N°18

AVRIL . MAI . JUIN

 

PAGE 9


"Pas mal pour du blues !"

"La critique est par définition en état de crise. Elle ne doit pas se vider de son esprit, elle doit être l'expression de la diversité des opinions, du besoin de polémique et d'une nécessité de discussion."  (Clo'e Floirat).

ALBUMS À DÉCOUVRIR

1.    STEWARD - LINDSEY.  SPITBALLIN'.

2.    SHAUN BOOKER & SEAN CARNEY.  BLUE PLATE SPECIAL.

3.    EDDIE COTTON. ONE AT A TIME.

4.    RIPOFF RASKOLNIKOV. ODDS AND ENDS.

5.    JOHNNY RAWLS. TIGER IN A CAGE.

6.    SEAN CARNEY. THROWBACK.

7.    JANE LEE HOOKER.  NO B !

8.    BOB MARGOLIN. MY ROAD.

9.    TIM WILLIAMS. SO LOW.

10.  JACKSON SLOAN and The Drew Davies Rhythm Combo. POSTCARD FROM PARIS.

11. ROBERTO MORBIOLI TRIO. ACOUSTIC ME.

12. UROS PERIC. LOVE NECTAR.

13. MIKE WHEELER BAND. TURN UP !!

 

AUTOPRODUITS

1. THOM AND THE TONE MASTERS. RHYTHM SHOT.

2.  PHILIPPE GRANCHER & HIS G-MEN. LIVE AT LE MÉRIDIEN 2016.

 

RÉÉDITIONS

1. BLUES FOR BIG WALTER.

2. MISSISSIPPI BLUES.  1926 -1959  ANOTHER JOURNEY.
3. BLUESIN' BY THE BAYOU. I'M NOT JIVING.
4. B.B. KING. "HERE'S ONE YOU DIDN'T KNOW ABOUT"
FROM THE RPM & KENT VAULTS.


STEWARD / LINDSEY

SPITBALLIN'

MEMBRAN LC 29284.  HARMONIA MUNDI. JUILLET 2016

 

  1. LEAVE THIS TOWN
  2. ANTHER LIE
  3. FRIEND ZONE
  4. LONELY
  5. WHENAT THOSE RUN AWAY
  6. LOOK AT THOSE FLAMES
  7. TWO PEOPLE
  8. RUN FROM YOU
  9. CONFIDENCE
  10. ALCOHOL
  11. DEAR GOD

 

Qui connait Thomas Lindsey,  jeune chanteur natif de la petite ville de DeRidder en Louisiane ?

Qui ne connait pas Dave Stewart qui a tourné dans le monde avec Eurythmics, vendu plus de 100 millions d’albums, écrit et produit avec des légendes tels que Bono, Mick Jagger, Aretha Franklin, Bob Dylan ou Paul McCartney ?
La rencontre s’est faite sur le net ! Thomas Lindsey, de son propre aveu, se dit timide. Pourtant, fan d’Eurythmics et de la chanteuse Annie Lennox, il a le culot d’envoyer à Dave Stewart un tweet contenant une vidéo Youtube de lui en train de chanter !

« Je l’ai lu et j’ai cliqué sur le lien », raconte Dave Stewart. « Je ne me rappelle pas de ce que c’était mais il n’y avait pas de musique. Il chantait a cappella. Et là je me suis dit « Nom de ….! ». Dave contacte Thomas et l’invite a lui envoyer d’autres chansons. « Et là encore c’était juste Thomas qui chantait, frappait dans ses mains et tapait des pieds en rythme. Mais c’était vraiment génial. Alors je lui ai demandé s’il voulait bien venir à Los Angeles et chanter trois chansons tout seul en ouverture de mon concert au Troubadour. »
Ils commencent à écrire ensemble en s’envoyant des fichiers audio entre Los Angeles et la Louisiane et travailler à distance les a en réalité raprochés. C’est comme ça qu’est né « Spitballin’, «  leur premier album. Un album d’inspiration majoritairement blues, si on considère que le blues aujourd’hui, s’il n’est pas complètement coupé de ses racines, peut évoluer vers ce modernisme. Douze titres co-écrits par Dave Stewart et Thomas Lindsey, produits par Dave sur son propre label.

À la première écoute et tout au long de l’album, nous sommes intrigués par le chant de Thomas et son extraordinaire voix, souvent féminine. C’est bien sûr réalisé avec professionnalisme et beaucoup de talent. Ma préférence va à « Freind Zone » qui débute avec la voix  de Thomas et la slide guitar de Dave dans une communion émouvante et à la magnifique balade « Lonely » avec Pat Seymour au piano. J’ai aussi un faible pour « When Dogs Run Away » et son influence Cajun ou « Alcohol » avec Jason Borger à l’orgue Hammond.

Pour le reste, selon les titres, vous entendrez aussi Michael Bradford à la basse, Blair Sinta à la batterie, Lydia Warr & Evette White aux choeurs. Pour les amateurs de nouveautés, je leur conseille ce disque de blues contemporain très agréable à écouter.

Jean-Louis Guinochet

 

Le site de l'artiste :

www.davestewartent.com

Fiend Zone, live at the Roxy, janv 2015 :

https://youtu.be/n7lpvDdAmf8

Dave et Thomas at the Troubadour en déc 2015 :

 https://youtu.be/6vkMTwOlBQ8

 


SHAUN BOOKER &

SEAN CARNEY

BLUE PLATE SPECIAL

NITE OWLZ RECORDS. JUIN 2015.

 

1. Blue Plate Special
2. Restless smile
3. Rock me baby
    4. Zero hero
    5. T.L.
    6. I am a wipeout
   7. Another form of the blues
    8. Sunset Key West
    9. Yellow cross
    10. David & Goliath
    11. Mr. Telephone man
    12. I don't even know your name
    13. Ruling class
    14. Tobacco road


Sean Carney, cet homme qui défend le blues à Columbus et dans l'Ohio central occupe une bonne partie de la page 7 du présent numéro ; par contre 'Feeling blues' ne vous a jamais vraiment présenté Shaun Booker, la partenaire de Sean sur cet album. Elle a de lointaines racines dans le Mississippi, à la limite de l'Alabama mais c'est sa grand-mère qui a laissé cet état du Sud pour la froidure de l'Ohio.

C'est en 1950 et à 50 ans que cette mamie qui travaillait la terre depuis son plus jeune âge et qui avait enfanté de neuf gosses, dont le premier à onze ans, a décidé de remonter vers un nord probablement plus accueillant sur le plan humain. C'est également avec ses grands-parents et, bien évidemment à l'église, que Shaun a commencé à s'intéresser au chant. Démarrage difficile, emplois de compositrice, elle a commencé à émerger au tournant de cette décennie et elle a chanté sur l'album 'Raise Your Hands' de Long Tall Deb en 2012, disque sur lequel on retrouve également Sean Carney.

Vous comprendrez donc que, tout en restant discret et galant, Shaun n'est pas une de ces midinettes tout juste sortie de l'université. Après plusieurs années de grande complicité avec Sean, voici son premier album qu'elle salut en écrivant sur la jaquette: “on est jamais trop vieux pour voir ses rêves se réaliser”. Un grand album de blues et de soul mais il s'agit de la pente naturelle de Sean qui, autrefois, a travaillé avec d'autres chanteuses noires aux voix sublimes, Christine Kittrell puis Teeny Tucker.
Derrière nos deux héros, la section rythmique est tenue par Jim Cherwinski (basse) et Jan Roll, qui bosse souvent avec Sean, à la batterie. Nicole Sherburne est en charge des saxos tandis que claviers et Hammond B3 ont été confiés à Bobby Floyd lui aussi de l'Ohio mais qui a beaucoup bourlingué, entre autres auprès de Ray Charles.

Le CD s'ouvre sur le titre phare qui est signée par la dame et tout de suite la magie opère : une chanteuse sachant chanter, de la profondeur, du sentiment, de jolies phrases de guitare et un bien bel accompagnement. L'émerveillement continuera pendant les presque 70 minutes que dure la galette, laquelle comporte quatorze titres dont douze impliquent Shaun à l'écriture ; ils sont complétés par deux reprises, le "Rock me baby" de B.B. King et le "Tobacco road" de John D Loudermick. Voilà un disque à se procurer les yeux fermés, à poser sur la platine et à savourer les yeux mi-clos! Tout est agréable, varié et il est difficile de mettre en avant un morceau plutôt qu'un autre. On passe des doux "Restless smile", "Sunset key west" ou "'I am a wipeout" aux plus percutants "T.L." (dont j'ignore le sens) ou "David & Goliath" sans marquer aucune surprise tant tout est bon dans des styles différents.

Je ne dirai qu'un mot : bravo !

Gilbert Béreau

 

Site de Shaun : http://www.shaunbooker.com/
Site de Sean : http://www.seancarneyblues.com/Sean_Carney/Welcome.html
Titres de l'album (live l'été dernier) :   

https://www.youtube.com/watch?v=Zqne2yctCUo
https://www.youtube.com/watch?v=mJjtWUW03p0
https://www.youtube.com/watch?v=xWXhAtdWHGc
https://www.youtube.com/watch?v=A2tFCp-awYw


EDDIE COTTON

ONE AT A TIME

DeCHAMP RECORDS. FÉVRIER 2015

1. One At A Time
2. Be Careful
3. Better Deal
4. Catch I Wanted
5. Dead End Street
6. Fair Weather Lover
7. Filling Me With Pleasure
8. Hard Race To Win
9. Je Ne Sais Quoi
10. Mississippi
11. My Money
12. Ego At Your Door
13. Race To The Dollar
14. War Is Over


Eddie Cotton Jr. - gtr, voc  / JJ Thames - backround voc / Myron bennett - bass / Samuel Scott jr. - drums / plus divers invités.

 

 

Eddie Cotton devrait effectuer une tournée française l’hiver prochain.  Il n’est pas très connu du public et j’ai donc choisi de revenir sur un album un peu ancien mais qu pourra éveiller la curiosité de nombreux lecteurs.
Eddie est un musicien solide, venant d'un environnement musical religieux et connaissant bien le blmues sous ses différents aspects.
Ce disque, le deuxième produit par DeChamp, est un album de qualité qui a été conçu pour permettre à Eddie de disposer de partenaires lui convenant parfaitement.
One at the time, morceau qui ouvre le disque donne immédiatement le ton. Une voix parfois un peu aigre, une guitare accérée, tout cela s'accorde au service d'un blues d'aujourd'hui.
Eddie est un swingman, (vieille locution qui est tombée en désuétude mais qui voulait bien dire ce qui devait l'être).
Des faces commer Carefull ou Mississipi en sont une claire illustration.
Better et War is Over... Sur des tempos lents, c'est un bonheur.
Belles intros de guitare se prolongeant sans effort, émotion et retenue sont au rendez-vous. Nous ne sommes pas au pays des blues shouters.
Je suis moins sensible à  des musiques plus sophistiquées (Dead End  ou « Je ne sais quoi »).
Mon préféré, c'est Fair Weather Lover, avec son tempo idéal, balancé tout en douceur mais avec la force du Southern Comfort…
Écoutez ce CD. Il vous convaincra de guetter les passages du prochain Chicago Blues Festival qui cette saison cinglera vers Memphis.

André Fanelli

 

Le site de l'artiste :

www.eddiecottonjr.com

Eddie Cotton Jr. "Ego At Your Door" : https://youtu.be/m5FSH01WeEs
www.dechamprecords.com


RIPOFF RASLOLNIKOV

ODDS AND ENDS

XINT RECORDS. 1er AVRIL 2016.

1. Virgo Angel
2. I Don't Wanna Know
3. Abalone Earrings
4. Late Monday Night
5. The Edge
6. Dead End Blues
7. Train
8. Get AwayFrom That Woman
9. Evil-Hearted Woman
10. Sailor Song
11. Odds and Ends
12. Cheap Hotel


 

J’aurais pu croire à une petite blague en découvrant cet artiste au nom qui n’a rien de commun avec le blues et dont l’album sort un 1er avril.
Seulement, à l’écoute du Cd, on réalise très vite que Ripoff est non seulement un guitariste accompli mais également un excellent chanteur à la voix rauque, grave et prenante, et de surcroit un auteur et compositeur de talent. La scène blues européenne devrait bien commencer à s’intéresser à cet artiste basé à Graz en Autriche. Ses compositions s’inspirent, dit-il, des bluesmen qu’iI admire, Blind Willie McTell, Skip James, Robert Johnson ou John Lee Hooker, sans aucun désir de les imiter ou de les copier. Sa musique est moderne, et à cet égard il précise qu’il estime toujours rester dans la limite des frontières qui sont généralement admises comme étant le Blues.
Sur ce CD, ces "Odds and Ends » (Diverses petites choses) d’expression poétique nous rappellent que le blues et ses émotions passent souvent par la passion, l’amour, le désir, la perte, la douleur, la faim pour la vie ou la crainte de la mort, que son humour pince-sans-rire et son approche personnelle rendent uniques.
Les musiciens qui l’ont accompagnés ici sont ceux de son groupe habituel avec Szabolcs Nagy au piano, Laca Varga à la basse et Lajos Gyenge à la batterie, tous les trois de Budapest en Hongrie. L’ambiance créée par ces artistes est très particulière, et même s’ils s’aventurent parfois sur certains titres à défier les caractéristiques spécifiques des douze mesures, les amateurs de blues se régaleront forcément avec « Dead End Blues », « Abalone Earrings », « The Edge » ou « Saillor Song ». Un artiste et un album vraiment à part que je vous encourage à découvrir.

 

Jean-Louis Guinochet

 

www.ripoffraskolnikov.com

https://www.facebook.com/ripoffraskolnikovblues

   XINT RECORDS


 

JOHNNY RAWLS

TIGER IN A CAGE

CATFOOD RECORDS CFR-022. FÉVRIER 2016.

1. Tiger in a Cage
2. Born to the Blues
3. Red Cadillac
4. Every Woman Needs a Working Man
5. Reckless Heart
6. Keep It Loose
7. Having a Party
8. Your Love Is Lifting Me (Higher and Higher)
9. Southern Honey
10. Lucy
11. Beast of Burden 
12. I Would Be Nothing


Johnny McGhee, guitare

Dan Ferguson, claviers

Bob Trenchard, basse

Richy Puga, batterie

Mike Middleton, trompette

Robert Clairborne, trombone

Nick Flood, saxophone.

 

 

Johnny Rawls bénéficie aujourd’hui du talentueux producteur Jim Gaines (Santana et Stevie Ray Vaughan) et d’un accompagnement costaud, avec cuivres et même violons sur certains titres, le tout, comme à son habitude, enregistré dans le vaste studio Texan Sonic Ranch à El Paso.

Son répertoire, comme pour beaucoup d’artistes de sa génération, ne donne pas l’exclusivité au blues et s’aventure vers d’autres horizons musicaux tout en réservant la priorité à des influences soul blues.

Sur ses neufs compositions, ses propos sont multiples. Avec son titre éponyme « Tiger in a cage », il écrit sur la vie gaspillée d’un jeune de 19 ans, comme peuvent en être remplies les prisons, et dénonce les échecs de la guerre contre la drogue. Il parle de lui aussi, « Born to the blues », ou comment il est né au Mississippi et a passé la quarantaine. Il reprend aussi son classique «  Red Cadillac » (ça c’est son goût pour les belles voitures), avant de nous expliquer que « Every Woman Needs a Working Man » ! Il y a aussi une jolie ballade attendrissante, « Reckless Heart », chantée sur un tempo lent très bien orchestré.

Pour compléter ses compositions, il a choisi quelques belles reprises comme « Higher and Higher » de Jackie Wilson, ici rebaptisée « Your Love Is Lifting Me «  ou  « Having a Party » de Sam Cooke.

Le blues, finalement, n’est jamais très loin dans cet album. Sa voix est toujours là pour rappeler qu’il peut égaler au chant beaucoup de grands bleusmen disparus.

Cet album plutôt réussi ne doit pas être négliger.
 

Jean-Louis Guinochet

 

www.catfoodrecords.com

 

Écouter Born To The Blues :

https://youtu.be/RNP1SHQ5C4o

 


 

SEAN CARNEY

THROWBACK

NITE OWLZ RECORDS. JANVIER 2016.

1.Blues & my baby
2. If you see my baby
3. Throwback
    4. Let me in
    5. Seasons of the blues
    6. Wrong side blues
   7.  Brent's groove (inst.)
    8. Household name
    9. I'm a fool
    10. The rascal (inst.)
    11.What I need
    12. Monday blues


 

S'il n'est pas né au blues en cette fameuse année 2007 où lui et son groupe gagnèrent 'L'International Blues Challenge' de Memphis tandis que lui était attribué le prix 'Gibson du meilleur guitariste', c'est tout de même bien à ce moment que sa carrière a explosée. Issu d'une famille de musiciens de l'Ohio, il avait fait très tôt ses classes de guitariste auprès de Christine Kittrell, chanteuse noire de R&B originaire de Nashville mais qui s'était à moitié retirée à Columbus après une longue carrière de plus d'un demi-siècle. C'est grâce à C. Kittrell qu'il rencontrera une autre chanteuse noire de blues et R&B dont il deviendra le directeur musical, il s'agissait de Teeny Tucker native de l'Ohio et fille de Tommy Tucker, compositeur et créateur de l'énorme tube "Hi-heel sneakers".
Premier album en 1998 (Provisions) avec son compagnon de toujours, le batteur Eric Blume en compagnie de qui il a tenu la scène mais aussi accompagné quantité de chanteurs en besoin de musiciens. Infatigable défenseur du blues, ses activités ne se sont pas bornées à faire de la musique mais aussi à s'occuper des tâches associées, organisation de concerts, articles de presse, programme de radio et bien plus encore …
Toujours avec Eric Blume, il fonde le label 'Nite Owlz Records' en 2006 pour éditer 'Life to ease', leur premier CD autoproduit. Quatre albums plus tard, dont la réédition de celui de 98, voici son dernier bijou appelé 'Throwback' ; tout frais puisque mis dans les bacs fin janvier.
Le CD s'ouvre sur "Blues & my baby", un titre musclé dont il nous a dit durant le concert l'avoir écrit il y a huit ans sans jamais l'enregistrer. Tous les titres sont de la main de Sean, il en a composé une petite moitié seul et la grosse moitié avec son compère Eric Blume qui n'apparait pas en tant que musicien. Bien sûr l'accompagnement est plus fourni que sur la scène de ce soir avec présence de cuivres sur certains titres, cependant mes titres préférés restent ceux que j'ai cités pour la soirée. Quarante minutes de musique au travers de 12 titres dont deux instrumentaux (Brent's groove et The rascal), de superbes parties de guitare … que du bonheur !
Toujours empressé à contribuer à la qualité des productions de chanteuses noires aux grandes qualités vocales, Sean travaille aujourd'hui avec la chanteuse Shaun Booker. Ils seront de passage en France cet été et ils viennent de nous offrir un CD à voir dans les pages 'Albums à découvrir' de ce numéro.

Gilbert Béreau

Voir le compte-rendu de concert en page 7.

 


JANE LEE HOOKER

NO B !

RUF RECORDS. RUF 1229. AVRIL 2016

1. Wade In The Water
2. Mean Town Blues
3. I Believe To My Soul
4. Bumble Bee
6. In The Valley
7. Free Me
8. The Hunter
9. Champagne And Reefer
10. Didn't It Rain
11. Mannish Boy
12. Shake For Me


Dana Danger Athens (vocals)    / 

 Hightop (guitar)  
  /
  Tina T Bone Gorin (guitar)    /  

Hail Mary Z (bass)    /  

Melissa Cool Whip Houston (drums).

 

Le non initié peut dans un premier imaginer que nous avons affaire à une nouvelle progéniture du grand John Lee.
Pas du tout, nous avons devant nous un groupe féminin qui semble -à en juger par les thèmes de leur Cd- aimer le blues et ses classiques.
Pas au point de tenter d'en faire des copies carbone mais en jouant manifestement pour leur plaisir avec un minimum de respect mais certainement avec sincérité.
Elles ont demandé à leur producteur, Matt Chiaravale, de leur faire retrouver le son de l'album Hard Again de Muddy and Johnny Winter.
Leur album a été gravé loin des effets, pédales et gadgets de toutes sortes. Brut de décoffrage mais charnu et accrocheur.
Le groupe est new-yorkais. Peut-être est-ce la source de leur hargne et de leur dynamisme.
Leur version de Mannish Boy en témoigne.
À l'écoute de Wade in the Water qui ouvre le bal, on peut se sentir inquiet. L'esprit de l'original est en effet plutôt éloigné mais depuis les sessions Paramount de 1923 et 1925 ce respectable spiritual a connu bien des travestissement y compris de grandes réussites comme celle d'Eva Cassidy par exemple. La version de Jane Lee Hooker n'est pas si mal.
On fait connaissance avec les guitaristes. Son mat, crunch expressif. La voix de Dana, un peu lointaine par moment, est écorchée à souhait.
Parmi ce que je préfère : Bumble Bee qui n'est pas désagréable. Une certaine ambiance y règne et le blues se faufile, apparaissant ou disparaissant sans cesse. La guitariste nous offre un solo qui ne manque pas de feeling.
In the valley trouve là un traitement de choc avec tempo vif et riffs rock.
The Hunter  flirte avec les accents de Tina. La guitare crache le feu...
Un Shake For Me bien enlevé vient mettre un point final (provisoire) à cet album qui n'est pas impérissable mais qui enchantera ceux qui aiment le Blues (bien) Rock.
À plus.

André Fanelli

 

Le site de l'artiste :
www.janeleehooker.com

Mannish Boy :

https://youtu.be/4VaneFn6M4k

www.rufrecords.de


 

BOB MARGOLIN

MY ROAD

VIZZTONE SRR 002.  FÉVRIER 2016

1. My Whole Life
2. More and More
3. I Shall Prevail
4. Goodnight
5. Understanding Heart
6. Low Life Blues
7. Bye Bye Baby
8. Young And Old Blues
9. Ask Me No Questions
10. Feelin' Right Tonight
11. Devil's Daughter
12. Heaven Mississippi


Bob Margolin peut fièrement faire imprimer sur sa carte de visite qu’il a été, dans les années 70, le guitariste du Muddy Waters Band durant sept années. Certainement un des plus grands à la slide (écoutez le ici sur "Understanding Heart").
Pinetop Perkins a dit de lui : « Bob était aussi doué que Muddy à la guitare slide. Il arrivait d’ailleurs que Muddy prenne le bottleneck et le lui tende. »(1). Mais Bob restera très imprégné par le Maître si on s’en réfère à ses précédents CD chez Blind Pig et Alligator. Il racontait d’ailleurs que : « Muddy disait souvent qu’il y avait deux types de musiciens, ceux qui étaient nés avec du talent et ceux "que tu peux façonner avec un marteau et des clous ». Je suis convaincu que Muddy appartenait à la première catégorie. Pour ma part, même si j’ai un peu de talent et beaucoup d’envie, je fais partie de la seconde. J’ai une dette envers mon charpentier. »(2).
Ce Cd, « My Road », est peut-être un tournant de son parcours, s’imposant comme un album très personnel, simple, intime et exécuté avec le minimum de moyen. Sa guitare est nature, vierge de toute fioriture; les interventions de Tad Walters (guitare et harmonica) et de Chuck Cotton (batterie et chant) sont à l’avenant. Les textes sont eux aussi inspirés par l’évidence et la simplicité, guidés sans aucun doute par la sagesse de l’âge et la sérénité des chiens qu’il nous laisse apercevoir derrière lui sur la photo.
Tout se déroule et s’articule merveilleusement bien. Si vous me forcez à vous souffler mon titre préféré, je vais avoir du mal. Peut-être « Bye Bye Baby » un titre qui n’est pas de sa composition mais de Nappy Brown, pour la remarquable interprétation du chant de Bob et Chuck en duo et le soutien dépouillé de Tad à l’harmonica. Mais si vous préférez « Youg and Old Blues »  ou « My Whole Life », je me rallierai immédiatement à votre choix sans aucune restriction.

S'il continue sur sa lancée le vieux Bob n’est pas près de prendre sa retraite. Espérons qu’il nous étonne encore longtemps.

1 & 2. Source "Muddy Waters". Robert Gordon. RivagesRouge. Page 268.

Jean-Louis Guinochet

www.bobmargolin.com
www.vizztone.com


TIM WILLIAMS

SO LOW

LOWDEN PROUD RECORDS. LOWD2052. NOV 2015

1. If You Live
2. More Pepper in Your Chili
3. My Big Money
4. Anywhere C/O the Blues
5. Pistol Snapper
6. The Witching Hour
7. The Grizzly Bear
8. Big River
9. Midnight After Midnight
10. Lightnin'


 

Installé au Canada depuis 1970, Tim Williams, qui appartient à la Calgary Blues Music Association, avait remporté le premier prix dans la catégorie solo/duo au 30ème International Blues Challenge à Memphis en 2014. Passionné de Country Blues, il signe une bonne partie des titres qu’il chante avec pour seule compagne sa guitare.

Ce CD "So Low" est également une sorte d’hommage à quelques grands bluesmen qu’il vénère, en commençant par « If You Live » de Mose Allison, « Pistol Snapper » de Blind Boy Boy Fuller, « The Witching Hour » d’Hudson Whittaker, « My Big Money » de Big Bill Broonzy interprété ici à la mandoline, ou « Big River » de Johnny Cash ici à la slide.

Ses compositions « Anywhere ℅ The Blues » ou »Midnight After Midnight » sont assez réussies, j’ai toutefois une préférence pour l’humoristique « More Peppers In Your Chili ». 
Arborant la soixantaine bien tassée, l’artiste a commencé sa carrière en Californie dans les années 60, partagé la scène avec B.B. King, Lighnin’Hopkins, Taj Mahal ou Big Walter Horton entre autres, et n’a donc plus rien de particulier à prouver.

Tim Williams, avec sa voix expressive et son jeu de guitare riche et précis, peut être considéré comme une valeur sûre parmi les interprètes de Folk et de Blues.

Ceux qui comme moi apprécient la simplicité, le minimalisme et l’énergie de cette musique devraient aimer cet album.
 

Jean-Louis Guinochet

 

www.lowdenproud.ca

www.timwilliams.com

Tim Williams. Big River :

https://youtu.be/LRQi6FTobZI

 

 


JACKSON SLOAN

AND THE DREW DAVIES RHYTHM COMBO

POSTCARD FROM PARIS

CRAZY TIMES RECORDS. FÉVRIER 2016.

1. C'est la vie 

2. Don't count your chickens!
    3. Start all over again
    4. Who shot Shorty down
    5. Rollercoaster
    6. Gotta have her lovin'
    7. One horse town
    8. Strange fascination
    9. Walking back to you
    10. Baby don't you babytalk me
    11. Coming back for more
    12. Somebody stole my boogie


Jackson Sloan est né à dans la station balnéaire de Southend-on-Sea, ville moyenne de l'Essex qui surplombe l'estuaire de la Tamise et c'est en furetant dans la discothèque de ses parents qu'il a développé un goût pour la musique lequel a fini par le conduire dans les salles de spectacles locales, puis de l'Essex. Il a fini par atterrir voir ses héros en concert au '100 Club', salle mythique installée au n°100 de la non moins mythique Oxford Street. C'est là qu'il viendra écouter, tâchera de rencontrer les musiciens de passage, de Jimmy Witherspoon à Big Joe Williams en passant par Memphis Slim et tant d'autres ; toute une période durant laquelle il essayera d'imiter puis s'inspirera de ces maîtres américains.
Il franchit la pas en 1982 et forme 'Rent Party' un groupe jump blues, jive et R&B ; peut-être en référence au morceau "Rent Party blues" (Duke Ellington/Johnny Hodges) ? Jackson est alors appelé SloanE et assure le chant de ce groupe de 8 membres qui, de 83 à 86, a enregistré 4 singles et un mini album live (Honk that saxophone – 1985 – Waterfront Records). Après la séparation de 'Rent Party', Jackson est devenu Sloan, a formé le groupe 'Oo-bop-sh'bam', cette fois en référence au classique de Dizzy Gillespie et un album éponyme est produit en 2006. Pour info, 'Oo-bop-sh'bam' existe toujours mais Robert Wray a remplacé Jackson et le groupe s'est réduit à 6 musiciens avec quelques changements de titulaires. Depuis quelques années, Jackson se présente sous son nom, soit Jackson Sloan & the Rhythmtones ; un sextuor dans lequel le pianiste Rick Dawson semble l'élément le plus stable et qui a produit deux albums (Saturday clothes en 2011 et The Shack Sessions en 2013). Ceci posé, je ne saurais vous dire l'âge exact de Jackson mais vous avez compris qu'il ne s'agit pas du dernier perdreau de l'année et que le R &B, le swing, le jive n'ont plus de secret pour lui.
Drew Davies, sax ténor et chanteur d'origine galloise est installé en France depuis une grosse douzaine d'années, actuellement à Reims. Sa famille a quitté le pays de Galles pour s'installer près de Londres alors qu'il était encore enfant et c'est une maman passionnée de R' 'n'R' noir des 50's qui développera ses goût musicaux. Dix années de basse et de guitare avant qu'il ne prenne un virage radical vers le saxo et ce sera la révélation à l'écoute de Louis Jordan puis de Sam Butera, le sax de Louis Prima. A la tête de son combo ou à l'accompagnement d'une foultitude de chanteurs français, britanniques ou US, il fait le bonheur de la scène swing européenne et en particulier de tous les lieux parisiens où on fête le jazz, le blues, le R&B et/ou le R' 'n' R' noir. De même, son nom se retrouve sur la jaquette d'un grand nombre de disques de chanteurs dont il a assuré l'accompagnement et il a 4 albums édités sous son nom.
Tout a démarré il y a environ un an, lors de l'édition 2015 du 'Tours American Festival' où se produisait Jackson Sloan avec le Drew Davies Rhythm Combo. Pierrot de 'Crazy Times Music' était présent et fût tellement impressionné par la prestation qu'il proposa sur le champ aux protagonistes la réalisation d'un album sur son label 'Crazy Times Records'. Mixé en Angleterre, l'album avait été enregistré dans le studio de Drew à Reims en seulement trois jours pour, selon la volonté de Jackson, garder fraîcheur et spontanéité. On retrouve les piliers d'un combo de Drew qui connait peu de rotation de personnel au fil des ans, soit Pascal Fouquet à la guitare, Jean-Marc Labbé au sax baryton, Kevin L'Hermite à la batterie ; Thibaut Chopin était remplacé par Stephen Harrison à la contrebasse et Jackson avait amené son complice Rick Dawson pour s'occuper du piano.
Douze plages et douze compositions de Jackson Sloan qui couvrent tous les styles de la musique populaire américaine et noire des 40/50's. On démarre fort et les pieds deviennent incontrôlables dès la première plage intitulée "C'est la vie" dont seul le titre est en français mais dont le swing est bien d'époque. Les deux titres suivants sont un peu plus calmes et j'apprécie beaucoup la ballade "Who shot Shorty sown?". Puis on replonge dans cet univers défriché par quelques Louis, dont Jourdan et Prima, avec "Rollercoaster" et ce, avant "Gotta have her lovin' ", un titre plus R&B aux jolies phrases de guitare. Puis l'album continue à dérouler ses plages pour le plus grand bonheur de l'auditeur car aucune ne ressemble à la précédente, ni à la suivante. Ainsi passe-t-on du R' 'n' R' "One horse town" au slow-rock "Strange fascination" avant de replonger dans le jive avec "Walking back to you".
Bref, voilà un disque de nature à enthousiasmer les danseurs … mais pas que ! La variété des styles et le choix de leur position sur le CD évite tout ennui et en font un véritable album à écouter ; et cette écoute permet de découvrir un sacré bon auteur/interprète qui s'est rôdé au fil des décennies et un groupe de musiciens aux évidents talents. Cerise sur le gâteau, une bien jolie jaquette sur laquelle Jackson trône avec marinière, foulard et béret.

 

Gilbert Béreau


Site de l'artiste : http://www.jacksonsloan.com/
Site de Drew Davies : http://www.drewdavies.net/
Extrait de l'album :   

https://www.youtube.com/watch?v=rNW9fBbbcGU
https://www.youtube.com/watch?v=btyY2ILu28I
En mai 2016 au Pays bas : https://www.youtube.com/watch?v=aUWTg6o7XAs
L'an dernier en Ecosse : https://www.youtube.com/watch?v=oNnsbWVmFcg
En 2012: https://www.youtube.com/watch?v=Blhi6yHil2k
Sur la BBC en 1983 du temps de 'Rent Party' : https://www.youtube.com/watch?v=McLTwpdhS3Y

 

Voir en page 4  l'entretien avec "Pierrot", fondateur du CREZY TIMES RECORDS.


ROBERTO MORBIOLI TRIO

ACOUSTIC ME

PHAMOSA RECORDS  PR006.  JANVIER 2016.

  1. Mother's House
  2. My Baby's Gone
  3. I Love You Much And More
  4. I'm In The Blues
  5. Love Affair
  6. You Smile
  7. Specchi Rosa, Specchi Blu
  8. Childhood Memories
  9. Mama Told Me
  10. Miracles
  11. Train To Tyngsborough
  12. Under A Sky Like This

Ces dernières années, nous avons souvent croisé Roberto Morbioli qui a sillonner les routes européennes en accompagnant Big Daddy Wilson, découvrant par ce biais combien il était talentueux à la guitare acoustique.

Roberto, né à Vérone dans une famille de musiciens, a commencé sa carrière musicale à 17 ans en jouant dans des petits clubs de sa ville natale et devient rapidement un guitariste important de la scène blues européenne et un musicien accompli comme en témoignent ses collaborations avec de nombreux artistes internationaux : John Mayall, Shakura S’Aida, Martha High ou Ronnie Earl…
Cet album « Acoustic Me », dont il a composé les 12 titres et écrit les paroles, prouve qu’il peut être aussi un auteur-compositeur fort inspiré. Il a enregistré ce disque avec un trio fondé en 2015 avec des compagnons de route, Paolo Legramandi à la basse (qui faisait équipe avec lui pour accompagner Bid Daddy Wilson) et Nicolo Taccori à la batterie. C’est produit avec beaucoup de soins par le label Phamosa Records qui produit également Big Daddy Wilson.

L’ambiance est relaxe. Roberto chante bien. C’est calme et agréable. Les textes sont personnels. Il nous fait part de ses souvenirs : "Mother’s Housse", sa maison familiale, ou de ses amours : "I Love You Much and More" ou « You Smile », plus funky.

J’ai particulièrement aimé un délicieux et intime blues lent : « I’m in the blues », avec une guitare acoustique sensible qui reste au centre du morceau.

C’est varié, pas toujours blues mais toujours très plaisant à écouter.
On peut imaginer qu’il reflète assez bien ce qu’à voulu nous offrir Roberto Morbioli après 33 ans de carrière musicale. C’est un album tout en nuances pour un public exigeant et raffiné. À écouter dans le calme, calé dans un fauteuil, un verre à la main.

 

Jean-Louis Guinochet

 

Le site de l'artiste :

www.robertomorbioli.com

Roberto Morbioli Trio, Acoustic Me : https://youtu.be/pYIAQcGK_yM

Robert Morbioli Trio : Mother's House : https://youtu.be/sXcNuMUddyw

 

www.phamosa.de


UROS PERIC

LOVE NECTAR

TOOLBOXX RECORDS. FÉVRIER 2016.

1. Ain't that love
2. The train
3. My love is true
    4. That's a lie
    5. Cherry
    6. Anything for you
    7. Baby please
    8. Yes indeed
    9. How long blues
    10. That's all I am for you
    11. One of these days
    12. My Bonnie
    13. A girl I used to know
    14. Chicken and waffles


Né en 1977, Uros est tombé très tôt dans la musique grâce au cocon familial et dès 7 ans, il s'est retrouvé en école de musique pour travailler l'accordéon. La musique traditionnelle ne le branchait pas trop et vers une douzaine d'année, les hasards de l'écoute de disques l'a conduit vers les maîtres du rock and roll classique des 50's. De sa passion pour les Elvis, Chuck Berry ou Fats Domino, il en est rapidement venu à découvrir le Chicago blues de Muddy Waters ou J.L. Hooker et les grands interprètes du jazz vocal, en particulier King Cole qu'il chante toujours. Parmi toutes ces découvertes il était inévitable qu'il tombe sur des disques de Ray Charles et ce fût l'extase ! Il a alors tenté de récupérer tous les enregistrements de Ray qu'il a pu trouver et qu'il a écouté jusqu'à deux à trois heures par jour ! Le pré-ado qu'il était toujours et qui ne parlait pas encore anglais, tentait de s'imprégner de toutes ces influences en chantant les chansons de ces vedettes tout en s'accompagnant sur un petit synthé. En tant que musicien amateur, il va se faire les griffes durant une dizaine d'années au cours de prestations scolaires ou privées et ce sera le grand saut en 2004 à la mort du 'Genius'. Il décide alors que la musique de Ray doit survivre à la disparition de son idole et il donne rapidement son premier concert public. Il ne lui faut que peu de temps pour séduire un public, être reconnu par ses pairs musiciens et s'attirer les faveurs des critiques. Il commence à rencontrer un franc succès en Europe centrale puis gravit rapidement les marches qui vont le conduire jusqu'au festival de Montreux 2006 en passant par des shows télévisés avec 'Big bands' à Ljubljana, Belgrade ou Bucarest, une invitation à l'Ambassade américaine pour la fête nationale et la sortie d'un premier album dès 2006. Il est tellement, et depuis si longtemps, imbibé de Ray Charles que lorsqu'il interprète un titre que son maître n'a jamais chanté ou l'une de ses propre compositions, c'est automatiquement et intuitivement comme Ray l'aurait probablement fait. A un moindre degré, il a aussi été beaucoup marqué par des artistes comme Nat King Cole ou le pianiste Gene Harris.
Le présent album est essentiellement composé de reprises extraites du répertoire de Ray Charles avec prédominance de titres des débuts de carrière. Il démarre avec "Ain't that love" et si vous entendiez cette version à la radio, votre première réflexion serait : “Tiens, il passe un Ray Charles”. Probablement auriez-vous le même reflexe avec "A girl I used to know" ou "Yes indeed", seule la qualité technique pourrait vous mettre la puce à l'oreille.
Pour d'autres chansons, même lorsque le chant est très proche de ce qu'avait fait Ray, les arrangements sont originaux et intéressants comme par exemple sur "My Bonnie", "Baby please" ou encore "One of these days" où le piano est l'instrument primordial. Des arrangements sans violons et, pour dire vrai, cela ne me manque pas ! Lorsque démarre "How long blues", on évoque Ray un instant lors des toute premières paroles, puis on oublie rapidement grâce à un bien bel arrangement personnel.
Trois compositions d'Uros s'intercalent parmi les chansons de Ray Charles lequel aurait pu les chanter tant on est dans son univers, en particulier le titre lent "My love is true". "Anything for you" est chantée dans l'esprit du 'Genius' mais la confusion est bien plus difficile; il s'agit d'un titre très jazzy, bien enlevé avec une guitare omniprésente qui dialogue avec le piano d'Uros. Dernière compo d'Uros, "Chicken and waffles" clôture l'album et c'est un instrumental aux arrangements très jazzy.
Pour ces 46 mn de bonne musique en 14 plages, nous retrouvons les Pearlettes, et la participation de huit excellents musiciens de par chez lui dont une section de cuivres renforcée, les trois saxos, trompette et trombone.

 

Gilbert Béreau


"Ain't that love" : https://www.youtube.com/watch?v=pSQ-oOpAUH8
"My love is true", compo d'Uros : https://www.youtube.com/watch?v=4_6NRY0pg00
"A girl I used to know" : https://www.youtube.com/watch?v=P-jaSDtYbLI
Il y a un an, avec Sheila Raye Charles à Marseille : https://www.youtube.com/watch?v=ZLS1lrtqPvw

 

Voir aussi le compte-rendu du concert d'Uros Peric à Léognan le 12 mai 2016. C'est dans ce numéro en page 8.


MIKE WHEELER BAND

TURN UP !!

DELMARK RECORDS DE845. FÉVRIER 2016

1. Sweet girl
 2. You won't do right
3. Yeah!
4. Brand new cadillac
 5. Talking to myself
 6. Turn up !!
 7. Nothing lasts forever
 8. I can't do that
9. Living my dream
10. A blind man can see
11. That's what love will make you do
12. I'm hooked
13. Sad state of the world


Mike Wheeler, chant et  guitare / Brian James , claviers / Larry Williams, basse / Cleo Cole, batterie.
The Chicago Horns, Kenny Anderson , trompette et and Hank Ford saxo.

Mike Wheeler est bien connu des amateurs français car il a tourné plusieurs fois dans notre pays, notamment au cours d'un Chicago Blues Festival. Il a participé à l'European Blues Cruise

Mike est sans conteste un guitariste accompli. Parfaitement à l'aise aussi bien dans les musiques actuelles de la communauté noire que dans le blues le plus low-down.
IL se révèle compositeur à l'occasion de cet album qui regroupe une large majorité de morceaux personnels.
Son groupe est très cohérent, soudé autour du leader, efficace.
Je signale aux amateurs exclusifs du blues de Chicago un morceau qui devrait les combler : A Blind Man Can See. Tout y est. Guitare et voix se marient pour donner naissance à un climat ambigu. Comme peuvent finir par se mêler douleur et distanciation. Le pianiste, un peu en arrière, se consacre entièrement au service de son leader. Près de 7 minutes de plaisir.
Ce CD parcours cependant d'autres territoires : R&B ou Funk.
Brand New Cadillac  avec sa guitare bourdonnante évoque un bourdon tombé dans le bourbon...
Beaucoup de titres très dansants servis par le travail des souffleurs.
La guitare virevoltante de Mike éclaire That What Love Will Make You Do.
Le disque s'achève sur Sad State of the World. Un thème plutôt réussi où Mike nous livre ses sentiments devant le spectacle désolant de notre monde sur fond de piano.
Encore une production intéressante de Delmark.

André Fanelli

 

Le site de l'artiste :

www.mikewheelerband.com

Mike Wheeler Band. Turn Up!! : https://youtu.be/WcHZSyxQWBc
www.delmark.com


 

AUTOPRODUITS

 

 

THOM & THE TONE MASTERS

RHYTHM SHOT

AUTOPRODUIT.  AVRIL 2016.

1. Stompin'at the fort

2. Huckle Boogie

3. Boogie Tcha tcha

4. Wailing for Myriam

5. Things ain't what they used to be

6. Rhythm Shot

7. Greasy spoon

8. Full moon

9. Voodoo Baby

10. Guitar Rumba

11. Space Groovin'

 


 

Le guitariste soliste des Blues Eaters sort son premier album sous son nom, Thomas Hirsch, avec son nouveau groupe, Thom and the Tone Masters, réunissant cinq musiciens parmi les meilleurs du genre. Tous ont la passion du swing de cette musique instrumentale des années 50 qui navigue entre le jazz et le blues dans le style du Early Swing and Blues inspiré par Tiny Grimes, Mickey Baker ou Junior Watson.

La meilleure part est bien sûr réservée à l'étincelante guitare du gaucher qui met la barre très très haute mais le saxophoniste globe-trotter Eric Preterre qui a entre autre fait ses classes aux Etats-Unis n’est pas en reste et apporte dans cet esprit une qualité de son et une couleur musicale exceptionnelle. La section rythmique précise et subtile, avec Franck Deshays à la guitare, Bertrand Couloume à la contrebasse et Stéphane Moureu à la batterie, contribue avec succès au feeling et à l’atmosphère typique de ce style.
Tous sont excellents et bien heureusement car, soyons clairs, proposer un projet 100% instrumental sans être un groupe de musiciens hors pair aurait très vite pu viré à la catastrophe. Seuls les amateurs de blues traditionnel pourront peut-être regretter le manque de chant qui est l’essence même du blues, mais puisque ce n’est pas le propos de cette musique, au lieu de passer leur chemin,  je leur conseillerai d’avoir la curiosité d’écouter ce qui peut donner à certains un si grand plaisir ! 
Le répertoire aussi est de qualité, intéressant et varié. Quatre morceaux originaux de Thomas Hirsch dont « Rhythm shot » un shuffle médium lancinant qui donne son nom à l’album, et un d’Eric Preterre, « Hoodoo Baby », un jazz-jump bien swinguant. Les six autres sont empruntés à Nick Curran « Stompin’ at the fort »; Mickey Baker « Grease spoon » et « Boogie tcha tcha »; Earl Hooker «  Guitar Rumba »; Pee Wee Crayton «Huchle boogie »  et Mercer Ellington «  Things ain’t what they used to be »; tous interprétés avec brio et invention, évitant ainsi de tomber dans la copie passéiste. C’est au contraire très moderne et il est regrettable qu’un tel projet n'ait pas de producteur.

En revanche, que les inconditionnels amateurs de musique vintage se rassurent, le son est là. C'est enregistré et mixé par Christophe Pélissié au Studio du Flâneur et c’est réussi. Ne vous en privez pas.

 

Jean-Louis Guinochet

 

Site de l'artiste :

www.thomandthetonemasters.com

facebook.com/thetonemasters
Thom and the Tone Masters "Rhythm Shot" : https://youtu.be/XqdMSQ4jNyM

 


PHILIPPE GRANCHER

& his G-MEN

LIVE AT LE MÉRIDIEN 2016

AUTOPRODUIT. AVRIL 2016.

 

 1. Back At The Chicken Shack
      2. All Your Love
      3. Hound Dog
        4. Always Been Down
        5. Phone Booth
        6. As The Years Go Passin'By
        7. Big Time Gambler
        8. You Don't Know What Love Is
        9. Mister Joe
        10. Let the Good Time Roll
        11. Miss You



On peut imaginer que Philippe Grancher préfère le « live" au « studio" puisqu’à ma connaissance sa précédente production fut enregistrée au Gresiblues Festival en 2012.

Cette fois c’est au Méridien Jazz Club que le bluesman immortalise ses concerts des 28 et 29 janvier 2016, capturés par Simon Guilbaud à la console et au mixage. L’ambiance du live correspond bien aux musiques spontanées. J’affectionne toujours les quelques imperfections qui laissent transparaitre des émotions. C’est souvent ce qui fait la richesse du blues. Philippe Grancher ne m’en voudra pas si je trouve qu'ici c’est le cas et que c’est tant mieux. C’est son style. L’essentiel est là. On plonge dans la blue note et ça groove.

Philippe, au chant et à la guitare, est accompagné par ses G-Men, un groupe qui a évolué avec le temps puisque son premier disque a déjà une quarantaine d’années. Sont présents sur cette galette : Nadège Dumas au saxophone, Peter Nathason à la guitare (assurant les premiers chorus sur la 5ème et 7ème plage), Daniel Le Noury au piano et Hammond B3, Paolo Coccina à la basse et Clément Duventru à la batterie.

Le groupe commence par « Back At The Chicken Shack » de J.Smith sur le tempo médium qu’affectionnait Muddy Waters pour ses intros de concert et poursuit par « All Your love » d’Otis Rush avant de passer à "Hound Dog » sur un arrangement lent et personnel de Philippe. Trois compositions aussi, un bon shuffle avec « Always Been Down », un Rock lent « Big Time Gambler » et « Mister Joe » qui n’est pas sans rappeler l’époque de notre jeunesse ! Parmi les autres reprises j’aime beaucoup le blues lent « As The Years Go Passin’ By » de D. Malone et « Let The Good time Roll » dans son interprétation très swing. On termine sur « Miss You » des Rolling Stones dans une originale version instrumentale. Philippe Grancher chante simplement, toujours cool. Son jeu de guitare, très fluide, est parfois influencé par Fenton Robinson ou Otis Rush. C’est enlevé mais sans esbroufe. L’ensemble est très agréable à écouter.

Un vrai bluesman français qu’on devrait voir plus souvent en concert. 

 

Jean-Louis Guinochet

 

Le site de l'artiste :

www.philippe-grancher.fr

Live at Le Méridien 2016 :

https://youtu.be/ti7G3VWD2Ek

 

 


RÉÉDITIONS

 

BLUES FOR BIG WALTER

ELLERSOUL RECORDS 1025. FÉVRIER 2016

1. Someday- KIM WILSON / BIG JON ATKINSON
2. She Loves Another Man- JIMMY ROGERS / BOB CORRITORE
3. Worried Life- MARK WENNER/ IVAN APPELROUTH
4. If It Ain't Me- STEVE GUYGER- TOMI LEINO
5. Hard Hearted Woman- MARK HUMMEL- CHARLES WHEAL
6. Great Shakes- KURT CRANDALL- STEVEN VAN DER NAT
7. We're Gonna Move To Kansas City- RONNIE OWENS- IVAN APPELROUTH
8. Walter Horton Medley- SUGAR RAY- MONSTER MIKE WELCH
9. Evening Shuffle- ANDREW ALLI- IVAN APPELROUTH
10. Easy- MARK HUMMEL- SUE FOLEY- SHORTY LENOIR
11. Walkin By Myself- MARK WENNER- IVAN APPELROUTH
12. Little Boy Blue- STEVE GUYGER- RICH YESCALIS
13. Need My Baby- RONNIE OWENS-IVAN APPELROUTH
14. Easy- ANDREW ALLI- IVAN APPELROUTH
15. Raining On My Mind- ROBERT LOCKWOOD- BOB CORRITORE
    16.    Think Big- LIL RONNIE- TERRY GARLAND


 

Willie Dixon qui connaissait le blues mieux que personne considérait que Big Walter était le meilleur harmoniciste de blues.
Représentant une autre génération, Billy Branch confiait à David Whiteis comment, à Mexico, lors d'un festival, il avait joué avant Big Walter, se donnant à fond, fier de sa jeune technique, pour en mettre plein la vue à Horton qui jouait après lui.
Big Walter lui avait alors dit «  Ah, tu veux emmerder le vieux... Regardes ça ! » et de se lancer dans un set qui, des années après, demeurait marqué dans l'esprit de Billy.
Big Walter était et reste un maître et méritait bien une telle anthologie.
Pierre Lacoque a encensé cet album dans une récente chronique, soulignant que la production de ce CD avait surmonté l'écueil possible de sessions répétitives.
J'ai pu l'entendre uniquement sur le Net pour l'instant et j'espère recevoir le disque « en chair et en os » rapidement.
Mais je ne résiste pas au plaisir de vous signaler cette parution. Un must pour tous les harmonicistes. Et un beau disque de blues pour tous.
A signaler un fantastique medley de Sugar Ray Norcia. Plus de 16 minutes de bonheur. Et que dire de Little Boy Blue de Steve Guyger, dépouillé et prenant. Ou du duper swinguant Easy de Mark Hummel...
Ne vous privez pas de ce petit bijou.

André Fanelli


CD 1  
1. Some Scream High Yellow de Bo Weavil Jackson
2. Ham Hound Crave de Rube Lacey
3. Lonesome Atlanta Blues de Bobby Grant

4. No Job Blues de Ramblin' Thomas
5. Kitchen Range Blues de William Harris
6. Muddy Water Blues de Freddie Spruell
7. Mr. Postman Blues de Jenny Pope
8. Walkin' Blues de Sun House
9. Telephone Arguin' Blues de J. D. Short
10. Preachers Blues de Joe McCoy
11. Whoopee Blues (Take 2) de King Soloman Hill
12. Poor Boy Blues de Poor Boy Lofton
13. Old Jim Canan's de Robert Wilkins
14. Reachin' Pete de Memphis Minnie
15. Po' Boy de Bukka White
16. Can't Get a Work in Edgeways de Walter Vincson
17. I Be Bound to Write to You de Muddy Waters
18. Evil Hearted Woman Blues de Johnny Shines
19. Charlie's Boogie Woogie de Charlie Booker
20. Ramblin' on My Mind de Boyd Gilmore
21. Highway 80 Blues de Tommy Lee Thompson

22. Joe Lee's Rock de Boy Blue
23. Rolled and Tumbled de Rose Hemphill
24. She Lived Her Life Too Fast de Forrest City Joe
25. Po' Boy de John Dudley

 

MISSISSIPPI BLUES

1926 -1959 _ ANOTHER JOURNEY

JSP 77193ABCD (4 CD) SEPTEMBRE 2015.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CD 2

1. Why Don't You Come Home Blues de Furry Lewis
2. Low-Down Mississippi Bottom Man de Freddie Spruell
3. Death Bell Blues de Tom Dickson
4. Look Here Mama Blues de Uncle Bud Walker
5. Overtime Blues de Walter Vincson
6. Never Drive a Stranger from Your Door de Willie Harris
7. Pile Drivin' Blues de Joe McCoy
8. Good Boy Blues de Arthur Petties
9. Eagles on a Half de Geeshie Wiley
10. Ground Hog Blues No. 2 de Ramblin' Thomas
11. Back Door Blues de Joe Stone
12. Ocean Blues de Washboard Sam
13. Jake Leg Blues de Poor Boy Lofton
14.  Mississippi Moan de The Mississippi Moaner
15.  Walking Blues de Chasey Collins
16. Cotton Patch Blues de Tommy McClennan
17. Cross Cut Saw Blues de Tony Hollins
18.  Wind Howlin' Blues de Honeyboy Edwards
19.  Time Is Gittin' Hard de Lucius Curtis
20. Just an Army Boy de Boyd Gilmore
21. Relation Blues de Houston Boines
22. Good Morning Baby de Drifting Slim
23.  Little Milton's Boogie de Little Milton Anderson
24. Chevrolet de Lonnie & Ed Young
25. Boogie Children de Boy Blue


 

CD 3

1. You Can't Keep No Brown de Bo Weavil Jackson
2. Yellow Woman Blues de Buddy Boy Hawkins
3. Sawmill Moan de Ramblin' Thomas
4. Stand up Suitcase Blues de Uncle Bud Walker
5. Hot Time Blues de William Harris

6. Lonesome Swamp Rattlesnake de J. D. Short
7. Revenue Man Blues de Arthur Petties
8. Pick Poor Robin Clean de Geeshie Wiley
9. Slow Mama Slow de Sam Collins
10. The Laffing Rag de Ben Curry
11. Dresser Drawer Blues de Kansas Joe
12. Down on My Bended Knee (Take 2) de King Soloman Hill
13. It's Killin' Me de Poor Boy Lofton
14. Greyhound Blues de Bill Wilber
15. Where the Sweet Old Oranges Grow de Sam Montgomery
16. Ten Pound Hammer de Mose Andrews
17. Crawlin' King Snake de Tony Hollins
18. Four O' Clock Flower Blues de Willie '61' Blackwell
19. You Got to Take Sick and Die de Muddy Waters
20. Delta Pine Blues de Johnny Shines
21. Step Back Baby de Sunny Blair
22. Baker Shop Boogie de Willie Nix
23. Rabbit Blues de Charley Booker
24. Packin' up Blues de Tommy Lee Thompson
25. You Got Dimples in Your Jaw de Willie Jones

 

CD 4

1. Raggin' the Blues de Buddy Boy Hawkins
2. Mississippi Jail House Groan de Rube Lacy
3. Worry Blues de Tom Dickson

4. Dry Land Blues de Furry Lewis
5. Nehi Mama Blues de Blind Joe Reynolds
6. Rent Man Blues de Jenny Pope
7. Lonesome Midnight Dream de Williw Harris
8. Signifying Blues de Sam Collins
9. Hot Dog de Ben Curry
10. Little Old Mamma Blues de Ramblin' Thomas
11. Never Mind Blues de Georgia Boyd
12. Meat Cutter Blues de Kansas Joe
13. Dirty Mistreater de Poor Boy Lofton
14. Low in Mind Blues de Sam Montgomery
15. Atlanta Town de Chasey Collins
16. Young Heifer Blues de Mose Andrews
17. Friar's Point Blues de Robert Lee McCoy
18. Roamin' and Ramblin' Blues de Honeyboy Edwards
19. Lonesome Bedroom Blues de Willie Nix
20. Going Home de Houston Boines
21. No Ridin' Blues de Charley Booker
22. My Sweet Woman de Driftin' Sam
23. Mistreated Baby Blues de Little Milton Anderson
24. Bullyin' Well de Rosalie Hill
25. You Gotta Cut That Out de Forrest City Joe


 

Quatre CD pour cent titres d’artistes du Mississippi, c’est à dire un peu plus de cinq heures d'une musique de très grande qualité, toujours pleine de feeling, novatrice et originale. Comme à son habitude, JSP propose encore ici un très copieux choix d’artistes, très connus pour certains et très méconnus pour d’autres.

Beaucoup d’entre vous auront déjà une grande partie de ces titres sur d’autres albums, souvent même à plusieurs reprises sur des collections différentes, mais si en revanche vous ne possédez pas grand chose, je vous conseille fortement de vous procurer cette anthologie.

C’est superbement remixé et annoté par Neil Slaven qui nous présente  des artistes clés de la scène Blues du Mississippi, souvent jeunes à l’époque, ceux qui étaient à la source, ceux qui ont crée les racines de cette musique, et dans certaines familles il y a souvent eu de longues lignées.

Les enregistrements commencent en 1926 avec des découvertes comme Ramblin’ Thomas (frère aîné de Jesse Thomas, lui-même oncle de Lafayette Thomas) chantant "No Job Blues " et se terminent en 1959 avec Rosalie Hill (Hemphill, la tante de Jessie Mae Hemphill, elle-même la fille de Sid Hemphill) chantant "Bullyin’ Well " immortalisé par Alan Lomax.

Il y a aussi les orchestres électriques du Memphis d’après guerre, Johnny Shines, Willie Nix... ou Sunny Blair et Houston Boines que Ike Turner avait présenté à Sam Phillips, et bien d’autres encore.

Tout est ici un condensé de perfection. À vous de juger si vous avez besoin de compléter votre discothèque.

 

Jean-Louis Guinochet

 

 


 

 

BLUESIN' BY THE BAYOU

I'M NOT JIVING

ACE RECORDS CDCHD 14.71. FÉVRIER 2016


1. I'm A Lucky Lucky Man - Henry Gray
2. I'm Not Jiving - Juke Boy Bonner
3. Miss Fannie Brown - Lightnin Slim
4. Things Gonna Change - Slim Harpo
5. I Don't Know Why - Boogie Jake
6. I Told My Little Woman - Lazy Lester
7. (I'm A) Mojo Man - Lonesome Sundown
8. Oh Yeah She's Gone - Boozoo Chavis
9. Everybody Calls Me Crazy - Clifton Chenier
10. Don't Bring No Friend - Blue Charlie
11. No Use To Worry - Lonesome Sundown
12. Baby Let s Burn - Jimmy Anderson
13. Wild About My Baby - Slim Harpo
14. Roaches In My Kitchen (Trouble At Home Blues) - Silas Hogan

15. I Want To Talk To You Baby - Elton Anderson
  16. Patrol Wagon - Lazy Lester
  17. Early One Morning - Ramblin Hi Harris
  18. She's Gone - Schoolboy Cleve
  19. Don't Let Her Pin That Charge On Me - Chris Kenner
  20. I Feel Like Calling You - Clarence Garlow
  21. Bye Bye Catin - Boozoo Chavis
  22. Night And Day My Love - Clifton Chenier
  23. Late Hour Blues - Henry Clement
  24. Cold Chills - Henry Gray
  25. Prove Me Guilty - Elton Anderson
  26. Sitting Here All Alone - Johnny Sonnier
  27. Prisoner's Song - Vince Monroe (Mr.Calhoun)
  28. Frankie And Johnny - Jimmy Anderson


Rien qu'en voyant la couverture de ce CD j'ai eu envie de le découvrir aussitôt que possible. Il faut dire que Juke Boy Bonner, sans doute absolument ignoré de nombre de lecteurs, m'a toujours fasciné. Authentique poète de la rue, chanteur, harmoniciste et guitariste enraciné dans le blues le plus essentiel, il m'avait énormément impressionné à Montreux, lors d'un de ses rares passages « overseas ». Sa photo nous raconte le blues des bistrots du ghetto, des juke joints. Pas de Gibson rutilante, une Danelectro tout ce qu'il y a de prolétarien, et un micro coincé dans le support d'harmonica... et en avant pour une musique envoûtante par sa pureté.
Un seul morceau dans cette anthologie, I'm not jiving, qui donne son titre au CD. Mais c'est un régal. Du blues sans chichi, sans fioritures superflues, une voix, un tempo. C'est aussi bien que le meilleur Jimmy Reed.
Mais vous n'achèterez pas l'album pour un simple morceau.
Rassurez-vous, il y a du beau monde sur cette compilation. Henry GRAY par exemple. Son I'm Not a Lucky Man  est du genre à faire jaillir tous les Lazare de leurs tombes, histoire de danser un peu autour du mausolée.
Comme d'habitude il me semble qu'il faudrait parler de tous les titres ou presque. Mais alors cette chronique deviendrait passablement joufflue et alors...
Permettez-moi, malgré tout, d'attirer votre attention sur Slim Harpo,  BoozZoo Chavis avec son accordéon qui distille des nappes sonores et dont on s'évertue à discerner le sens du chant.
Et que dire d'Henry Clement ou Ramblin Hi Harris …
Le plus simple me paraît de vous procurez ce artefact surgi d'un paradis perdu.
Un bon Southern Comfort. Pourquoi pas, un cigare ?
Un bon fauteuil... et des voisins du dessous sourd ou indulgents. Parce que ,croyez-moi, vous ne pourrez pas vous empêcher de taper du pied.

André Fanelli


B.B. KING

THE COMPLETE RPM-KENT RECORDING BOX

1950 - 1965

The Life, Times and the Blues of B.B. in All His Glory.

ACE RECORDS. CD PCDLP 3/20. 16 DÉCEMBRE  2015.

 

Les Japonais de P-VINE ont mis sur le marché un coffret de 17 CD qui couvre l'intégralité du catalogue RPM-KENT du bluesman.

Nous y retrouvons toutes les prises alternatives présentes dans l'album ci-dessous.


B.B. KING

"HERE'S ONE YOU DIDN'T KNOW ABOUT"

FROM THE RPM & KENT VAULTS

ACE RECORDS. CD 1457. 27 NOVEMBRE 2015.



1. Catfish Blues aka Fishin' After Me (Alternate version)
2. Be Careful Baby
3. Growing Old (Take 2)
4. I Gotta Find My Baby (Take 8 (1960s version))

5. Long Nights (The Feeling They Call The Blues) (Take 4)
6. Loving You In Vain aka Heartache And Pain (Alt to Ace CDCHM 966)
7. Shut Your Mouth (Take 1)

8. Sweet Little Angel (Version 1 Alt take)
9. Sweet Little Angel (Version 2, Take 1)
10. Bad Case Of Love (Take 6)
11. Talkin' The Blues (Take 2)
12. Whole Lotta' Love (Take 1 (1963 re-record))


    13. You Know I Go For You (Alt)

14. You've Been An Angel (Take 1)
 15.  Be Careful With A Fool (Take 11)
16.  When My Heart Beats Like A Hammer (Take 1)
 17.   Don't You Want A Man Like Me (Take 3)
  18.  Early In The Morning (Take 2)
19.   I Wonder Why (Take 4)
20. Partin' Time (Take 3)
21. Soul Beat aka Powerhouse (Take 1)
 22. Why Not (Take 8-A)
23.    The Woman I Love (Copper Colored Mama) (Take 3)
 24.  Whole Lotta Meat aka Hey Little Girl (Take 10)
 25.   Going Down Slow (Take 2 (1959 version))


Depuis longtemps et particulièrement depuis son décès, les rééditions de l’oeuvre de B.B.King ne manquent pas.

Une de plus ? Pourquoi ?

L’intérêt de celle-ci est de proposer 25 prises inédites non retenues lors des enregistrements effectués pour le label des frères Bihari. À cette époques les enregistrements étaient recommencés avec l’orchestre au complet pour ensuite pouvoir choisir la meilleure prise. Le livret de Dick Shurman détaille les différences dans l’accompagnement d’un piano, l’orchestration des cuivres, un changement de paroles ou l’ajout d’un couplet, une reprise de solo, jusqu’à l’influence d’un titre ou d’un chorus sur Freddie King ou Buddy Guy.

Affaires de spécialistes ! Oui, certainement.

Mais si nous prenons en compte les discutions échangées en studio, les faux-départs, l’interview radio à l’occasion de son passage au Fillmore de San Francisco, cet album, que l’on peut écouter avec beaucoup de plaisir uniquement pour la musique, ne serait-ce que pour la splendide version de Catfish blues totalement nouvelle de la plus connue, a aussi un intérêt documentaire non négligeable pour les moins avertis.
B.B King est toujours très présent, sa créativité au chant comme à la guitare témoignent en permanence de son immense talent.

Avec le recul, certaines versions peuvent même être aujourd’hui considérées par certains connaisseurs comme « meilleures » que les versions « officielles ». Personnellement je ne me prononcerai pas. À vous de juger.

C’est disponible sur le site d’Ace Records.

 

Jean-Louis Guinochet