qui porte bien son nom arrive en fin de galette.
Entre la voix, exceptionnelle en France, que Gladys a puisée à l'école du gospel avant de la cultiver sur les planches et le talent de musicien de Michel dont on ne dira jamais assez combien il sait faire de la musique avec une guitare, nous savions tenir là, une paire gagnante mais le présent disque en apporte une démonstration supplémentaire.
Notons qu'enregistrement et mixage sont l'œuvre de notre ami Nico Wayne Toussaint et qu'ils ont été réalisés à Monségur, cité historique de Gironde qui organise un célèbre festival de jazz et de blues chaque mois de juillet. Nous ne serions pas complets sans vous préciser que nous devons les jolies photos de l'album à Laurent Sabathé, collaborateur de votre journal.
Un CD à se procurer sur le site des artistes ou à l'adresse :  muriellem.manager@orange.fr

Leur site :

http://gladys.jimdo.com/
A l'ex 'Rock Blues Café' :   

https://www.youtube.com/watch?v=23EeYmrLn9s
https://www.youtube.com/watch?v=cQQDuJZ28rw
Entre copains et presqu'au coin du feu : https://www.youtube.com/watch?v=HcphmVjAYRE#t=43
Tout juste si on se rappelle : https://www.youtube.com/watch?v=rKTS_5kZ4KM

Gilbert Béreau

 


LAKE SHORE BLUES

ONE WAY TO CHICAGO

AUTOPRODUIT. MARS 2016.

1. We are the Lake Shore Blues

2. Gamble man

3. Rock me Baby

4. Crosscutsaw

5. Yougot to play the price

6. Close to you

7. Evil

8. Back Alley Blues

9. Spoonfull

10. Knocking

11. Last night

12. Got to move


Cedric Puleo/Leoced : Guitare/Chant

JackBlues : Basse

Hervé Letrillard : Batterie

Joseph Miranda/Joharp : Harmonica

Bernard Charmoille : Claviers

 

Habituellement nous recevons des Cd de blues venant des groupes du sud-ouest, mais cette fois, chose rare, en voici un qui nous arrive du sud-est.  Le groupe est né fin 2014 à la suite d’une rencontre de musiciens basés dans les Alpes-Maritimes. Tous avaient déjà un bagage musical important mais issus d’horizons divers.

En prenant le nom de Lake Shore Blues, le band annonce la couleur ! C’est sous l’impulsion du bassiste, JackBlues, qui raconte tous les ans dans Feeling Blues ses aventures au Chicago Blues Festival, que le groupe s’est naturellement investi dans ce style de musique. En un an, pour se rôder aux standards de l’époque du Label Chess Records, ils ont donné beaucoup de concerts, ouvrant pour Devon Allman, King King ou Pat Mc Magnus. Se sentant enfin prêt à graver leurs inspirations, ce premier album « One Way To Chicago » a été enregistré dans les conditions du live au Blue Star studio à Nice.

Douze plages pour deux compositions et dix reprises qui nous entraînent parmi Willie Dixon, Howlin’Wolf, Muddy Waters, Lightning’ Hopkins…

Les cinq musiciens du combo, tous très bons, disposent de la quinte instrumentale idéale (guitare, harmo, claviers, basse, batterie) pour tenter de nous transporter dans l’atmosphère émouvante des clubs de Chicago, et s’en sortent plutôt bien sur  « You got to pay the price » (John Primer), « Gamble man » (LSB), « Back Alley Blues » (Vargas Blus Band) ou « Got to move » (Homesick James).

Leur composition « We are the Lake shore Blues » laisse aussi présager d’une belle ambiance sur scène.
Pour l’avenir, quand ils auront pris un peu plus de bouteille, souhaitons leur un album plus généreux en compositions et une musique définitivement libérée d’une couleur parfois blues rock encore présente chez certains d’entre eux.
Quoiqu’il en soit, pour un premier tir c’est réussi et j’ai hâte de les voir sur scène !

 

Jean-Louis Guinochet

 

www.lakeshore-blues.com

Live at the Blue Star Studio "Got to Move" :

https://youtu.be/v7vZvQeuN00

 

 


JEFF TOTO BLUES

DEATH VALLEY BLUES

AUTOPRODUIT. 2015.

1. Attends

2. Je cours

3. Trois accords qui me font du bien

4. Down in Mississippi

5. Toujours pareil

6. J'ai pas su le faire tout le temps

7. Passer du temps

8. Le pouvoir des mots

9. Crise by night blues

10. Change pas de route

11. Death Valley Blues

12. California


Guitares électrique, acoustique et dobro - Jeff Toto Blues
Guitare - Perry Robertson (USA)
Harmonica - Mo Aljaz
Claviers - Bobby Orgel (USA)
Basse - Eric Courier, Matt Mc Fadden (USA)
Batterie - Martial Semonsut
Chœurs - Kelly's Lot (USA), Donna Lee Orgel (USA ), Bobby Orgel, Matt Mc Fadden, Perry Robertson, Jeff Toto Blues
Autoproduction - entregistré et mixé au studio La Vallée (43 Chambezon) par Martial Semonsut.

ll a été masterisé à Los Angelès chez Sonic Vision Mastering


Jeff Toto Blues... C'est loin d'être un CD de débutant. Ce nouvel album s'inscrit d'ailleurs dans une longue série puisqu'à ma connaissance il est le 6ème publié.
Jean-François Thomas est une figure du blues hexagonal, salué régulièrement par la presse et les sites spécialisés. Et, à l'évidence, il compte un solide bataillon de fans fidèles.
Il aborde le blues au travers d'un large spectre de styles et, au fil des différentes compositions on peut retrouver les accents des maîtres du Delta en passant par le jump blues, avec des réminiscences de J.J. Cale comme dans Death Valley, qui donne son nom au Cd. Le Rock aussi n'est jamais bien loin.
Tous les musiciens sont d'un excellent niveau et donnent une assise solide à cet album.
Ceux qui me connaissent savent que je suis toujours un peu sourcilleux sur la voix de nos chanteurs bleu blanc rouge. En l'occurrence j'ai apprécié le chant, jamais forcé, coulant de source en quelque sorte, avec un timbre légèrement voilé qui donne comme un parfum de charbon de bois dans un vieux bourbon.
Si vous êtes allergiques au blues en français vous bouderez sans doute ce CD. Il mérite pourtant l'écoute car, au-delà même de la musique proposée, il témoigne à l'évidence d'un amour très sincère du blues et ce sentiment transparait dans chacun des titres.
Pour ma part j'ai passé un bon moment auprès de Jeff Toto Blues et de ses potes.

André Fanelli

 

 


 

COTTON BELLY'S

RAINY ROAD

AUTOPRODUIT.  CABANE PROD.  Novembre 2015.

1. Rainy Road

2. Sobad

3. Medicine

4. Given

5. Wrong

6. Family Chains

7. My Friend

8. Hard Times

9. Slodier

10. Tick Tock AM

11. Tick Tock PM

12. From This Town


 

Après deux albums et trois EP, ils reviennent nous apporter de la joie et nous faire «danser sous la pluie» avec ce nouvel album "Rainy Road ». Le temps a permis à ces «petits gars du coton» d’évoluer vers une musique plus électrique, rock et groovy sans renier leur musique "folk blues rural » acoustique, joyeuse et généreuse qu’on a aimé dès le début.

Aujourd’hui les quatre compères franciliens ont abouti un album moderne et sincère qui va incontestablement marquer leur parcours d’une pierre blanche.

Yann Malek est au chant, à l’harmo et aux guitares acoustiques. C’est un excellent chanteur à la voix et au timbre parfaits pour cette musique. Il apporte beaucoup à l’atmosphère de leur univers, autant avec son chant que ses harmos. Jérôme Perraut à la guitare électrique dose avec précision ce qu’il doit nous mettre dans les oreilles, et c’est tant mieux. Christophe Etienne à la basse et Alexandre Charroy à la batterie sont d’une grande cohésion. Les titres nous entrainent vers des époques et des destinations diverses; on y fait volontiers toutes les haltes en partageant leur plaisir et leur bonne humeur !

Écoutez-les, vous serez forcément séduit.  Ensuite, n’hésitez pas à faire fonctionner le bouche à oreille !

 

Jean-Louis Guinochet

 

www.cottonbellys.com

www.facebook.com/cotton.bellys


 

SHAKE YOUR HIPS

SHAKE

AUTOPRODUIT. Septembre 2015.

1. Traveler

2. Feeling So Fine

3. Talking To The Birds

4. Riley B.King

5. I Don't Know Her Name

6. Woman

7. You Don't Know

8. Leaving For Living

9. You'll Be Mine

10. My Girl

11. My Little Pretty 500

12. Don't Leave Me All Alone


 

Le troisième album que les fans de Shake Your Hips attendaient avec impatience est enfin sorti fin 2015. Douze titres originaux plus R&B que les précédents, parfois presque soul, dont la couleur est accentuée par la participation de Philippe Perronet au sax ou Romi à l’orgue Hammond sur un titre. À noter la participation de Bernard Sellam, chanteur et guitariste d’Awek, qui signe ici trois morceaux.

La galette offre du blues assez divers très proprement enregistré, interprété avec talent par Freddy Miller au chant, Jean-Marc Henaux à l’Harmonica, Olivier Raymond à la guitare et les frères Ferrié pour la rythmique, Jérôme à la basse et Olivier à la batterie. Malheureusement, nous apprenons la séparation soudaine du groupe ! Il nous restera donc cet album en souvenir de Shake Your Hips, un des meilleurs groupes Franciliens, qui avait plus qu’honorablement représenté la France à l’International Blues Challenge en 2013.

Nous aurons toujours plaisir à les retrouver chacun pour de nouvelles aventures.

 

Jean-louis Guinochet
 

www.perso.wanadoo.fr/shakeyourhips

www.facebook/ShakeYourHips

 


ALBUMS    RÉÉDITIONS


LIGHTNIN' HOPKINS

SHOOTIN' FIRE

CICADELIC RECORDS. DECEMBRE 2015.

1. Born in the bottom
2. Rainy day in Houston
3. A man like me is hard to find
  4. Got a letter this morning
    5. Moving on out
    6. Shinin' moon
    7. Feel like ballin' the jack
    8. Stinking foot
    9. December 7, 1941
    10. My baby ain't got no shoes
    11. My baby was crying for bread
    12. My little darling
    13. Go ahead/Battle hymn of the republic
    14. Shake that thing
    15. Mistrust my baby and she mistrust me
    16. Moving on out when the saints march in
    17. Old house torn down
    18. Baby please don't do me wrong
    19. Good as old time religion
   20.  I'm shootin' fire


 

Aucune erreur! Je ne vais pas vous refaire le coup de la fausse mort de l'artiste, orchestrée pour le soustraire à une harassante vie publique. Je sais parfaitement que Lightnin' est malheureusement décédé en 1982 et reviendrait-il qu'il serait plus que centenaire. Pas d'erreur non plus en ce qui concerne le positionnement de cette chronique, cet album est bien une parfaite nouveauté !
Ces blues, et quelques autres, ont été enregistrés le 11 avril 1969 au studio ACA de Houston pour le compte du label 'Clarity Music Company' ; seuls les deux derniers ne sont pas de la même séance et datent d'août 1961. Je ne vous direz pas que tous ces titres vous sont inconnus ; en effet les bluesmen de cette époque, et particulièrement Hopkins, enregistraientt un même morceau de nombreuses fois dans le courant de leur carrière, pour des labels différents et dans des configurations, des durées et des rythmes variés. Je vous avouerai aussi que certaines de ces plages ont surement fait les beaux jours de compilations du maître, ou d'artistes variés, vendues à bas prix mais avec la qualité afférente. Au hasard, c'est le cas de "A man like me is hard to find" ou "Born in the bottom" que vous trouverez sur différents albums mais souvent affublé d'une casserole en lieu et place de batterie et d'une réverb destinée à faire plus moderne. Bref, je ne me suis pas lancé dans une recherche comparative poussée tant la discographie d'un Lightnin' Hopkins me semble aussi accessible qu'une forêt primaire ! La chose certaine est que c'est la première fois que ces séances sont éditées dans leur intégralité et qu'elles ont pu bénéficier d'un mixage de qualité qui restitue le travail que voulait l'artiste. Il est accompagné par Cedric Hayward (piano), Lawrence Evans (basse) et Ben Turner à la batterie et bon sang, ces gars-là savaient ce qu'accompagner veut dire ! Les vingt titres de l'album vous coulent dans les oreilles et viennent irriguer votre cerveau d'un pur bonheur ; vous avez l'impression que Lighnin' est là et a enregistré à votre seule intention … et quand c'est fini, on repart au début.
Vous allez redécouvrir certains de ses titres fétiches qu'il a chantés tout au long de sa carrière ; "Shake that thing" ou "Rainy day in Houston" vont cependant vous sembler tout nouveaux. Quel enchantement d'écouter dans de parfaites conditions des morceaux inconnus comme "Old house torn down", "My baby ain't got no shoes" ou le triste "My baby was crying for bread". Plus d'une heure et quart d'intense satisfaction … voilà qui ne doit pas se rater !

 

Gilbert Béreau


Une large vision du travail d'Hopkins : https://www.youtube.com/watch?v=LdEUsoG7J4k
Sam en solo reprend un gros classique du piano : https://www.youtube.com/watch?v=czkXIWaKfc0
Avec un groupe : https://www.youtube.com/watch?v=fD0IA4atNgg
Bonus – au Panthon avec ses pairs : https://www.youtube.com/watch?v=6lHYd57-5JY


LIGHTNIN' HOPKINS

&  BILLY BIZOR

WAKE UP THE DEAD

CICADELIC RECORDS. NOVEMBRE 2015.

CD double


CD 1

LIGHTNIN' HOPKINS  :

1. Wake Up The Dead
2. Vietnam War
3. Next Trip Dwn South
4. Lonesome Life
5. Pine Gum Boogie
6. I'm Tired Of Trouble
7. My Suggestion
8. You're Gonna Miss Me
9. Walking Blues
10. How Dooz It
11. Feel Like Ballin' The Jack (outtakes)
12. Lightnin' Bolt
13. Mojo Hand (outtakes)
14. Mojo Hand (final version)
15. Shake That Thing (first version)
16. Moving On out (outtake)
17. Free Of Charge

18. Old Man

BILLY BIZOR :
19. Screwdriver
19. Whiskey Head Woman

LIGHTNIN' HOPKINS :
20. How Dooz It (alternate version)
21. Long Way From Home

CD 2

BILLY BIZOR :

1. T Model Ford
2. Whiskey Head Woman
3. Take It Easy Little Girl
4. When I'm Dead
5. Screwdriver
6. You Knock Me Out

7. I'll Never Do Right Again

8. I'll Miss You So

9. Tell Me Where You Stayed Last Night

10. You Promised Me

11. Let's Pitch One

12. Whiskey Head Woman (alt. version)

14. Screwdriver (alt. version)

15. A Hot Spirit

LIGHTNIN' HOPKINS :

16. Billy Bizor Is Dead

BILLY BIZOR :

17. Just a Little Bit More


 

Edité au même moment que l'album précédent par le même label, celui-ci associe un CD de Lightnin' Hopkins à un de Billy Bizor. Ce dernier, harmoniciste/chanteur, était un parent (cousin?) d'Hopkins qui aurait pu profiter de la vague du 'Blues revival' des 60's aidé par la notoriété dudit cousin. On commence à citer son nom au début des années soixante lorsqu'il accompagne Lightnin' sur quelques albums dont 'Walking this road by myself' (61/réédition CD 2013) et 'Lightnin' and Co' (62/réédition CD 2009). En 1968 et 1969 il a enfin accès aux studios d'enregistrement où il gravera quelques titres, et plusieurs fois les mêmes, au cours de trois séances. Un LP intitulé 'Blowing my blues away' verra le jour chez 'Home Cooking Records' mais Billy ne le verra pas pour cause de décès prématuré intervenu au tout début d'avril 69, à l'âge de 52 ans.
Le premier CD est consacré à Lightnin' Hopkins probablement avec l'intention de booster un peu les ventes, comme on met un leurre pour exciter les lévriers en course. Plages 11 à 18 on retrouve les titres de la séance du 11 avril 1969 qui n'avaient pas trouvé place sur 'Shootin' Fire' et les autres morceaux sont extraits d'une séance antérieure du 17 juin 68. Une séance pour laquelle Hopkins était accompagné par Billy Bizor (harmonica), Elmore Nixon (piano), Harold Chevalier (basse) et Ben Turner à la batterie
Les 10 premiers morceaux sont surtout des réenregistrements de titres plus anciens avec une jolie qualité et un excellent mixage, je ne retirerai pas un mot aux notes ci-dessus concernant l'album 'Shootin' Fire'. Reste un beau blues lent que je n'avais jamais vu et qui s'appelle "Next trip down South" ; mais peut-être existe-t-il ailleurs dans la discographie d'Hopkins, doté d'un autre titre. De la séance de 1968 on retiendra une version alternative très boogie de "How dooz it" et une énième version de "Mojo hand". Le reste consiste en bribes de titres, en prises où subsistent les conversations avec l'ingénieur studio … comme si vous y étiez !
A la fin de l'album, apparaissent deux titres de Billy Bizor, les deux qui sont les plus connus et qui ont pu figurer sur des compilations. Et lorsque démarre "Screwdriver" tant la voix que la pratique de son instrument sont de bien belles surprises. Aucune de ces deux chansons ne laissera vos pieds au repos, un rythme très enlevé, une voix rocailleuse et des parties d'harmonica lumineuses vous accrochent aussitôt et vous incitent à vite attraper la seconde galette.
Les 7 premières plages sont des 'démos' dont la date d'enregistrement est inconnue et elles sont créditées à Billy seul au chant et à l'harmonica ; et pourtant on entend bien un accompagnement à la guitare ! De bien belles plages où on retrouve des versions épurées de "Screwdriver" et "Whiskey headed woman" et un bien triste "When I'm dead" tout à fait prémonitoire.
Les plages 8 à 14 sont celles enregistrées à la séance de mars 1968 en compagnie de Clarence Holliman (guitare), Donald Dunn (basse) et Linda Waring (batterie). Fort appréciée au Texas et ce ne devait pourtant pas être facile pour une femme de se faire une place de batteur dans ce milieu ! Elle a pourtant aussi enregistré, entre autres, avec Dale Hawkins, le créateur de "Suzy Q", Bugs Henderson et, paraît-il avec le Billy Gibbons d'avant ZZ Top. Cette série de titres démarre sur les chapeaux de roue avec les superbes "I miss you so" et "Tell me where you stayed last night" mais votre tension n'aura que peu l'occasion de retomber jusqu'à la fin de l'instrumental "Let's Pitch One". Les deux derniers blues issus de cette séance sont des prises alternatives de ses deux morceaux fétiches (Screwdriver" ; Whiskey headed woman).
Les titres 14 et 16 sont courts et sans intérêt et l'avant dernière plage n'est pas un blues un enregistrement de quelques secondes durant lequel Hopkins annonce le décès de Billy à l'ingénieur du son du studio.
Un disque bien intéressant et on se dit que la mort inattendue de Billy a privé le blues texan de ce qui aurait pu être une brillante étoile. Peut-être aussi qu'une meilleure collaboration entre les cousins aurait pu conduire à un beau duo surtout qu'il paraît que Billy avait un jeu de scène très attractif, dansant et sautant tout en soufflant dans son instrument. Mais s'il avait dû en être ainsi, ce serait arrivé bien plus tôt puisque Billy gravitait déjà autour d'Hopkins dès les années quarante. Alors probablement difficile car, si pour moi, Lightnin' Hopkins compte parmi ce qui se fait de mieux en matière de musicien de Blues, sa réputation d'homme semble être bien moins brillante.

2 : 30 d'écoute pour les 2 albums et presqu'autant d'un plaisir intense.

 

Gilbert Béreau

 


 

ARTHUR "BIG BOY" CRUDUP

THAT'S ALL RIGHT

EN AVANT LA ZIZIQUE ! ÉDITIONS DU TRAINAILLEUR.

 Vinyle. EALZ 3001. DÉCEMBRE 2015.

 1. That's all right
2. Rock me mama
3. She's got no hair
4 Mean Old' Frisco Blues
5 Lonesome world to me
6 Shout Sister Shout
7 Oh-wee Darling
8 My Baby left me
9 The war is over
10 Dirt Road Blues


 

Encore un héros oublié.

Ah ! That’s All Right ! Un titre emblématique à bien des égards, au swing ravageur et révolutionnaire, que tout le monde connait grâce à la version d’Elvis Presley qui a repris ce titre sur son premier disque.  Mais peu connaissent Arthur « Big Boy » Crudup, ce bluesman vigoureux et exceptionnel qui avait gravé ce titre huit ans plus tôt. Cette édition est vraiment une bonne idée quand on sait qu’il est mort dans la misère, malheureusement comme trop souvent, oublié après une carrière cocasse, extravagante, mais dont la fin fut dramatique car totalement spolié de ses droits d'auteur. 
Le Label français EALZ ! Records, en collaboration avec les éditions du Travailleur propose 10 titres d’Arthur enregistrés entre 1942 et 1954, l’ensemble remasterisé et superbement emballé, illustré par le dessinateur Mortimer et imprimé manuellement en xylogravure et typo plomb pour un tirage limité à 600 exemplaires, autant dire un objet de collection.

Cette compilation propose une sélection des titres majeurs dont certains sont devenus des standards, That’s All Right, Rock Me Mama, Mean Old’Frico Blues, Shout Sister Shout, My Baby Left Me… mais tous restés intemporels. Arthur n'était pas un virtuose de la guitare qu'il apprit tardivement vers 32 ans seulement, mais il avait, comme on dit : "le rythme dans le sang". C'est à Chicago qu'il est découvert par Lester Melrose avec qui il collaborera jusqu'en 1954. Dans cette atmosphère qui nous plonge dans le Chicago des années 30, on y retrouve un « Big Boy » puissant et imposant qui tente d'imiter avec sa guitare les orchestres de swing de l'époque. Sa voix au débit saccadé est chaleureuse, sa guitare et ses rythmes sont décisifs, et on comprend mieux pourquoi son oeuvre a engendré les répercussions majeures que l’on connait.

D'autres compositions qui ont contribué aux heures de gloire du "Father Of  Rock'n'Roll" comme If I Get LukySo Glad Your're Mine ou Death Valley Blues auraient largement pu figurer sur ce vinyle, mais j'imagine qu'il a bien fallu faire un choix.

Si vous avez de quoi l’écouter, ne vous privez pas de ce 25cm/33t qui vous apportera autant de plaisir par sont aspect que par sa qualité sonore irréprochable.  Un collector majeur.

 

Jean-Louis Guinochet

Arthur "Big Boy" Crudup. That's All Right (original version) : https://youtu.be/uxHQUvCkV20

 


GARDEN CITY BLUES

DETROIT'S JUMPING SCENE 1948-1960

4 CDs. JSP 77188 ABCD. AOÛT 2015.


 

CD 1                                                                                                        CD 2

de John Lee Hooker :                                                      de John Lee Hooker :

1. Rocks.                                                                                                        1. Questionnaire Blues   2. Leavin' Chicago.                                                                               2. My Daddy Was a Jockey

3. Wednesday Evening Blues.                                                                     3. Feed Her All Night

4. Mercy Blues                                                                         4. How Long Must I Be Your Slave
5. Boogie Woogie                                                                                                         5. Ground Hog
6. Good Business                                                                                                    6. Mean Old Train
7. Poor Slim (Take 1)                                                                                                              7. Catfish
8. Shake Your Boogie                                                                           8. Have Mercy on Poor Me

9. Poor Slim (Take 2)                                                                            9. I Came to See You Baby

10. Down so Long                                                                                             10. I'm a Boogie Man

11. Miss Pearl Boogie                                                                                        11. My Baby Left Me
12. Boogie Awhile                                                 12. Making a Fool out of Me  (Eddie Burns)
13. Tuesday Evening                                                               13. Gangster Blues (Eddie Burns)

14. Christmas Time Blues                                                      14. Grieving Blues (Eddie Burns)

15. Cotton Pickin' Boogie                      15. Where Did You Stay Last Night (Eddie Burns)

16. Low Down Boogie                                                       16. Squeeze Me Baby (Eddie Burns)

17. We Gonna Make Everything Alright             17. Decoration Day Blues (Eddie Burns)

18. Must I Wait Til Your Man Is Gone               18. She Keeps Me Guessing (Eddie Burns)
19. Roll Me Baby                                                      19. Sitting Here Wondering (Eddie Burns)

20. Miss Rosie Mae (Alternate Take)           20. I Love to Jump the Boogie (Eddie Burns)

21. Highway Blues                                                     21. Tavern Lounge Boogie (Eddie Burns)

22. I Love to Boogie (Alternate Take)                                22. I Ain't Cheatin' (Eddie Burns)
23. Real Gone Gal                                                                 23. Sunnyland Blues (Eddie Burns)

24. Little Boy Blue                                               24. Stolen Property (The Richard Brothers)

                                                                                       25. Going Down Slow (Big Jack Reynolds)

 

CD 3                                                                                                         CD4

de Sylvester Cotton :                                                              d'Alfred Dunham (suite) :

1. Three Cent Stamp Blues                                                                            1. I Found Out

 2. Brownskin Woman                                                                                            2. Genevee

3. Ugly Woman                                                                                              3. Nezeree Blues

4. Christmas Blues                                                                                  4. Mae Liza (Take 2)

5. Cottonfield Blues                                                           5. Little Bitty Woman (Take 2)

6. Stormy Weather Blues                                                                            Various Artists :  7. Wife Lovin' Blues                                   6. When the Sun Was Shining (L.C. Green)

8. Stranger in Your Town (Take 1)                              7. Little Schoolgirl (L.C. Green)

9. Big Chested Mama Blues (Take 1)             8. Remember Way Back (L.C. Green)

10. Thanksgiving Blues                                                     9. Shine My Light (L.C.Green)

11. Sak-Relation Blues                                                         10. Eva Lee (James Walton)

12. Pay Day Blues                 11. If You Don't Believe I'm Leaving  (James Walton)

13. I Tried                                                                                 12. Papa Do (James Walton)

14. When I'm Gone (Take 1)    13. Decoration Day Blues (Take 1)(Bobo Jenkins)

15. Waterlee Blues                              14. Seasick and Water Bound (Bobo Jenkins)

16. Single Man Blues                                              15. Ten Below Zero (Bobo Jenkins)

17. Way Down in Hell                      16. Baby Don't You Want to Go (Bobo Jenkins)

18. Stranger in Your Town (Take 2)  17. Decoration Day Blues (Take 2) (Jenkins)

19. Big Chested Mama Blues (Take 2)                     18. Mercy Blues (Bobo Jenkins)

20. When I'm Gone (Take 2)                                     19. I'll Move You (Eddie Kirkland)

d'Alfred Dunham :                                             20. Train Done Gone (Eddie Kirkland)

21. Mae Liza (Take 1)                                  21. You Know I Love You (Eddie Kirkland)

22. Sweet Lucy                                            22. Blood on Your Hands (Eddie Kirkland)

23. Hattie Mae                                    23. Love You Till the Day I Die (Eddie Kirkland)

24. Little Bitty Woman (Take 1)                   24. Must Have Done Somebody Wrong

25. I Got a Woman                                                                                         (Eddie Kirkland)

26. She Left Me


 

À Detroit, cité de l’automobile, tout a commencé dans les années 25 où une communauté noire importante (des migrants sudistes pour la plupart), s’était regroupée autour du ghetto de Hastings Street, le quartier des cabarets.

Le pianiste Big Maceo y fera ses débuts avant de partir pour Chicago, mais aussi beaucoup d’autres artistes y font leurs premiers enregistrements sur de petits labels qui éditent pour le marché local, dont les plus connus sont John Lee Hooker, Eddie Kirkland, Eddie Burns ou Bobo Jenkins.

Ces artistes talentueux feront tous des carrières reconnues sur le plan national et Detroit abritera un blues vivant, multiforme et électrique durant de nombreuses années.

La compilation proposée ici comporte quatre Cd supervisés par Neil Slaven pour JSP. Elle nous donne une bonne idée de ce qu’était le blues local entre 1948 et 1960. Si elle est bien sûr consacrée en grande partie à John Lee Hooker, elle vous permettra toutefois de réécouter ou de découvrir des musiciens moins connus et même pour certains carrément tombés dans un anonymat non mérité. La liste est longue : Sylvester Cotton, Eddie Burns (grand frère de Jimmy Burns et ami de John Lee Hooker avec qui il gravera quelques monuments), Richard Brothers, Big Jack Reynolds, Alfred Dunham, L.C. Green, James Walton, Bobo Jenkins (qui a connu un succès national en 1954 avec son superbe "Démocrate Blues ») et Eddie Kirkland (qui a également sillonné les routes avec John Lee Hooker).

Une compilation bien réalisée particulièrement intéressante.

Jean-Louis Guinochet

 

 


 

CD1.

1. Sweet little woman - Jones, Johnny "Little"
2. I may be wrong - Jones, Johnny "Little"

3. Wait baby - Jones, Johnny "Little"

4. Hoy, hoy - Jones, Johnny "Little"

5. Chicago blues - Jones, Johnny "Little"

6. Doin' the best I can - Jones, Johnny "Little"
7. Come on if you're coming - Red, Tampa
8. Please try to see it my way - Red, Tampa
9. One sunday morning - Big Maceo
10. Just tell me baby - Big Maceo

11. Do you remember - Big Maceo
12. Big city blues - Big Maceo
13. It's too late now - Red, Tampa
14. I'll find my way - Red, Tampa

15. Midnight boogie - Red, Tampa
16. I miss my lovin' blues - Red, Tampa

17. Since my baby's been gone - Red, Tampa

18. She's a cool operator - Red, Tampa

19. Look-a-there, look-a-there - Red, Tampa
20. True love - Red, Tampa

21. All mixed up over you - Red, Tampa

22. So much trouble - Red, Tampa

23. Ti-ri-lee - Turner, Joe

24. Oke-she-moke-she-pop - Turner, Joe
25. TV mama - Turner, Joe

 

JOHNNY JONES

DOIN' THE BEST I CAN

JSP RECORDS 4245. SEPTEMBRE 2015.

CD1 : 25 titres

CD2: 28 titres

Informations sur le livret : personnel, dates, ect...

 

 

 

 

 

 

CD2.

1. Baby what's wrong - James, Elmore
 2. I believe - James, Elmore

 3. Sinful woman - James, Elmore

4. I held my baby last night - James, Elmore
 5. Round house boogie - Brown, J.T.

 6. Kickin' the blues around - Brown, J.T.

7. Saxony boogie - Brown, J.T.

8. Dumb woman blues - Brown, J.T.
9. Early in the morning - James, Elmore
10. Hawaiian boogie - James, Elmore

11. Can't stop lovin' - James, Elmore

12. Make a little love - James, Elmore

13. Make my dreams come true - James, Elmore
14. Strange kinda feelin' - James, Elmore

15. Dark and dreary - James, Elmore

16. Sho' nuff I do - James, Elmore
17. 1839 blues - James, Elmore

18. Cut that out - Wells, Junior

19. Ways like an angel - Wells, Junior

 20. Hoodoo man - Wells, Junior

21. Tomorrow night - Wells, Junior

22. Eagle rock - Wells, Junior

23. Junior's wail - Wells, Junior

24. The twelve year old boy - James, Elmore
25. Coming home - James, Elmore

26. It hurts me too - James, Elmore

27. Knocking at your door - James, Elmore
28. Elmore's contribution to jazz - James, Elmore


 

Dès le tout premier morceau tout est dit. C'est le Chicago Blues des années 50. On voit se dégager du Bluebird sound une musique nouvelle intégrant le beat du jazz, le parfum du Delta et ouvrant la voie à ce qui deviendra une musique universelle, le Rock and Roll.
C'est une musique très dansante qui été faite pour le plaisir, la fête. Mais ne vous y trompez pas, sur tempo lent, le feeling le plus intense était au rendez-vous .
On retrouve dans ce coffret de deux albums des artistes qui appartiennent au gratin des studios chicagoans de l'époque. Il faudrait citer tout le monde, ne serait-ce que pour vous donner envie de vous procurer ces trésors au plus vite.
Lttle Johnny Jones côtoie ainsi au fil des séances des pointures comme Elmore James, Big Joe Turner, (inattendu dans ce contexte musical), Tampa Red, Sonny Boy Williamson, Odie Payne...
Certes Johnny Jones n'était pas l'un des grands chanteurs de son temps. En revanche quel merveilleux pianiste.
Venu comme Little Walter, Babyface Leroy et bien d'autres tenter sa chance loin du Sud originel, Johnny Jones profita des circonstances. Big Maceo, star du piano blues de l'époque avait eu une attaque et il avait perdu l'usage de sa main droite. Johnny le remplaça auprès d'un big shot du moment, le prolifique Tampa Red, le guitar wizard himself.
Ce fut le début d'une jolie carrière qui le vit au côté des nouveaux héros comme Muddy ou Junior Wells sans oublier Magic Sam.
Pour beaucoup, cette anthologie sera l'occasion de découvrir quelques titres légendaires. Par exemple ceux gravés par Big Joe Turner qui, outre des sidemen au style tout à fait compatible avec son chant puissant, est confronté à des accompagnateurs issus du pur chicago blues. TV Mama avec Elmore James à la slide est superbe.
Sans parler des blues gravés par James en 57 pour Chief et VeeJay si ma mémoire est bonne.
Ces deux disques ne sont pas consacrés à Jones en tant que leader mais en tant que pianiste accompagnateur de musiciens plus importants que lui dans l'histoire du blues, en tant que véritable archétype du pianiste de blues de l'après-guerre.

Une acquisition recommandée.

 

André Fanelli

 


 VARIOUS ARTISTS

ROUGH GUIDE TO UNSUNG HEROES

OF COUNTRY BLUES. VOL 1.

WORLD MUSIC NETWORK. MARS 2015.

 


 

1. Henry Thomas (1/1874  11/1930)    Fishing Blues (1928)
2. Willie Harris    (?)    Never Drive a Stranger from Your Door (1930)
3. Clifford Gibson (4/1901  12/1963)    Don't Put That Thing on Me (1929)
5. Henry Spaulding (1903?  1930?)    Cairo Blues (1929)
6. Charley Jordan (1/1890  11/1954)    Keep It Clean (1930)
7. Gus Cannon (9/1883  10/1979)   Poor Boy, Long Ways from Home (1927)
8. Lane Hardin (6/1896  5/1975)    California Desert Blues (1935)
9. Otto Virgial (?/1906  ?)    Little Girl From Rome (1935)
10. Blind Willie Reynolds (1900 ou 1904  3/1968)Married Man Blues (1930)
11. Mississipi Joe Callicott (10/1900  5/1969)    Fare Thee Well Blues (1930)
12. Sam Collins (8/1887  10/1949)    Lonesome Road Blues (1931)
13. Geeshie Wiley & Elvie Thomas   (?)    &    (8/1891  5/1979)   Pick Poor      Robin Clean (1931)

14. King Solomon Hill (?/1897  ?/1949)My Buddy Blind Papa Lemon (1932)  

 

 

15. Kokomo Arnold (2/1901  11/1968)    Old Original Kokomo Blues (1934)
16. Tom Dickson    (?)    Labor Blues (1928)
17. Texas Alexander (9/1900  4/1954)    Section Gang Blues (1927)
18. Freddie Spruell (12/1893  6/1956)    Let's Go Riding (1935)
19. Hambone Willie Newbern (?/1899  ?/1947)    Roll And Tumble Blues (1929)
20. Peg Leg Howell (3/1888  11/1966)    Please Ma'am (1928)
21. Garfield Akers (?/1901  ?/1959)    Cottonfield Blues - part 2 (1929)
22. Frank Stokes (1/1888  9/1955)    Ain't nobody's business if I do - part 2 (take 1) (1928)
23. Lottie Kimbrough (?/1900  ?)    Rolling Log Blues (1928)
24. Bo Weevil Jackson    (?)    You Can't Keep No Brown (1926)
Mississippi Bracey    (1903 ?  ?)    Cherry Ball (1930)

VARIOUS ARTISTS

ROUGH GUIDE TO UNSUNG HEROES

OF COUNTRY BLUES. VOL. 2.

WORLD MUSIC NETWORK. SEPTEMBRE  2015.


1. Kansas Joe (5/1905  1/1950)    Bothering That Thing (1930)
2. Ed Bell (5/1905  ?/1960)    She's a Fool Gal (1930)
3. Kid Cole    (?)    Niagra Fall Blues (1928)
4. Papa Charlie Jackson (11/1887  5/1938) The Cat's Got The       Measles (1925)
5. George Torey    (?)    Lonesome Man Blues (1937)
6. Memphis Jug Band    (N A)    This Will Bring You Back (1930)
7. Kid Bailey    (?)    Mississippi Bottom Blues (1929)
8. Buddy Boy Hawkins    (?)    Snatch It and Grab It (1929)
9. Sylvester Weaver (7/1897  4/1960)    Guitar Rag (1927)
10. Bobby Grant    (?)    Lonesome Atlanta Blues (1927)
11. William (Bill) Moore (3/1893  11/1951)   Ragtime Millionaire (1928)
12. Jaybird Coleman (5/1896  1/1950)    Man Trouble Blues (1930)
13. Jelly Jaw Short (2/1902  10/1962)    Grand Daddy Blues (1932)

 

14. Blind Joe Taggart (8/1892  1/1961)    Religion Is Something Within You (1928)
15. Willie Baker    (?)    Rag Baby (1929)

16. Jim Jackson (?/1890  ?/1937)    Hey Mama - It's Nice Like That - part 2 (1929)
17. Ramblin' Thomas (?/1902  ?/1945)    Poor Boy Blues (1928)
18. Pillie Bolling    (?)    Shake Me Like a Dog (1930)
19. Mattie Delaney (?/1905  ?)    Down the Big Road Blues (1930)
20. Ishman Bracey (1/1901  2/1970)    Woman Woman Blues (1930)
21. Willie Walker (?/1896  3/1933)    Dupree Blues (1931)
22. Charley Lincoln (3/1900  9/1963)    Mama Don't Rush Me (1930)
23. Billy Bird    (?)    Alabama Blues - part 1 (1936)
24. Little Hat Jones (10/1899  3/1981)    Bye Bye Baby Blues (1930)


Ce premier album était arrivé avec le printemps et j'aurais dû vous en parler bien plus tôt ! Heureusement que je l'ai un peu oublié puisque son petit frère est sorti six mois plus tard me permettant ainsi un tir groupé. En regardant les détails de la distribution des plages que je vous ai indiquée pour chacun d'eux, vous imaginez bien que ces albums sont pour les amateurs de country-blues ; les tenants exclusifs du blues-rock ne trouveront rien à pâturer dans cette paire de disques.
Au cours des ans, j'en ai trouvé des albums qui me promettaient de tracer l'histoire du blues avec des titres inédits ou "aujourd'hui indisponibles". C'était parfois vrai, mais l'information “oubliée” était qu'ils étaient pratiquement inécoutables en raison d'origines pourries ou de mauvais transfert depuis les 78trs. Je ne dirais pas que les chansons que vous trouverez ici vont vous sembler avoir été gravées hier dans le dernier studio à la mode de Memphis, mais voici un album parfaitement audible. Un certain nombre des titres apparaissent sur diverses compilations, entre autres le coffret 4 CDs 'Mississipi Blues-rare cuts 1926-1941' (2007) mais souvent avec bien plus de bruit de fond.
La série 'Rough Guide' existe depuis de nombreuses années et sur les sujets les plus divers, le blues n'est que l'un de ceux-là. En 2015, et dans la catégorie Blues, 'World Music Network' a continué à alimenter la série "The rough guide to blues legends", commencée il y a quelques années, avec des CDs consacrés à Barbecue Bob, Blind Boy Fuller ; la série compte aujourd'hui une vingtaine d'albums. Côté compilations d'artistes divers, nous avons eu le grand plaisir de farfouiller dans les vieilleries avec 'Rough guide to unsung heroes of country blues' (vol. 1 & 2) et 'Rough guide to the blues songsters'.
Je ne vais pas vous faire une courte bio des 24 bluesmen présent sur chacune des compils. La première raison est que ce serait bien fastidieux pour moi mais surtout pour vous qui ne liriez pas jusqu'à la fin, la seconde parce qu'en toute honnêteté, il y en a une majorité que j'ai écouté pour la première fois et enfin, il n'existe souvent que très peu de détails concernant la plupart d'entre eux, voire pas du tout. Pendant la montée en puissance du blues durant l'entre deux guerre, un certain nombre de musiciens sont devenus célèbres, voire encore adulés de nos jours et je ne citerai pas de noms, chacun d'entre vous ayant son préféré ; une bien plus grande quantité sont tombés dans l'oubli, ou y sont tout simplement restés. Pourtant, lorsqu'on écoute ce genre de compilation on en trouve un grand nombre qui aurait tout autant mérité de sortir de l'anonymat.
Sur ces deux albums, il en est des plus connus comme par exemple Kokomo Arnold, Texas Alexander ou Freddie Spruell sur le CD # 1 ; le dernier doit une certaine notoriété au fait qu'il est considéré comme le premier bluesman du Delta à avoir enregistré. Sur le CD # 2 on trouve Papa Charlie Jackson, Memphis Minnie cachée avec sa guitare derrière Kansas Joe, son premier époux, encore Ishman Bracey ou Sylvester Weaver. Mais à côté de bluesmen plus connus, cette paire d'albums offre matière à de bien belles découvertes.
Sur le premier volume, j'ai été particulièrement sensible à "Never drive a stranger from your door" (Willie Harris), "Married man blues" (Blind Willie Reynolds), aux accents 'leadbelliens' du "Let's go riding" (Freddie Spruell) et à l'interprétation d'un Frank Stokes (Ain't nobody's business if I do).
Et que dire du "Old original Kokomo blues", évident modèle sur un tempo plus rapide, du "Sweet home Chicago" que Robert Johnson enregistrera deux ans plus tard. Comment ne pas admirer la qualité de "Roll and tumble blues" dans la version d'Hambone Willie Newbern qui doit être le premier enregistrement de ce qui deviendra un des plus grands standards du blues lorsque Muddy Waters se le sera approprié.
Le second volume démarre très fort avec le couple Kansas Joe & Memphis Minnie (Bothering that thing) suivi d'un Ed Bell à qui je trouve des accents à la Curley Weaver (She's a fool gal). Les étapes les plus marquantes en parcourant cette galette sont le "Guitar Rag" de Sylvester Weaver qui prétend à être le premier blues instrumental jamais gravé, Jim Jackson et son "Hey Mama - it's nice like that" ou "Mama don't rush me" superbement interprété par Charley Lincoln, par ailleurs frère de Barbecue Bob. On pourrait également parler d'un tas de plages du CD mais arrêtons-nous sur l'aveugle Willie Walker qui développe un travail à la guitare dont Josh White dira qu'il était même meilleur que Blind Blake. Son "Dupree Blues" est splendide avec un contrechant émouvant et la mélodie servira bien après lui en particulier à Chuck Willis et, à un degré moindre, Muddy Waters.
A presque une heure et quart par CD, voilà de quoi passer une bien belle soirée en oubliant que la télé a été inventée.

 

Gilbert Béreau


Ecoute partielle CD # 1: http://www.worldmusic.net/store/item/RGNET1334/
Ecoute partielle CD # 2 : http://www.worldmusic.net/store/item/RGNET1344/
Quelques titres :
Frank Stokes-Ain't nobody's business if I do : https://www.youtube.com/watch?v=_GzSUrtyAAY
Kokomo Arnold-Old original Kokomo blues : https://www.youtube.com/watch?v=mI8yUsS4En4
Hambone Willie Newbern-Roll and tumble blues : https://www.youtube.com/watch?v=LO9q-MObuDU
Freddie Spruell-Let's go riding : https://www.youtube.com/watch?v=rrrVURIv45k
Ed Bell-She's a fool gal : https://www.youtube.com/watch?v=pRipSlTdCqo
Sylvester Weaver-Guitar rag : https://www.youtube.com/watch?v=plsT3v5tlg4
Willie Walker-Dupree Blues : https://www.youtube.com/watch?v=AYGLShUQXmM
Et comparez la qualité de reproduction des  différentes rééditions.

 


VARIOUS ARTISTS

ROUGH GUIDE

TO THE BLUES SONGSTERS 

WORLD MUSIC NETWORK. SEPTEMBRE 2015.


1. Luke Jordan (1/1892  6/1952)    Pick Poor Robin Clean (1928)
2. Henry Thomas (1/1874  11/1930)    Don’t Leave Me Here (1929)
3. Jim Jackson (?/1890  ?/1937)    What a Time (take 1) (1927)
4. Daddy Stovepipe & Mississippi Sarah    The Spasm (1935)
    (4/1867  11/1963) & (?  ?/1937)
5. Papa Charlie Jackson (11/1887  5/1938)  Your Baby Ain’t Sweet Like    Mine (1926)
6. Mississippi John Hurt (7/1893  11/1966)    Frankie (1928)
7. Pink Anderson & Simmie Dooley    Every Day in the Week Blues (1928)
    (2/1900  1/1974) & (7/1881  1/1961)
8. Frank Stokes (1/1888  9/1955)    How Long (1928)
9. Furry Lewis (3/1899  9/1981)    John Henry (the steel driving man)

    part 1  (1929)
10. Lonnie Coleman (?)    Old Rock Island Blues (1929)
11. Dick Justice (?/1906  9/1962)    Cocaine (1929)
12. Charley Patton (7/1885  4/1934)    Mississippi Boweavil Blues (1929)

13. Frank Hutchison (3/1891  11/1945)    Stackalee (1927)
14. Hambone Willie Newbern (?/1899  4/1965)    Nobody knows (what the  good deacon does) (1929)
15. Stovepipe No. 1 & David Crockett  (?)    A Chicken Can Waltz the Gravy Around (1927)
16. Louie Lasky (?)    How You Want Your Rollin’ Done (1935)
17. Leadbelly (1/1888  12/1949)    Midnight Special (1934)
18. 'Long Cleve' Reed & Little Harvey Hull   (?) & (8/1887  ?) Hey! Lawdy Mama – The  France Blues (1927)
19. Will Bennett (1877?  193x)    Railroad Bill (1929)
20. Blind Blake (?/1896  12/1934)    Come on boys let’s do that messin’   around (1926)
21. Richard "Rabbit" Brown ( 1880  ?/1937)    James Alley Blues (1927)
22. Cannon’s Jug Stompers (9/1884  10/1979)    Going To Germany (1929)
23. Peg Leg Howell (3/1888  11/1966)    Coal Man Blues (1926)
24. Tommie Bradley (?)    Nobody's Business If I Do (1932)


 

Encore un 'Rough guide', ce n'est pas le volume 3 de la série des 'Unsung Heroes of Country Blues', mais le contenu sort du même tonneau et un certain nombre d'artistes apparaissent dans les deux séries. Celle-ci est plus précisément consacrée aux précurseurs du blues qui, avant que radios et tourne-disques ne pénètrent dans une majorité des foyers, parcouraient le pays en chantant. Comme ils ne croulaient pas sous les pièces d'or, ils se déplaçaient essentiellement dans des trains de marchandises dont ils se faisaient régulièrement virer à grands renforts de bastonnade … et parfois pire. J'engage ceux qui voudraient en connaître plus sur la vie de ces pionniers à lire 'En route pour la gloire' de Woodie Guthrie (bound for glory) ; il y a eu une édition de poche dont je ne trouve plus trace. Bref, ces gaillards, en majorité noirs, chantaient à l'occasion de n'importe quel évènement mais pour avoir public et maigre pitance ils devaient avoir un répertoire aussi varié qu'énorme – des ménestrels des temps modernes ! Mais si on en croit la mine hilare du pauvre noir de la photo de jaquette, c'était pour certaine liberté et voilà qui n'a pas de prix.
Même ceux d'entre vous qui ne se sont jamais vraiment intéressés à l'histoire du Blues, connaissent bien les grands noms de cet album, par exemple Leadbelly, Blind Blake, Charley Patton ou Mississippi John Hurt. Ceux-là, passés à la postérité, sont ici avec des titres connus mais à côté d'eux, il y a de parfaits anonymes qui sont capables de vous faire sauter hors de votre fauteuil. Je pense à "Don’t leave me here" (Henry Thomas), à "The Spasm" (Daddy Stovepipe & Mississippi Sarah) qui rappelle beaucoup "You rascal you", encore le "Stackalee" de Frank Hutchison ou à la grande voix de Frank Stokes (How Long). Mais tout cet album mérite votre écoute puisqu'il vous réserve des surprises au détour de bien des sillons. Je dois cependant à la vérité d'avoir été moins excité que par 'Rough guide to unsung heroes of country blues-vol. 2' dans les plages duquel il m'avait semblé trouver une plus grande variété; peut-être était-ce juste un peu de lassitude après les 48 titres précédents?
Bénéficiant de la technique du jour de leur enregistrement, beaucoup de ces titres ont été repris au cours des âges, vous serez surpris de voir comment ils sonnaient à l'origine. Ecoutez attentivement la plage 18 de 'Long Cleve' Reed & Little Harvey Hull et vous remarquerez un second instrument dans le lointains ; il témoigne de la qualité du travail de restitution à partir des anciens enregistrements.
Il semble acquis que le choix du nom des Pink Floyd trouverait son origine à partir des patronymes de Floyd Council et de Pink Anderson qui signe la septième plage de ce disque ; ceci dit, je ne sais s'il y a beaucoup de fans du groupe parmi les lecteurs de 'Feeling Blues' …

 

Gilbert Béreau


Ecoute partielle du CD :

http://www.worldmusic.net/store/item/RGNET1343/
Quelques titres :
Henry Thomas-"Don’t leave me here":

https://www.youtube.com/watch?v=3mZSJ5zXmyA
Daddy Stovepipe & Mississippi Sarah-"The spasm":

https://www.youtube.com/watch?v=I5ubPrtjg9w
Frank Hutchison-"Stackalee":

https://www.youtube.com/watch?v=rOT5syjTdUE
Frank Stokes-"How Long" :

https://www.youtube.com/watch?v=sayKjYHksHo
Et comparez la qualité de reproduction des  différentes rééditions.


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LIVRES À DÉCOUVRIR

1. THE BLUES DISCOGRAPHY 1943-1970. Les Fancourt & Bob McGrath. Par André Fanelli.

2. BLUES UNLIMITED : ESSENTIAL INTERVIEWS.  Bill Greensmith, Marc Cammarig, Mike Rowe, Tony Russel.  Par André Fanelli.

3. BONS TEMPS ROULÉS. De Bernard hermann. Par Catherine Foret.

4. LE BLUES. UN SIÈCLE D'HISTOIRE EN IMAGE. Mike Evans / Robert Gordon. Préface Marshall Chess. Par Jean-Louis Guinochet

5. A GOSPEL STORY. 1929 - 1962. De Jean Buzelin, illustré par Wozniak. Par Jean-Louis Guinochet.

6. EARLY BLUES : The First Stars of Blues Guitar.  De Jas Obrecht . Par André Fanelli.


DES OUTILS INDISPENSABLES POUR LES FOUS DE BLUES

Ces ouvrages sont destinés à ceux qui sont vraiment accros au blues. Aux collectionneurs notamment. A celles ou ceux qui veulent tout savoir de leurs artistes favoris séances après séances.
J'ai encore ma bonne vieille édition du Blues Records 1943-1966 de Leadbitter et Slaven. Elle commence à flancher à force d'avoir été consultée.
C'est le moment de profiter de la disponibilité de deux bouquins qui sont le complément, la correction et la suite logique de ce premier monument.
La dernière édition (la deuxième) est l'œuvre de Les Fancourt, véritable encyclopédiste de la discographie. Un de ces personnages qui demeurent discrets mais qui joue un rôle éminent dans la sauvegarde du prodigieux patrimoine musical qu'est le Blues.
                     THE BLUES DISCOGRAPHY 1943-1970

traite d'environ 1200 artistes africains-américains sur 710 pages. Un index facilite l'usage de ce volume imposant.
Re-belote pour ceux qui ne veulent pas s'arrêter en chemin : un second ouvrage consacré aux artistes (africains-américains) sur la période 1961-2000 est également disponible. Elle est l'œuvre conjointe de Fancourt et Bobby Mcgrath.
579 pages attendent votre lecture.
Le coût envoi compris est de 136 $ pour un volume.
Pour les commander mais aussi pour découvrir les autres éditions de cette équipe remarquable :

 

www.eyeballproductions.com

André Fanelli

 


BLUES UNLIMITED : ESSENTIAL INTERVIEWS

Par Bill Greensmith, Marc Cammarig, Mike Rowe, Tony Russel
University of Illinois Press. Octobre 2015

 

Il y avait bien des années déjà qu'un premier recueil d'interviews et d'articles publiés par Blues Unlimited, légendaire magazine s'il en fut, était indisponible. Epuisé et rare sur les réseaux de collectionneurs. C'est dire que la sortie en automne dernier, en 2015, est venue combler un vide irritant.
Les « nouveaux » amateurs qui ont envie d'aller au-delà du bœuf sympa ou même des petits concerts, vont pouvoir apprendre une foule de choses qui devraient les combler.
Quoique créé en 1963 ? Blues Unlimited n'a pas été le premier magazine à s'intéresser au Blues. Le pionnier des pionniers fut Rhythm & Blues Panorama publié en Belgique par Serge Tonneau, tout à la fois érudit du jazz et sommelier d'exception (j'en sais quelque chose!).
A cette époque Jazz Hot ou le Bulletin du Hot Club de France consacraient déjà depuis les années 50 des articles et chroniques au Blues.
La nouveauté de l'approche des fondateurs, Mike Leadbitter, trop tôt disparu et Mike Rowe est qu'ils n'étaient pas issus du monde du jazz mais de celui du Rock & Roll noir, de Berry par exemple.
Un des intérêts majeurs de ce bouquin est qu'il permet de mieux comprendre qui étaient les bluesmen et comment ils vivaient leur musique.
Un must.


André Fanelli


Pour ceux qui veulent en savoir plus : consulter l'article remarquable publié sur ce bouquin par University of Illinois Press : http://www.press.uillinois.edu/wordpress/?p=18054


BONS TEMPS ROULÉS

DANS LA NOUVELLE-ORLÉANS NOIRE DISPARUE 1979 - 1982

Bernard Hermann

Albin Michel. Novembre 2015.

 

Préface de Sylvain Tesson.

« Bons temps roulés » vient de l'expression « Laissez les bons temps rouler » (d'origine canadienne francophone), symbole même de l'esprit de La Nouvelle-Orléans.

Festive, flamboyante, la légendaire reine créole de la basse Louisiane fut en effet le chaudron de tous les bouillons de cultures et de tous les métissages de musiques, de couleurs, de saveurs pimentées...

Bernard Hermann parvint à en capturer l'âme comme personne ne l'avait encore fait.

Ses images de la « Vieille Reine créole », d'une rare intensité, sont révélées dans ce livre pour la première fois.

Inclus : La « bande originale » du livre accessible en streaming.

Format : 242 mm x 292 mm.   258 pages.  Prix : 49 €

Catherine Foret

 

www.albin-michel.fr/Bons-temps-roules-EAN=9782226259127

 


LE BLUES

UN SIÈCLE D'HISTOIRE EN IMAGE

Mike Evans / Robert Gordon. Préface Marshall Chess

Chronique Editions. Octobre 2015.

Traduction française de Philippe Margotin et Tristan Lapoussière

 

Face
Face

 

Un magnifique livre pour les amateurs débutants ou les fous de blues qui retrace parfaitement l'histoire de cette grande expression artistique américaine du début jusqu'à nos jours. Édité en anglais en 2014 et aujourd'hui traduit en français, cet ouvrage offre des textes concis et richement documentés de Mike Evans (auteur) et de Robert Gordon (consultant éditorial), deux auteurs bien connus du monde du blues. On nous parle de ses racines, du blues classique, de la country blues, du blues urbain, du rhythm and blues, du blues revival, du blues rock et du blues aujourd'hui. L'ensemble est copieusement illustré et foisonne de superbes photos en N&B et couleur, anciennes ou moins, et d'images rares de programmes ou d'affiches. En fin d'ouvrage on nous propose une liste de "morceaux choisis du blues", environ 200 titres de presque 70 artistes, qui vont de "Bo-Weavil Blues" (1923) de Ma Rainey à "Blak and Blu" (1912) de Gary Clark,Jr...  un exercice toujours difficile mais qui peut toutefois vous donner des pistes pour faire vos propres choix.

 

Dos.
Dos.

 

Un livre agréable et vivant qui peut devenir collector !

Livre relié de 256 pages. 29 x  2,7 x 25,5 cm. Chronique Editions. Sortie le 23 octobre 2015. Prix : 34,95€.

 

Jean-Louis Guinochet

 

www.editions-chronique.com

 


A GOSPEL STORY

De Jean Buzelin. Illustrations de Wozniak et mise en scène Marjorie Guigue.

Édition BD Music. + 2CD. Octobre 2015.

Pour ceux qui souhaitent découvrir l'’Histoire des negro spirituals et des gospel songs, voici un magnifique ouvrage qui raconte l’histoire du peuple afro-américain depuis l’esclavage, c'est à dire plusieurs siècles de souffrance dûs au racisme et à la violence.

Le texte de Jean Buzelin est magnifiquement illustré par des dessins très libres de Wozniak et par deux CD de 24 titres chacun. Le premier, "Negro Spirituals / Great Tradition" nous permet de réentendre des morceaux très connus pour notre plus grand plaisir. Le deuxième "The golden age of gospel /The hits" nous offre des titres qui ont marqué l'histoire (certains se sont vendu à plus d'un million d'exemplaires) et constitué les bases des musiques actuelles présentent dans le monde entier.

 

Vous en avez sur Youtube un excellent apperçu :

Extrait du CD 1 :

https://youtu.be/bnwH1bcyGOc

00:05   The Saints Go Marching In - Mahalia Jackson
04:03   Amazing Grace - The Swan Silvertones00:05 - Black Diamond Express to Hell, Pts. 1 & 2 - Rev. A. W. Nix
06:00 - Didn't It Rain - Sister Rosetta Tharpe, Marie Knight
08:41 - Swing Down, Chariot - The Golden Gate Quartet
12:20 - Lord Come See About MeThe Dixie Hummingbirds
15:01 - You'll Need Somebody on Your Bond - Blind Willie Johnson
18:11 - Little Boy - Reverend Kelsey
20:55 - The Old Ship of Zion - The Roberta Martin Singers
24:04 - Nobody Knows the Trouble I've Seen - Louis Armstrong
27:17 - Sometimes I Feel Like a Motherless Child - Sarah Vaughan
30:09 - Get on Board Little Children - Prof. J. Earle Hines
32:59 - This Train - Sister Rosetta Tharpe
35:52 - Don't Miss That Train - The Trumpeteers
38:39 - The Lord's Gospel Train - Mary Deloach
41:40 - Heaven Bound Train - Rev. B.C. Campbell
44:11 - Old Gospel Train (The Next Stop Is Mine) - The Original Gospel Harmonettes


Extrait du CD 2 :

https://youtu.be/frE6YD7esyI
06:50 Go Down Moses - Louis Armstrong
10:32 Precious Lord - Aretha Franklin
16:49 Up Above My Head I Hear Music in the Air - Sister Rosetta Tharpe & Marie Knight
19:25 Strange Things Happening Everyday - Sister Rosetta Tharpe
22:21 Twelve Gates to the City - Reverend Gary Davis
25:21 Steal away (To Jesus) - Sam Cooke
27:55 Get Away Jordan - The Original Gospel Harmonettes
30:45 Milky White Way - The Trumpeteers
33:22 Uncloudy Day - The Staple Singers
36:27 What Could I Do - Marie Knight
39:09 The Love of God - James Cleveland & The Voices of Tabernacle

 

Jean-Louis Guinochet

 

https://www.difymusic.com/bdmusic

 


EARLY BLUES: The First Stars of Blues Guitar

Jas Obrecht

University of Minnesota Press.  Novembre 2016

Ceux qui lisent l'anglais et s'intéressent aux formes anciennes du blues et, tout particulièrement à la guitare, seraient bien inspirés d'acheter ce livre très bien fait.

L'auteur, Jas Obrecht est un fin connaisseur du monde du blues qui a collaboré aussi bien à Rolling Stones qu'à Living Blues ou Guitar Player. Il a puisé à de nombreuses sources pour nous présenter des chapitres passionnants sur plusieurs bluesmen, plus ou moins oubliés, mais importants tel Sylvester Weaver qui enregistra le premier solo. Outre Sylvester, d'autres stars des années d'avant-guerre sont évoqués : Papa Charlie Jackson, Blind Lemon Jefferson, Blind Blake, Blind Willie McTell, Blind Willie Johnson, Lonnie Johnson, Mississippi John Hurt et Tampa Red.

Au fil des pages des portes fascinantes s'ouvrent à nous. Le livre a été encensé par la presse spécialisée. Il le mérite.

Bonne lecture.

André Fanelli